DOSSIER SUR L'ONU

DOSSIER SUR L’ONU

ARTICLE DE PRESSE dans le journal LE MONDE

PROFESSEUR LOUIS MARIE SENE (NOV. 1999)

COURS SACRE CŒUR DAKAR

Tout a été dit sur les réalités et les insuffisances de l’organisation des Nations Unies. La sécurité collective de Juin 1945 fut maintenue et entretenue dans un climat par moment très tendu, mais n’a jamais abouti à une logique de guerre entre Etats. Si la guerre froide a éclipsé l’action de l’ONU, elle ne l’a pas pour autant anéantie.

Cet article, je le présente sous forme d’analyse et d’essai d’une question qui met en relief, de par son importance, l’ordre mondial et l’équilibre des Nations.

C’est un point de vue sur l’histoire de l’institution, le contenu de la Charte de San Francisco, le rôle de l’ONU dans la guerre froide et de l’état actuel de son action dans un contexte international particulier.

Historique – Contenu

Le 14 Aout 1941 , l’article 6 de la Charte de l’Atlantique stipulait que : « après la destruction finale de la tyrannie nazie , les Alliés espèrent voir rétablir une paix qui fournira à toutes les Nations les moyens de vivre en sécurité dans leurs propres frontières et qui apporterait aux habitants de tous les pays l’assurance de pouvoir vivre à l’abri de la crainte et du besoin » . Roosevelt et Churchill lancent l’idée des Nations Unies et le président américain parle d’expression désignant une coalition des Nations contre l’Allemagne, l’Italie, le Japon.

Cette attitude formelle démontre qu’en 1939, les responsables de la guerre se situaient en exclusivité dans le camp des pays totalitaires.

A la fin de la guerre, la Monde libre crée l’ONU (Avril-Juin 45), la charte est signée par 51 Etats. Les échecs de la SDN sont tenus en compte et la nouvelle charte se fixe des révolutions prioritaires sur les relations internationales et les droits de l’homme qu’elle propose le 10 Décembre 1948. Les Alliés rejettent dans la charte le fléau de la guerre et campent leur discours sur les principes de justice, de liberté, de progrès économique et social. Il revenait à l’ONU de créer un modèle de société qui s’écarterait des cadres traditionnels et prendrait en compte la nouvelle donne introduite par la guerre. L’idéologie totalitaire, en proposant une hiérarchie sociale absurde, a mis en conflit des cultures déjà en contact et qui s’étaient promis de faire de la 1ére guerre mondiale la « der des der ».

Le désastre moral souligné par la vague existentialiste n’est que le reflet de l’état de délabrement, de doute, de désordre d’une société planétaire qui a enterré ses 60 millions de morts. Il revenait donc à l’ONU l’obligation de « créer les conditions nécessaires au maintien de la justice de la justice et du respect, des obligations nées des traités et autres sources du droit international ».

Préambule de la charte 26 Juin 1945

Ce même principe avait été cité à Yalta et il affirmait l’idée d’un « monde vivant définitivement en paix, dans le cadre des Nations Unies, sous la surveillance des trois grandes puissances : Angleterre, Etats-Unis, URSS ».

L’essentiel avait été la création d’une autre sécurité collective, plus complète et plus souple. L’ONU est ainsi éclaté en Institutions pour plus de démocratie et d’efficacité ».

Le Conseil de Sécurité est contrôlé par les Grands (E.U, URSS, Chine, GB, FR) qui ont les droits de véto.

Aux cotés de l’organe de décision principal figurent l’assemblée générale et le secrétariat général. L’assemblée est composée des Etats membres, elle élit un secrétariat général et elle vote des « recommandations » à la majorité des deux tiers.

Le Secrétaire Général assure l’administration permanente de l’ONU. Son siège est à NEW YORK et le Norvégien TRYGRE LIE en est le 1er Secrétaire Général.

Enfin pour la réalisation de ses objectifs économiques et culturels il a été créé des commissions et institutions techniques dont les plus importantes demeurent l’UNESCO, la FAO, le PNUD, la CNUCED, la BIRD, le GATT.

De Fulton à la conférence de Paris (1946-1953)

A Yalta, déjà, la méfiance se dessinait même si l’on était tombé d’accord sur un programme et des objectifs communs. Staline avait promis des élections libres en Europe Orientale.

Pourtant dés la fin du conflit, les partis communistes, comme par hasard, commençaient à remporter les 1éres élections.

Dans la réalité, la promesse était vaine et ressemblait plutôt à un calcul politique et stratégique visant à semer dans les pays européens libérés, l’idéologie communiste. Avec cet objectif inavoué, le leader russe remettait en cause les accords des grandes conférences et du coup le projet de société de San Francisco. Le fossé se creuse entre les 2 Grands.

En Avril 1945, l’arrivée de Truman, à la tête de l’exécutif éloigne encore les USA et l’URSS car le président américain va rompre avec la politique de bonne entende que son prédécesseur entretenait avec les soviétiques.

La possession de l’arme nucléaire et la capitulation de l’Allemagne ont rompu le front commun et stoppé l’entende cordiale. Il est encore prouvé que les alliances survivent rarement à la disparition de la menace qui les a suscitées.

Le 03 Mars 1946, Churchill lance la 1ére fois la terme de « rideau de fer » pour désigner la rupture de plus en plus pressante entre les 2 puissances.

L’ONU résiste difficilement à l’opposition idéologique entre les EU et l’URSS. C’est de leur entende réciproque que dépendait la stabilité et la ligne de crédibilité de l’Organisation. En attisant leurs différences, les grandes puissances ne pouvaient que rendre inerte l’action de l’ONU dans un monde qui avait besoin de plus d’autorité politique.

En 1947, la rupture devient effective avec la doctrine « Truman » du 11 Mars L’ambiance est assombrie et les E.U sont de plus en plus persuadé que les soviétiques : « étaient froidement résolue à exploiter l’Etat où se trouvait une Europe sans défense pour protéger le communisme ».

Le 05 Juin, le nouveau secrétaire américain Georges MARSHALL, annonce l’intention de son gouvernement de fournir une aide économique importante aux pays européens. Ce plan accentue

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