Molière, Le Malade imaginaire
Compte rendu : Molière, Le Malade imaginaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sososo2000 • 28 Décembre 2021 • Compte rendu • 1 407 Mots (6 Pages) • 673 Vues
Séquence 2. Molière, Le Malade imaginaire.
Explication linéaire extrait III, 10
(de « Je sens de temps en temps des douleurs de tête » à « Cela n’est pas pressé »)
Situation du passage
- Dernier acte, on est proche du dénouement, scène importante qui met en évidence le rôle clé de la servante Toinette. Ici, elle se déguise en médecin pour convaincre Argan qu’il est victime de manipulation.
- Après la scène d’éclat avec M. Purgon qui a abandonné Argan, un nouveau médecin providentiel se présente et ausculte le soi disant malade.
Structure du texte
Premier mouvement. Du début à « ...vin fort trempé »
Deuxième mouvement. De « Ignorantus, ignoranta, ignorantum... » à «... vous m’obligerez beaucoup »
Troisième mouvement. La fin du passage
Premier mouvement. Le diagnostic du faux médecin.
- Le comique de situation est d’abord très présent. L’imposture de Toinette, déguisée en médecin, y participe, elle trompe Argan sur son identité et se lance dans une consultation fantaisiste.
- Le travestissement de Toinette est comique à plusieurs égards : elle endosse une fausse identité et crée une situation comique, Argan étant le seul à ignorer la vérité. Béralde, qui assiste à la scène, et les spectateurs, eux aussi dans la confidence, deviennent complices à leur tour.
- Par ailleurs, ce déguisement instaure une inversion des rôles – qui prend tout son sens avec le Carnaval, période durant laquelle la pièce fut jouée pour la première fois – Argan n’est plus le maître, il apparaît soumis à celle qui n’est autre que sa servante.
- On peut observer que le comique de répétition est largement utilisé. Pour établir son diagnostic, Toinette s’informe des conclusions des précédents médecins et son affirmation péremptoire et contradictoire avec les diagnostics des autres médecins, « C’est du poumon que vous êtes malade », est source de comique. Le mot « poumon » donne lieu par la suite à une répétition (il est prononcé sept fois par Toinette) qui vient ponctuer chacun des éléments évoqués par Argan y compris lorsque cela n’a rien à voir et qu’il évoque d’autres parties du corps (tête / yeux / cœur / membres / ventre) : « Argan – Il me semble que j’ai parfois un voile devant les yeux / Toinette – Le poumon ». A cette répétition succède celle de l’exclamation « Ignorant ! », six fois ; et la réponse docile d’Argan « Oui, monsieur », répétée quatre fois vient faire la transition entre les deux.
- Toinette pose des questions simples, sans risque, qui n’engagent à rien : « Vous avez appétit à ce que vous mangez ? »/ « …vous êtes bien aise de dormir ? » et qui montrent qu’il n’y a pas besoin d’être un grand spécialiste pour pouvoir les poser. Discours minimaliste, aucune connaissance technique spécifique.
- C’est bien le comique de mots qui est au cœur du fonctionnement de la scène, par le biais des répétitions mais aussi par la manière dont la consultation s’effectue : répliques courtes qui s’enchaînent rapidement donnant ainsi de la vivacité au dialogue.
- Par ailleurs, le côté très prosaïque, terre à terre de la discussion qui tourne autour de la nourriture mais aussi autour du fonctionnement du corps « coliques », « lâcher le ventre » renvoie à un comique trivial, grossier, un comique de farce.
Deuxième mouvement. Le nouveau régime alimentaire d’Argan.
- Elle en adopte le langage par l’utilisation du latin « ignorantus, ignoranta, ignorantum » qui montre que les médecins donnent le change en utilisant des mots soi disant savants, en réalité, ils ignorent de quoi ils parlent. Adjectif latin de première déclinaison, qu’elle décline au masculin, au féminin, et au neutre = chaque nouvelle forme ne signifie rien de plus que la première. Caricature du jargon médical.
- Tirade de Toinette sur le domaine qui est le sien : la nourriture. Commence par une injonction avec l’impersonnel : « il faut » répété deux fois dans les premières lignes de la tirade → il s’agit d’un devoir, d’une nécessité, ne pas s’y conformer serait, pour Argan, un manquement grave à ses obligations de malade. Le but, fonction du régime : renvoie à une fonction organique « pour coller et conglutiner ».
- De plus, Toinette prend un malin plaisir à prendre le contre-pied de l’ordonnance, en recommandant le contraire des prescriptions de M. Purgon. Chaque ingrédient conseillé s’oppose à un ingrédient donné par le médecin précédent. On relève dans le texte, les oppositions suivantes :
...