A une passante

Introduction

Charles Baudelaire : poète français du 19ème siècle. Son œuvre principale : Les fleurs du mal = recueil de 163 poèmes. Parle de la souffrance sur terre appelée le Spleen, l’obsession de la mort et l’aspiration (=l’envie) à un monde idéal. Ce recueil a d’abord été censuré, car Baudelaire analyse la nature humaine et ça offense la morale religieuse.

Le texte : = poème est extrait des fleurs du mal et de la partie qui dresse des tableaux de la vie à Paris.

Résumé de l’histoire : Baudelaire tombe amoureux d’une passante dans Paris mais cet amour est un échec prévisible.

LECTURE DU TEXTE

Nous allons étudier ce poème qui est un sonnet (2 quatrains+2 tercets), en répondant à cette question :

REPRENDRE LA QUESTION DONNEE PAR L’EXAMINATEUR.

Pour répondre à cette question, je propose 2 axes de lecture : Dans un premier temps, nous verrons que la passante dont Baudelaire tombe amoureux représente l’idéal de beauté selon Baudelaire, puis dans un second temps, nous verrons que cet amour se traduira par un échec prévisible.  

I. La passante représente l’idéal de beauté selon Baudelaire.         

   A/ Baudelaire commence par un contraste en décrivant un cadre urbain, moderne, bruyant.

Dès le premier vers on a une impression de tumulte insupportable (vers 1 allitération en « r »). On dirait qu’il est condamné à subir ce bruit. Mais une passante apparait et le sort de ce mal-être.  

B/ Baudelaire a un coup de foudre. Il insiste sur la soudaineté de ce coup de foudre.

• La vue de la passante lui provoque un choc comme le montre le vers 9 avec la contradiction de la lumière de l’éclair et de l’obscurité de la nuit. Il est aveuglé par cette passante au point que le monde semble disparaitre.
• Baudelaire ressent avec violence la beauté de cette passante : les « ouragan » vers 7, « tué » vers 8, « soudainement » vers 10, le montrent.
• Pour Baudelaire cette femme est belle à en mourir : il perçoit la mort dans le regard de l’être aimé (vers 8).

C/ Pour Baudelaire, la passante représente l’idéal de l’amour car :

• Elle est belle, noble : on peut le voir dans la description du vers 2 à 5. Baudelaire compare même cette femme à une déesse (car vers 5, il parle de statue). Pour lui cette femme est une œuvre d’art.
• Mais elle est aussi mystérieuse : l’article indéfini « une » du titre insiste sur cet aspect mystérieux. On retrouve cet article dans le vers 3. D’ailleurs, il ne la décrit que sur son aspect visuel, car il ne la connait pas. Pourtant, il la tutoie à la fin comme s’il la connaissait.

Cette passante incarne tellement bien l’idéal de Baudelaire qu’elle l’a fait « renaitre » (vers 10). Elle lui a redonné la vie et l’inspiration.

II. Pourtant c’est un échec amoureux et cet échec amoureux était prévisible :

A/ Car cette femme n’est que de passage. La rencontre est brève et éphémère. Ça ne permet pas de construire une relation. Cela est indiqué dès le titre (terme « passante »).

B/ Mais aussi parce que pour Baudelaire l’idéal n’est jamais atteignable. Le poème se termine de manière symbolique : il considère son amour condamné par le destin. Les points de suspension vers 9 donnent un caractère tragique. Pour lui, cet échec est une fatalité. Comme si qqchose de surnaturel conduisait systématiquement à l’échec. Il ne peut jamais atteindre son idéal.

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