« Le Héron », 1678, Jean de La Fontaine
Commentaire d'arrêt : « Le Héron », 1678, Jean de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lejeigljzake • 3 Mai 2021 • Commentaire d'arrêt • 1 103 Mots (5 Pages) • 1 323 Vues
Le Héron
« Le Héron », publié en 1678 par Jean de La Fontaine fait partie des « Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine » un recueil de fables allégorique. La fable est un genre à part entière, pratiqué depuis l’antiquité, constitué d’un court récit en vers ou en prose avec en conclusion une morale. L’auteur en est le principal ambassadeur en France. Cette fable est la première partie de la quatrième fable du cinquième livre, et fonctionne en écho avec « La Fille » qui en est la seconde partie. Dans ce texte, l’auteur nous présente un Héron majestueux et fier, refusant les poissons pourtant savoureux qui s’offrent à lui, pour finalement manger un limaçon pour satisfaire sa faim. Nous chercherons ici à comprendre comment le personnage du Héron et son comportement nous amène, à travers ce récit teinté d’humour, à une morale épicurienne.
Nous traiterons dans un premier temps la façon dont l’auteur caractérise le Héron dans le texte, pour finalement aborder l’aspect humoristique au service de la morale.
Nous aborderons tout d’abord la personnification du Héron, qui permet à l’auteur d’humaniser son personnage . « Le mets ne lui plut pas : il s’attendait à mieux, et montrait un goût dédaigneux » vers 15-16, il y a ici une personnification du goût faisant écho au vers 9 « mais il crut mieux faire d’attendre », le Héron choisit de ne pas manger ce qui s’offre à lui, carpe et brochet étant les meilleurs poissons de la fable. le Héron procrastine, et fait le difficile. De plus, il prend la parole vers 18-19 « Moi des Tanches ! dit-il ; moi, Héron, que je fasse une si pauvre chère ! Et pour qui me prend-on ? ». Ici on comprend que le Héron est orgueilleux et possède une haute estime de lui-même. L’auteur donne à l’oiseau des caractéristiques humaines reconnaissables, ce qui permet de donner une leçon au lecteur.
Ce ridicule est aussi renforcé tout au long du texte, à travers le champ lexical, que nous traiterons maintenant. « Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où le Héron au long bec emmanché d’un long coup. » l’insistance et la répétition du mot long dès le premier vers en fait sa caractéristique principale, le rendant majestueux. Cependant, le champ lexical de l’orgueil arrive bien vite, et l’oiseau « s’attend à mieux », est « dédaigneux » et refuse d’ouvrir « le bec pour si peu ».
Pour conclure cette partie, nous la résumerons en disant que Jean de La Fontaine utilise le héron et ce qu’il représente, la majesté, afin de dépeindre un personnage au défauts humains, orgueilleux et imbu. Cette personnification ainsi que le récit servent à justifier la morale de cette fable, que nous traiterons maintenant.
En premier lieu, il est important de relever un aspect de la fable qui renforce à la fois le récit et la morale, c’est celui de l’humour. Dès le premier vers, l’auteur dis que le héron va « je ne sais où ». Ce détachement par rapport son récit, renforçant le « un jour » du début, permet à l’auteur d’annoncer que l’histoire n’a pas grande importance, qu’elle appartient aussi au registre de la blague. Un autre aspect qui souligne l’humour de cette fable est la dégradation des mets qui sont proposés au héron. Il refuse des poissons de moins en moins bons, pour finalement manger un limaçon. Le vers 26, qui clôt le récit pour commencer la morale, constitue une sorte de chute comique, effet renforcé par son aspect surprenant et le comique même du mot limaçon. L’humour est donc un outil utilisé par l’auteur pour renforcer le ridicule du Héron de situation, ce qui permet d’amener la conclusion morale que nous traiterons maintenant.
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