DIDACTIQUE DU SUJET D’ORDRE GENERAL
Chronologie : DIDACTIQUE DU SUJET D’ORDRE GENERAL. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar samos22 • 5 Décembre 2019 • Chronologie • 12 956 Mots (52 Pages) • 2 035 Vues
https://www.exacademie.com/culture-generale
DIDACTIQUE DU SUJET D’ORDRE GENERAL
OBJECTIF GENERAL
A la fin de la formation, le candidat aux concours administratifs doit être capable de :
- maîtriser la méthodologie du sujet d’ordre général et traiter tout type de sujet ;
- Acquérir l’esprit critique ;
- Pouvoir exploiter sa culture à bon escient.
CHAPITRE I : NATURE ET SPECIFICITE DE L’EXERCICE
Le Sujet d’Ordre Général en abrégé S.O.G, est une technique d’expression écrite qui vise à évaluer chez le candidat aux concours administratifs sa culture générale, son aptitude verbale (connaissances d’ensemble de la langue). Il s’agit pour lui de montrer à partir d’un sujet portant sur un problème de société ou un problème d’intérêt général, qu’il est capable d’exprimer avec logique et clarté, un sentiment personnel en tirant partie de sa culture.
Au nombre de ces problèmes, citons pêle-mêle, les changements propices au monde moderne, les progrès techniques, les problèmes moraux, les problèmes de la culture, de l’éducation, de l’environnement, etc.
Le Sujet d’Ordre Général n’est pas une dissertation comme les autres(littéraire, philosophique, économique, juridique).Il a sa spécificité, ses exigences et sa méthodologie.
Le corpus de sujets ci-après permet de faire cette distinction.
Sujet 1 : Etes-vous d’accord avec l’affirmation selon laquelle « En protégeant son milieu, l’homme se protège lui-même » ?
Sujet 2 : « Le romancier est l’historien du présent ». Partagez-vous ce point de vue de Georges Duhamel ?
Sujet 3 : « Les changements, même les plus souhaités, ont souvent leur mélancolie».
Que pensez-vous de ces propos d’Anatole France ?
Sujet 4 «L’enfer, c’est les autres ». Commentez cette opinion de Jean-Paul SARTRE.
Observation et Manipulation : caractérisez le thème de chacun de ces sujets.
CHAPITRE 2 : LES EXIGENCES DU SUJET D’ORDRE GENERAL
Elles se résument pour l’essentiel à quatre (04) grands points.
- La réaction personnelle
Avant tout, il faut exprimer une réaction personnelle face au sujet. Il s’agit de ne pas penser comme les autres. Quitter “les sentiers battus”1 en faisant une large place à l’initiative personnelle.
2- Le recours aux exemples et aux citations d’auteurs
Pour donner la preuve d’une réflexion personnelle, le devoir de Sujet d’Ordre Général doit s’appuyer sur des exemples concrets. Car un exemple ou une citation est un énoncé qui vient en appui d’une affirmation. Les exemples et les citations doivent nécessairement être intégrés au raisonnement sans qu’ils paraissent comme “un cheveu sur la soupe”. Dans la même perspective, les affirmations gratuites, l’accumulation de généralités, sont des défauts qui dévalorisent la dissertation.
- La clarté et la cohérence
Le sujet d’ordre général peut se définir comme « L’art d’aboutir à une conclusion ». Le devoir doit donc ressembler à une démonstration mathématique où les maîtres-mots doivent être “Pourquoi et comment ?” La qualité exigée est la rigueur logique et la cohérence.
Quant à la clarté, elle réside dans la simplicité de la construction syntaxique et du choix des mots. Il faut donc avoir recours à des phrases simples et de moindre longueur.
- La démarche dialectique
L’un des principes du sujet d’ordre général est la démarche dialectique.
Qu’est-ce que la dialectique ?
« Le monde est en devenir et tout y dépend de tout » a dit Hegel. En d’autres termes, tout évolue dans une relation d’interdépendance.
La dialectique sera définie comme des points de vue, des positions qui s’affrontent. La dialectique consiste à passer d’une idée à une autre idée contradictoire.De cettecontradiction naît une synthèse que l’on pourrait appeler la solution dialectique.
La démarche dialectique repose donc sur une trilogie :
- Une prise en considération de la pensée (acceptation)
- Une remise en cause par la contradiction (réfutation)
- Un dépassement (conciliation).
Dans la pratique cette trilogie se nomme la Thèse, l’Antithèse et la Synthèse.
Pour illustration, le sujet suivant : « En réalité, on n’apprend que de celui qu’on aime ». Partagez-vous ce point de vue de Goethe ?
- La thèse
Phase de l’acceptation, elle se préoccupe d’exposer des arguments favorables au point de vue contenu dans le sujet. Ce point de vue ici est celui de l’auteur de la citation : GOETHE.
Il faut argumenter cette opinion qui est certainement celui d’un disciple marqué par l’enseignement de son maître. Sa thèse est donc la suivante :
- « En réalité, on n’apprend que de celui qu’on aime ».
La thèse ainsi énoncée doit être soutenue par des arguments sous forme d’inventaire.
Cependant, si cette position se défend bien, il reste qu’elle suscite d’autres interrogations. C’est alors qu’intervient la contradiction, c'est-à-dire les limites de la thèse qui constitue l’antithèse.
- L’antithèse
Phase de réfutation, elle devient une nouvelle thèse différente de la première en ce qu’elle vient porter la contradiction. En réalité, l’antithèse ne doit pas prendre le contre-pied total de la thèse mais elle doit apporter un certain nombre de restrictions et d’arguments opposés à la thèse initiale. Par exemple si dans la thèse on démontre que le problème démographique prend des proportions inquiétantes, on ne peut pas se mettre à affirmer dans l’antithèse que cette inquiétude est sans fondement. Ce que nous appelons donc antithèse, capitalise de nouveaux arguments opposés à ceux développés dans la thèse.
Donc l’antithèse proposée au sujet de Goethe : « On peut apprendre aussi de celui qu’on aime pas ».
Cette position se justifie du reste. Les sources de la connaissance étant multiples, il serait excessif de penser que seuls ceux que nous aimons puissent être nos uniques sources. En effet, les livres, les sources orales, les sociétés initiatiques, l’internet, etc. sont autant de sources pour lesquelles nous ne sommes pas tenu d’avoir nécessairement de l’affection pour leurs auteurs.
La question à se poser portera donc sur la conciliation des deux thèses.
...