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Nature et principales caractéristiques poétiques et rhétoriques de la columna intitulée « Dios del Miedo » de Manuel Rivas

Fiche de lecture : Nature et principales caractéristiques poétiques et rhétoriques de la columna intitulée « Dios del Miedo » de Manuel Rivas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Octobre 2018  •  Fiche de lecture  •  2 881 Mots (12 Pages)  •  665 Vues

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Nature et principales caractéristiques poétiques et rhétoriques

de la columna intitulée

« Dios del Miedo »

de Manuel Rivas

Dans le cadre de l'étude des columnas que nous propose le séminaire de Monsieur Carcelen, “Réalité et fiction dans les columnas de Juan José Millás”, j'ai choisi d'étudier un texte bref de Manuel Rivas, publié le 10 janvier 2015 dans le quotidien “El País”, “el periódico global” en ligne1.

Ce jour-là le journal titrait en première page “Los terroristas confiesan ser de Al Qaeda antes de ser abatidos”. En page 5 on trouvait un article de l'écrivain prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa qui avait choisi un titre en français: “Je suis Charlie Hebdo”. En page 10 une traduction d'un article de David Brooks du New York Times “Yo no soy Charlie Hebdo”. En page 35, Victor Lafuente titrait “No sé si soy ‘Charlie Hebdo’”. L'article de Manuel Rivas se situait page 64, c'est à dire la dernière page du corps principal de la version en ligne, représentait une colonne, à droite de la page et s'intitulait « Dios del miedo »2. On peut donc parler d'actualité puisque « l'événement [a] eu lieu » et qu'il a « été sélectionné par le journal3 ».

Je me propose de dégager la nature et les principales caractéristiques poétiques et rhétoriques de ce texte que je viens de situer dans le contexte de quelques autres écrits du journal, en relation avec la même actualité.

Miguel Rivas fait partie des « journalistes de formation que la pratique littéraire a imposé comme des écrivains.4 », un des trois cas de figure proposés par Jean-François Carcelen5 et qui prend en compte la formation initiale des auteurs de columnas. Dans cette approche du texte choisi, je voudrais donc utiliser le « distingo » présenté sous forme de jeu de mot par Albert Chillón : Le journaliste « da cuenta de las cosas que pasan, mientras que el escritor da cuento de esas mismas cosas »6. Et donc, pour en dégager la nature, relever ce qui concerne d'abord le « rendre compte 7», le « dar cuenta », puis ce qui se rapporte à la « narration », le « dar cuento » (en d'autres termes ce qui relève de l'écrit journalistique et ce qui relève de la littérature). Et, suivant les particularités de cette « nature », en montrer les principales caractéristiques poétiques et rhétoriques.

Tout d'abord le texte est en relation étroite avec l'actualité, comme tout écrit journalistique. La plupart des articles de El País concerne l'attentat perpétré au siège de l'Hebdomadaire Charlie Hebdo. Trois autres ont retenu mon attention et tournent surtout autour du slogan « Je suis Charlie », comme je l'ai dit plus haut, en « une multitude de paroles complémentaires et différentes 8» . Manuel Rivas pour sa part a titré sa columna « Dios de Miedo ». Il semble donc d'entrée s'appuyer sur l'actualité pour tenir un discours plus philosophique, et comme précisé dans le cours citant Estaban Morán Torres, il s'ajuste à une norme : « el amparo de un título general que la distingue de otros trabajos de colaboración », pour présenter une réflexion plus large, plus générale à partir d'un même fait, mais aussi d'autres, similaires, survenus dans un temps plus ou moins proche et dans des espaces plus ou moins lointains.

« Nombre de caractéristiques appartiennent en propre au langage journalistique9 ». Je vais donc relever les éléments qui se rapportent aux fonctions référentielle et conative du langage10.

La relation au référent, à l'actualité, n'est faite directement qu'à la ligne 19 de ce texte, qui en compte 20 dans l'annexe jointe à cette étude, avec: «la masacre del Charlie Hebdo», montrant qu'il y a eu un massacre, et que celui-ci a eu lieu à Charlie Hebdo. Si l'on ne sait rien à propos de ce journal, son nom seul, avec Hebdo, nous indique qu'il s'agit d'un hebdomadaire. Avant cela Manuel Rivas avait mentionné une arme de guerre, ligne 17, « un Kaláshnikov ». Bien entendu les autres articles de El País nous avaient donné toutes les informations sur ce massacre, et nous savons à quoi cela se rapporte. Nous connaissons le référent; le contexte est saisissable par le destinataire, le lecteur, donc correspond bien à la fonction référentielle selon Jakobson. D'autres mots encore sont en liaison avec ce fait d'actualité, mais ne nous seraient d'aucune utilité si nous ne la connaissions pas: dans le champ lexical de la violence on peut voir fanáticos11, , totalitaria12, epigrama funeraria, tiempos oscuros, yace13, enfurecido14, cataclismo15, el horror16, y por supuesto Kaláshnikof (porque sabemos que es una arma de guerra), epitafio17 y dolor18.

Puis nous avons deux champs lexicaux en opposition, toujours dans le contexte actuel, celui des interdictions et celui des libertés, avec les mots prohibición19, et liberador20. Y licitud21 peut se trouver dans les deux champs suivant la façon de l'employer, mot qui peut introduire aussi l'idée d'un débat. Réalité et fiction dans les columnas de Juan José Millás

La référence a un dieu, ou mieux à la religion, puisqu'il s'agit ici entre autre du refus de pouvoir caricaturer Mahomet, figure de la religion musulmane et qui n'est pas un dieu, mais un prophète, est aussi totalement en relation avec l'actualité. Et, puisque nous savons que le cri poussé par les terroristes massacrant les journalistes de Charlie Hebdo mettait en avant un dieu, tout le vocabulaire qui s'y rapporte entre dans le cadre de la fonction référentielle du langage employé: Dios y diablo22 associé à peur et crainte23, puis quatre emplois de dios avec ou sans majuscule24.

Maintenant, toujours en ce qui concerne la fonction référentielle du langage employé par Manuel Rivas, il faut noter les éléments qui se rapportent au rire, à l'humour, donc à la caricature, qui permet de sourire: l'actualité tourne autour de l'interdiction, voulue par certains, de ces caricatures, et par là même l'interdiction du rire, et l'autorisation, sinon la nécessité de cette expression par d'autres, pour la liberté d'expression, un des fondements de la démocratie. Nous trouvons: partido de la risa, deux fois25, subrisus26 et sonrisa, pecado de la risa27, une deuxième fois sonrisa28, puis de nouveau risa trois fois encore29, reír30, et enfin, humorístico y humo31. Son contraire (et par là dans le

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