Le curé qui mangea des mures
Analyse sectorielle : Le curé qui mangea des mures. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nilkse • 23 Janvier 2021 • Analyse sectorielle • 1 045 Mots (5 Pages) • 1 894 Vues
Intro: Le fabliau est un genre de texte souvent rédigé par un auteur anonyme et visant à être conté afin d'amener une satire sociale par le rire. En effet, dans ce texte, un prêtre est amené à monter sur sa mule après avoir vu des mûres lui donnant particulièrement faim. Cependant en montant sur sa mule, il dit maladroitement « hue », ce qui fait s'élancer la bête, l'amène à perdre l'équilibre et à tomber dans le fossé à côté du buisson rempli de mûres. Ici, le prêtre est amené dans une situation délicate par pur pêché de gourmandise, faisant ici une critique du monde ecclésiastique en montrant que tous les hommes de foi ne sont pas des personnes parfaites incapables de commettre des péchés. Comment ce texte, typique au genre des fabliaux, arrive-t-il à garder l'attention des spectateurs tout en critiquant le monde religieux? Tout d'abord, nous verrons comment ce récit arrive à être dynamique et vivant du début à la fin, en montrant que le fabliau est avant tout un texte qui se raconte. Ensuite, nous étudierons comment ce fabliau, à travers l'humour se positionne en satire sociale. Finalement, nous constaterons en quoi ce fabliau est traditionnel, bien que relativement court, et s'ancre dans un contexte typiquement médiéval.
Plan détaillé:
I – Un récit plein de vie, écrit pour être conté
- L'omniprésence du narrateur
- Présent tout au long du texte, présente le contexte, dirige l'action et donne les emplacements des personnages.
- Narrateur omniscient. Il peut décrire la situation dans laquelle se trouve le curé ainsi que celle des valets se trouvant dans le village à côté.
- Il est capable d'un jugement moral sur le curé et ses actions, relique d'un récit raconté sur une place publique afin de faciliter l'interprétation aux spectateurs. «Avec gourmandise» (l.8) «Le maladroit !» (l.17) «son infortuné maître» (l.21)
- Une description proche du réel.
- La campagne est décrite comme «paisible» avec beaucoup de descriptions du paysage entourant le prêtre «L'automne s'éternisait, il faisait beau, un délicieux parfum flottait dans la douceur de l'air» (l.2)
- Les mûres sont montrées comme presque surnaturellement belles et appétissantes. «fondantes» (l.8) «brillantes» (l.5) «délicieuses, sucrées et aigres à la fois»
- Un récit dynamique, attirant l'attention de l'auditoire
- Beaucoup de points d'exclamation.
- Récit court, amenant l'action rapidement et efficacement.
II – A travers l'humour, une satire sociale
L'objectif de ce fabliau est avant tout de critiquer la place des curés dans la société sans pour autant remettre en cause le pouvoir divin. En effet, ici le prêtre cède à un péché capital: le péché de gourmandise. Ce péché très grave serait normalement inconcevable par un homme d’Église comme cela. Et pourtant ici, le prêtre hésite à peine à commettre ce péché «réfléchit un moment, mais il se décide» (l.7). Il est tellement gourmand pour ces mûres qu'il se met dans une situation dangereuse «se dresse en équilibre sur sa mule» (l.12), prouvant de nouveau qu'il ne prend même pas en compte sa propre santé pour profiter des fruits si importants allant même jusqu'à être décrits comme un «trésor». Cependant, sa gourmandise amène une situation embarrassante, comme un châtiment divin pour l'exaction qu'il a commise. Dieu étant cependant miséricordieux, le prêtre est simplement puni par le ridicule et quelques légères blessures «la brulûre des épines» «sa cheville s'est tordue et enfle» et est quand même sauvé par sa mule retournant au presbytère de son plein gré, afin d'alerter que le prêtre est possiblement en danger.
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