La visite de la vieille dame - Friedrich Dürrenmatt

KETFI                  LA VISITE DE LA VIEILLE DAME                  1ère S03   

Abdelkader                            De Friedrich Dürrenmatt

Mise en scène d’Omar Porras

1) Omar Porras, son équipe technique et le Teatro Malandro apparaissent comme d’habiles créateurs d’espaces grâce à divers éléments aux caractéristiques différentes. Tout d’abord, ce qui m’a le plus intrigué, la fumée. Présente dès l’entrée du public dans la salle, jusqu’à la fin de la pièce, elle a permis à certaines lumières d’être visibles dans toute la salle. Notamment lors de la fête, avec les rayons lumineux de la boule à facette, qui rend le public plus présent dans cette scène.  À l’aide d’accessoires, de l’espace est créé sans même qu’il n’y ait du décor. En effet, lorsqu’Alfred Ill rend visite à l’adjudant, le seul fait de porter une lampe accrochée à un guidon autour de son cou et d’imiter lui-même le bruit d’un moteur de visualiser la moto avec laquelle il arrive. Dans la même scène, l’adjudant étend son linge sur une corde allant d’un bout à l’autre de la scène. J’imaginais Güllen d’un côté de la corde et le public dans le jardin.

On retrouve aussi deux costumes qui deviennent judicieusement des accessoires ce que en évite l’accumulation sur scène provoquant le manque d’espace. On a d’abord le prêtre dont la toge a deux faces car lorsqu’il la lève il devient un arbre. Puis il y a Mme Zahanassian dont la robe de mariée devient une table pour son mariage avec quatre citoyens qui tiennent la robe au niveau des angles d’une table.  

Bien qu’avec un décor imposant, tous ces petits éléments font que nous ne nous rendons pas compte du manque d’espace et que nous pouvons visualiser un décor sans même que les objets nécessaire ne soient présents.

2) A mon avis, La visite de la vieille dame est dans le fond plus féroce mais plus jubilatoire dans la forme. Le début de la pièce est seulement jubilatoire en partit grâce à certains effets comique avec le chef du train ou alors le discours malgré le fait que les habitants de Güllen attendent Claire Zahanassian pour que son argent leur soit bénéfique.  Je pense que je ne suis pas le seul qui, ensuite, a pensé que le reste de la pièce serait drôle que je ne me suis pas focalisé plus particulièrement sur la férocité et la méchanceté des personnages envers Alfred Ill. Ces personnes se laissent tenter par le milliard de Mme Zahanassian afin de l’achever. Même le prêtre, lui qui est religieux n’aurait-il peut être pas dû mettre tous les concitoyens sur la voie de de la raison et renoncer jusqu’au bout au meurtre ?

Cependant, certaines images, phrases, gestes ou même simplement la présence de masque vont accentuer l’intéressement plus faible sur la férocité et vont engendrer le rire. Mais derrière tout ceci, Mr Ill est affaibli par la peur de la mort et l’on y prête moins d’attention. Et c’est ainsi que l’on se retrouve tous, à la fin, à applaudir le spectacle alors qu’Alfred viens d’être tué en direct durant un talkshow où la bonne humeur et le rire sont présents. C’est à ce moment que je me suis demandé : « En applaudissant la globalité de la pièce, on ne serait pas en train d’applaudir le meurtre d’une personne ? ». J’avais l’impression que nous faisions partit des personnes inhumaine de la soirée.

3) Mr Ill est pour moi le personnage principale de la pièce car l’histoire tourne autour de lui du fait qu’il se retrouve seul face à ses amis ainsi qu’à la mort. Au début de la pièce Mr Ill est content, il compte retrouver la femme qu’il a aimé il y a de cela 45 ans. De plus, il est le seul à la connaître parfaitement (si bien qu’ils se donnaient des surnoms : Panthère noir pour Alfred et ma petite sorcière pour Clara). Mais lorsque celle-ci revendique la mort d’Alfred Ill, celui-ci éprouve en partis de la tristesse mais se pose surtout des questions sur cette réclamation inattendue. C’est lorsque tous les concitoyens refusent ensemble l’offre de Mme Zahanassian que Ill se reprend et retourne près d’eux, fière d’avoir des amis prêt à refuser une somme exagérée afin de le garder à leur côté. Cependant, il sera au bout de ses surprises car tous se feront remarquer en possession de nouvelles chaussures (toutes sont jaunes), ce qui mettra en doute les pensées de Mr Ill. Il décidera alors de se rendre chez l’adjudant pour incitation au meurtre mais il refuse. C’est ainsi que Mr Ill fait le choix de quitter la ville mais le fait d’abandonner sa famille, ses amis, ses biens ainsi que tout son passé le pousse à revenir de plus lors de son départ, (la présence symbolique de la mort à cour et,) en font de scène, les deux filles de cœur le tenaillent de question qui le pousse à ne pas partir. C’est une évidence pour lui et pour tous ; Alfred Ill va mourir.

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