Anthologie : Souffrance dans les poèmes

Souffrance dans les poèmes

Préface :

La poésie est un art du langage qui existe depuis l’Antiquité Grec. Elle évoque chez son lecteur certains sentiments grâce aux rimes, aux rythmes et à l’harmonie de ces vers. La poésie possède plusieurs formes qui permettent de faire passer différentes émotion (Calligrammes, poèmes en prose et en vers)

La poésie est un moyen simple et court qui a permis aux écrivains de pouvoir transmettre leurs émotions à travers des mots. Elle est importante car elle nous dévoile également la vision du monde de l’auteur et ainsi de mieux comprendre leur époque.

La souffrance se traduit souvent par une violence morale ou physique et la guerre est un conflit localisé dans l'espace et dans le temps entraînant ces violences. Ainsi, certains poètes ont vu ou vécus une guerre, ils ont donc voulu “témoigner” de la guerre avec leur poèmes (Apollinaire avec la Première Guerre Mondiale).

Pour la rédaction de notre anthologie, nous avons choisis Balade contre les ennemis de la France de François Villon (XIVe), Bien que la guerre soit âpre, fière et cruelle de Théodore Agrippa d’Aubigné (XVIe), Le Soleil et les Grenouilles de Jean de la Fontaine (XVIIe), L’enfant de Victor Hugo (XIXe), Strophes pour se souvenir de Louis Aragon (XXe) ainsi que Lettre d’un soldat de Sandrine Davin (XXIe).

Nous avons choisi un ordre chronologique car nous avons voulu représenter la souffrance aux fils des siècles mais également pour voir comment le poème évolue de manière stylistique et de l’organisation des poèmes.

Dans plusieurs poèmes nous retrouvons le mot “sang” qui désigne la souffrance physique. Nous remarquons également une souffrance morale dans un poème avec une “rage mortelle”. Nous constatons que les poèmes de Jean de la Fontaine, de François Villon et celui de Théodore Agrippa d'Aubigné sont plus abstraits et sont de l’ordre du registre épique alors que les poèmes de Louis Aragon, Sandrine Davin et de Victor Hugo sont plus réalistes. Cela nous montre donc une évolution de la poésie.

La première Guerre Mondiale, La seconde Guerre Mondiale, la Guerre d'indépendance grecque, La bataille de Pavie ainsi que la Guerre de Hollande sont des conflits abordés par les poèmes choisis. Ces nombreuses guerres apportent aux différents poètes une vision différente de la guerre et ainsi diffuser des messages différents.

Comment est représenter la souffrance aux fils des siècles ?

● Balade contre les ennemis de la France, François Villon

Rencontré soit de bêtes feu jetant

Que Jason vit, quérant la Toison d’or ;

Ou transmué d’homme en bête sept ans

Ainsi que fut Nabugodonosor ;

Ou perte il ait et guerre aussi vilaine

Que les Troyens pour la prise d’Hélène ;

Ou avalé soit avec Tantalus

Et Proserpine aux infernaux palus ;

Ou plus que Job soit en grieve souffrance,

Tenant prison en la tour Dedalus,

Qui mal voudroit au royaume de France !

Quatre mois soit en un vivier chantant,

La tête au fond, ainsi que le butor ;

Ou au grand Turc vendu deniers comptants,

Pour être mis au harnais comme un tor ;

Ou trente ans soit, comme la Magdelaine,

Sans drap vêtir de linge ne de laine ;

Ou soit noyé comme fut Narcissus,

Ou aux cheveux, comme Absalon, pendus,

Ou, comme fut Judas, par Despérance ;

Ou puist périr comme Simon Magus,

Qui mal voudroit au royaume de France !

D’Octovien puist revenir le temps :

C’est qu’on lui coule au ventre son trésor ;

Ou qu’il soit mis entre meules flottant

En un moulin, comme fut saint Victor ;

Ou transglouti en la mer, sans haleine,

Pis que Jonas ou corps de la baleine ;

Ou soit banni de la clarté Phébus,

Des biens Juno et du soulas Vénus,

Et du dieu Mars soit pugni à outrance,

Ainsi que fut roi Sardanapalus,

Qui mal voudroit au royaume de France !

Prince, porté soit des serfs Eolus

En la forêt où domine Glaucus,

Ou privé soit de paix et d’espérance :

Car digne n’est de posséder vertus,

Qui mal voudroit au royaume de France !

XIVe siècle, « Poèmes diverses »

Cette poésie de François Villon a pour but de montrer l'atrocité de mythes “ Ou transmué d’homme en bête sept ans Ainsi que fut Nabugodonosor ;” “ Ou perte il ait et guerre aussi vilaine Que les Troyens pour la prise d’Hélène” “Ou avalé soit avec Tantalus” Toute ces références au mythes antique montre les pires horreur de l’humanité et nous permet de comprendre qu’il ne pourra jamais avoir plus de souffrance et que la France n’a pas de soucis à se faire d’où la phrase répétée à chaque fin de strophe “ Qui mal voudrait au royaume de France”. De plus dans la strophe 2 nous remarquons une anaphore en “Ou” du vers 15 à 22. Cette anaphore permet de faire un catalogue des pires souffrances physique

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