EN AMAZONIE : « INFILTRE DANS LE MEILLEUR DES MONDES », JEAN-BAPTISTE MALET
Fiche de lecture : EN AMAZONIE : « INFILTRE DANS LE MEILLEUR DES MONDES », JEAN-BAPTISTE MALET. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Benjamin Doucet • 3 Octobre 2019 • Fiche de lecture • 1 220 Mots (5 Pages) • 848 Vues
EN AMAZONIE : « INFILTRE DANS LE MEILLEUR DES MONDES », JEAN-BAPTISTE MALET
Œuvre de Jean-Baptiste Malet, En Amazonie : « infiltré dans le meilleur des mondes », publiée à Paris par Hachette pluriel, en 2013. Jean-Baptiste Malet né le 16 avril 1987 à Toulon, il étudie à l’université de Toulon avant de devenir journaliste. Il écrit entre 2008 et 2014 pour différents journaux français, l’Humanité, Témoignages chrétiens, mais également pour des sites d’informations. Il a également écrit, Derrière les lignes du Front, 2011, une enquête sur l’extrême droite, et L'Empire de l'or rouge, 2017, portant sur la tomate d’industrie. Dans cette enquête journalistique sur la multinationale Amazon, l’auteur devient travailleur pour un mois cherchant à savoir quelles sont les conditions de travail des employés de l’entrepôt logistique, un secret qui semble bien gardé. L’œuvre recueille des témoignages comme ceux de certains membres de la CGT, qui luttent tant bien que mal pour octroyer plus de droits aux travailleurs, mais aussi, l’auteur observe et discute avec ses collègues, il est au plus près d’eux et peut ainsi comprendre ce qu’ils ressentent au milieu d’une atmosphère digne d’un régime totalitaire.
I/ LES CONDITIONS DE TRAVAIL
Ils sont prévenus, pour travailler chez Amazon, il faut être « très motivé ». En tant qu’intérim, quatre postes sont proposés, les « eachers », debout durant huit heures, les « stowers », qui doivent soulever de lourdes charges. Egalement, les « pickeurs » (journaliste), qui doivent parcourir plus de vingt kilomètres par jour, et pour finir, les « packeurs » qui emballent des colis sans arrêt. Les équipes de nuit travaillent de 21h30 à 4h50, donc pour six nuits de travail par semaine, cela correspond à 42 heures de travail hebdomadaire, sans compter les heures supplémentaires, très bien vues par les managers. Ils sont autorisés à effectuer deux pauses de vingt minutes par nuit. Ils sont soumis à des contrôles de détection de voleurs potentiels humiliants à chaque entrée dans l’entrepôt. De plus les procédures d’amélioration de résultats sont extrêmement rudes, il est demandé aux travailleurs que leur productivité soit en perpétuelle évolution, ce qui est impossible, et leurs performances, leur position sont constamment surveillées par les managers grâce à une balise GPS dans leur scan. En effet, de nombreux employés, épuisés, sont en arrêt maladie.
La multinationale est prête à tout en matière d’économie. Lors d’un entretien avec Simon de la CGT, celui-ci explique que lui et d’autres travailleurs ont fait la grève pour protester contre le froid dans l’entrepôt, la direction ne voulait rien entendre, ils ne voulaient pas mettre le chauffage alors qu’il était déjà installé. Mais dès qu’un article est apparu dans un journal local, la température est redevenue normale. Un article dans The morning call à propos de l’entrepôt de Lehigh Valley aux Etats-Unis, révèle qu’un employé, Elmer Goris, a vu des travailleurs se faire sortir de l’entrepôt par des ambulanciers, dans des fauteuils roulants ou sur des civières à cause de la chaleur. L’entreprise fait tout pour entraver les actions de la CGT, tous ses membres sont connus de la direction et n’ont plus de possibilités d’évolution.
II/ AMAZON LA PROPAGANDE ET L’EMPLOI
L’entreprise possède une politique de confidentialité très stricte, presque effrayante, à respecter à la lettre sous peine de sanctions, voilà ce qui entre autres, a poussé Simon à ne pas révéler plus d’informations préjudiciables à l’entreprise, politique qu’y est d’ailleurs en opposition avec les articles du Code du travail français. Annexe 7 – politique relative aux relations avec le public, « Vous ne pouvez pas, en particulier, répondre aux médias ni à des personnes associées aux médias. » « Vous ne pouvez pas divulguer des informations relatives à Amazon dans des forums publics. » « La divulgation d’informations peut… entrainer votre responsabilité criminelle. » Cette politique permet d’éviter la révélation d’informations bien gardées qui pourraient nuire à l’image de l’entreprise et empêcher de faire perdurer l’idée selon laquelle la vie des travailleurs se résume à la devise: WORK HARD HAVE FUN MAKE HISTORY, le « work hard » étant certes bien réel, cependant le « have fun » se fait attendre.
...