Lecture linéaire "Notre monde vient d'en rencontrer un autre"
Analyse sectorielle : Lecture linéaire "Notre monde vient d'en rencontrer un autre". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cricha • 3 Janvier 2020 • Analyse sectorielle • 3 468 Mots (14 Pages) • 1 614 Vues
Présentation
=> Début de la deuxième partie de l'essai « Des Coches » (cf structure du chapitre p. 79 de votre édition) = après une première partie consacrée à la question des dépenses royales, retour à la découverte du Nouveau Monde.
Mouvements du texte :
- Lignes 1 à 12 : « Notre monde vient » à « nos arts » : parallélisme dvt monde amérindien et monde européen
- Lignes 12 à à la fin : « C’était un monde enfant » à la fin : la fin d’un « monde enfant » prtant brillant
Notre monde vient d'en trouver un autre (et qui nous répond si c'est le dernier de ses frères, puis que les Démons, les Sibylles et nous, avons ignoré celui-ci jusqu'à cette heure ?) non moins grand, plein et membru, que lui ; toutefois si nouveau et si enfant, qu'on lui apprend encore son a, b, c. | - « vient de » : activité récente - « trouver » : vb qui dénote rêverie implicite pleine de promesses d'échanges et de découvertes mutuelles qui pourraient enrichir chacun des deux monde. - « le dernier de ses frères » : réf.biblique au peuplement de la terre : « La division tripartite – Asie, Afrique, Europe – s'efforce de concilier une tripartition géographique héritée des Grecs, admise déjà par Hérodote, avec l'héritage biblique du partage réalisé après le Déluge entre les fils de Noé, auquel s'ajoute au XIIe siècle une tripartition fonctionnelle : l'Asie des hommes libres ou des prêtres pour Sem ; l'Afrique des esclaves ou des travailleurs pour Cham ; l'Europe des guerriers pour Japhet. Cette référence biblique permet d'embrasser l'humanité entière dans des divisions ethniques et sociales » http://expositions.bnf.fr/globes/bornes/itz/23/04.htm + parenthèse ouvre un infini de possibles avec forme interrogative et le constat de l'ignorance des Européens quant au monde terrestre + « si ce le dernier » : ns pourrions découvrir d’autres mondes, pas nécessairement le dernier. - « non moins... que » : Comparatif d’infériorité + énumérat°ternaire qui permet de souligner qualités monde européen et nveau monde. confirme l'absence de supériorité du nouveau sur l'ancien. - «ttefois » : adv.introduisant réserve, restriction du propos de M. - « si nveau » + « si enfant » : deux adj.précédés par adv.intensité « si » : la différence entre les deux mondes n'est pas niée - « on lui apprend » : propos gal, les européens ne st pas désignés directement. |
Il n'y a pas cinquante ans, qu'il ne savait ni lettres, ni poids, ni mesure, ni vêtements, ni blés, ni vignes. Il était encore tout nu, au giron, et ne vivait que des moyens de sa mère nourrice. Si nous concluons bien de notre fin,, et ce Poète de la jeunesse de son siècle, cet autre monde ne fera qu'entrer dans la lumière, quand le nôtre en sortira. L'univers tombera en paralysie : l'un membre sera perclus, l'autre en vigueur. Bien crains-je que nous aurons très fort hâté sa déclinaison et sa ruine, par notre contagion ; et que nous lui aurons bien cher vendu nos opinions et nos arts. | - « Il n'y a pas cinquante ans » : négation qui souligne jeunesse de ce monde + renvoie au gpe vbal « venir de » qui ouvre l’extrait. - lge énumération de noms ts précédés conj.de coord. « ni » : la somme de ce qu’ils ne savaient pas. Immenses lacunes + impft => ils en savent autant que ns à présent et apprentissage rapide. - métaphore filée = nveau monde = enfant => différence seulement question d'âge : analogie entre les humains et les civilisations qui sont elles aussi susceptibles de grandir, d'arriver à maturité et de mourir. Ce que les Européens interprètent comme une infériorité n'est présenté par M. que comme un décalage de maturité : un adulte ne peut se sentir supérieur à un enfant car c'est seulement l'âge et l'expérience qui le fait plus savant et non ses facultés intellectuelles.+ métaphore de l'enfance permet également de justifier la nudité des Indiens qui choque beaucoup les Européens. - « fera » + « sortira » ; « tombera » ; « sera » : futur et non pas conditionnel. Certitude de M. permet de projeter le lecteur dans un avenir où les sociétés amérindiennes atteindront le niveau des sociétés européennes et par conséquent, ces dernières atteindront leur fin. Implicite : il n'y a donc pas lieu de valoriser la culture européenne qui n'a que l'avantage d'être née avant, comme un aîné dans une famille. - + réf.à Lucrèce à travers périphrase élogieuse « ce poète de la jeunesse de son siècle » pr atténuer l’idée que peut représenter la fin de notre propre société. - Nvelle métaphore : univers comme adulte ayant besoin de 2 membres vigoureux pr fonctionner correctement. Cette image prospective est aussi une lecture actuelle du monde. Auj.un monde « en vigueur » et un monde en devenir. + métaphore aussi de la maladie « paralysie », « perclus », « en vigueur » « notre contagion ». - « crains-je » : intervention directe M. ds cette réflexion. Ils ont appris vite « nos opinions et nos arts » mais le prix en gd « vendu » + « hâté » précédé adv. « fort », CO « sa déclinaison et sa ruine ». |
C'était un monde enfant ; si ne l'avons-nous pas fouetté et soumis à notre discipline par l’avantage de notre valeur, et forces naturelles ; ni ne l'avons pratiqué par notre justice et bonté ; ni subjugué par notre magnanimité. | - « C’était » : forme emphatique (avec présentatif « c'est ») met en valeur la métaphore évoquée pendant tout le 1er § : bilan et transition pr § à venir car impft et non plus présent. Un imparfait qu’il va justifier. - 2ème partie qui s’ouvre sur l’emploi de l’impft : note qqlchose de lointain et d’achever. Une enfance (avec tt ce que suppose l’enfance de joie, de naïveté, d’insouciance, l’Eden?) auquel les indiens ne pourront retourner car les européens les ont contraints à grandir. - « si » = « pourtant » connecteur marquant opp.et accentue responsabilité de l'Ancien Monde - Reprise et développement de la thématique de l'éducation : face à un enfant, un adulte a la responsabilité de son devenir à travers l'éducation qu'il lui offre, or, l'Ancien Monde n'a pas joué ce rôle. - Marche forcée : « avons fouetté », « soumis », « discipline ». De plus, les européens n’ont pas fait grandir cet enfant en s’appuyant sur leurs propres qualités : « l’avantage de notre valeur », les « forces naturelles », « notre bonté », « notre justice » ou « subjugué par notre magnanimité ». |
La plupart de leurs réponses et des négociations faites avec eux témoignent qu'ils ne nous devaient rien en clarté d'esprit naturelle et en pertinence. | - « témoignent » : aps énoncé de son opinion, Montaigne cherche à l'asseoir à travers des faits observables et vérifiables : important pr la démonstration. - « leurs réponses », « des négociations », « clarté d’esprit naturelle », « pertinence » : (≠ enfant) Européens ne peuvent être disculpés car ils auraient dû s'apercevoir de l'intelligence des peuples qu'ils rencontraient. - « naturelle » : adj.qui qualifie « clarté d’esprit » = ne relève pas d’un apprentissage, préexiste aux hommes. Ce que l’on nomme le bon sens. |
L’épouvantable magnificence des villes de Cusco et de Mexico, et, entre plusieurs choses pareilles, le jardin de ce roi, où tous les arbres, les fruits et toutes les herbes, selon l'ordre et grandeur qu'ils ont en un jardin, étaient excellemment formés en or ; comme, en son cabinet, tous les animaux qui naissaient en son état et en ses mers ; et la beauté de leurs ouvrages, en pierreries, en plume, en coton, en la peinture, montrent qu'ils ne nous cédaient pas non plus en l’industrie. | « épouvantable » : attention au sens, ici pas d'oxymore mais un renforcement mélioratif. M. prend maintenant un exemple précis pour illustrer sa thèse : il situe géographiquement son exemples : les « villes de Cuzco et de Mexico », donc il se place délibérément dans un espace urbain, c'est-à-dire éloigné de l'état de nature reproché aux Sauvages qui seraient à un état animal. - « jardin de ce roi » : restriction champ spatial de son exemple : lge description méliorative, énumération, « tous les » ou « ttes les » : dét.indéfini qui note la totalité. Répétition souligne l’aspect excessif + 2 noms communs coordonnés « l’ordre et grandeur » : respect organisation même du monde, ordonnancement =signes de beauté, création divine et beauté de cette création. Lge description qui concerne végétaux, animaux terrestres, célestes et marins => ce qui est déjà là et ce qui n’existe que par l’intervention de l’homme « leurs ouvrages » et qui soulignent les capacités naturelles – artistiques et techniques - de ces amérindiens. - description édénique // Paradis ; perfection ; âge d'or // Mythe du Bon Sauvage - « or », « pierreries » : renvoie implicitement à la convoitise et à l'avidité des Européens donc à la cause de la destruction. Une beauté très grande « excellemment formés en or », une beauté si gde qu’elle est désirée et pas seulement appréciée pr elle-même. |
Mais, quant à la dévotion, observance des lois, bonté, libéralité, loyauté, franchise, il nous a bien servi de n'en avoir pas autant qu'eux. | - « mais « : conj.de coordination qui ouvre dernière ph.et note une opposition forte qui permet de faire comprendre l'aberration de leur destin : c'est en fait la supériorité morale des Indiens (repérable à la longue énumération méliorative mise en début de phrase et présentée de manière générale au début de la phrase) qui a causé leur perte. Ph.ironique (procédé déjà rencontré chez M.de conclure un raisonnement par une antiphrase, une rque ironique) - forme impersonnelle « il nous a bien servi » permet de différer encore les détenteurs de ces qualités. - rappel comparaison début § : « non moins...que » = autant de qualités chez les européens que chez les indiens. - « n'en avoir pas tant qu'eux » : forme négative associée au comparatif renforce la tonalité ironique de la phrase qui se termine sur une note tragique - C'est parce qu'ils étaient loyaux et francs qu'ils ont été massacrés. Comme si la leçon a en tirer est qu'il faut être fourbe et menteur pour gagner. A travers la description positive des Indiens c'est encore une fois un procès à charge contre les colonisateurs. |
Présentation
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