Corpus Bac Blanc: l'affrontement au théâtre
Rapports de Stage : Corpus Bac Blanc: l'affrontement au théâtre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kentax • 12 Février 2015 • 1 923 Mots (8 Pages) • 2 516 Vues
BAC BLANC
L'AFFRONTEMENT AU THEATRE
Texte A. Molière (1632-1673), Le Misanthrope (1666) Acte IV, scène 3.
Texte B. Victor Hugo, Le Roi s'amuse (1832), Acte III, scène 2.
Texte C. J-P Sartre, Les Mains sales (1947), 6ème tableau, scène 2
Texte D. Bernard-Marie Koltes, Le Retour au désert (1988), extrait.
ELEMENTS DE CORRECTION
QUESTION
Après avoir rapidement défini l'enjeu de l'affrontement dans chacune de ces scènes, vous direz laquelle vous paraît la plus intense. Vous justifierez votre choix..
Enjeux des conflits :
enjeux matériels chez Koltes
enjeux idéologiques et moraux : la fidélité pour Alceste, l'honneur pour Triboulet, la pureté révolutionnaire pour Sartre, la respectabilité pour les bourgeois de Koltes.
enjeux affectifs : l'amour (amour sentimental pour Alceste et Célimène, filial pour Triboulet), la vengeance dans le cas du Retour au désert.
Deux scènes apparaissent intenses par leur aspect spectaculaire : les extraits de Le Roi s'amuse et Retour au désert. L'intensité n'est pas seulement donnée par le texte mais par les mouvements des acteurs, l'utilisation quasi chorégraphique de l'espace. La scène du roi s'amuse multiplie les effets (surprise, pathétique, polémique) tandis que celle de Koltes repose plutôt sur une violence psychologique : la haine recuite des familles. A chacun de choisir ce qui l'émeut davantage.
Guide de notation :
On attend des élèves
qu'ils aient différencié les enjeux
qu'ils aient perçu la théâtralité : mouvements, rôle symbolique du décor et des objets.
Qu'ils justifient leur avis par des arguments fondés.
Etant donné la différence entre les scènes et l'aspect plus subjectif de la question on admettra une présentation texte après texte mais on valorisera la confrontation ordonnée.
COMMENTAIRE
Victor Hugo, Le Roi s'amuse (1832), Acte III, scène 2.
Problématique : qu'est-ce qui rend cette scène d'affrontement intense ?
I. Une révélation BOULEVERSANTE : révélation et renversement de situation
a. Un personnage marginal et exclu est placé au centre de l'action : le pouvoir du bouffon est révélé.
- une scène éminemment spectaculaire
. Effets de surprise marqués dans les didascalies externe et interne comme « vous restez muets »
. Exclamation ! Séquences courtes, cassure de l'alexandrin.
. Toutes les passions sont exprimées dans les didascalies : colère, rire, frayeur, désespoir, gaîté, rrr indignation, détresse.
- (Pour nous : Toutes les spatialités théâtrales sont réunies : espace dramatique, espace scénique, espace imaginaire (ce qui se passe derrière la porte du roi), espace théâtral puisque le théâtre devient un forum.)
- Triboulet est au centre de la scène, tous les regards convergent vers lui, il interpelle les autres personnages.
- Triboulet est aussi spectateur puisqu'il contemple les courtisans médusés : vous restez muets..
Nous assistons ainsi à un acmé de la théâtralité où s'accomplit le pouvoir de la monstruosité : être montré, montrer.
b. Le père derrière l'apparence du personnage difforme : le pathétique qui révèle la souffrance.
- Contraste violent entre le propos grivois (Triboulet a perdu sa maîtresse) et le cri du cœur « Je veux ma fille »
- un père particulièrement possessif (noter le rôle des pronoms) : ma fille, mon enfant
- une fille idéalisée : une vierge, elle est jeune, elle est belle : tout l'inverse de lui, personnage laid et animalisé : les loups n'ont-ils pas leurs famille ? »
- le pathétique : à la fin du texte : il se lamente, s'arrache les cheveux, questions oratoires, insistance sur son rôle de victime, son désarroi « Moi qui n'ai qu'elle ».
Le spectateur est profondément impliqué.
c. L'imprécateur sous le masque du serviteur : une diatribe révélant les vices de la noblesse.
- la violence des propos polémiques qui remettent en cause tous les principes de noblesse : la lignée notamment.
- Les didascalies indiquent qu'il les exécute l'un après l'autre, toi, toi...
- le constat d'une décadence morale assortie à l'injustice et à l'abus de pouvoir.
- il domine les puissants, par la puissance de sa voix, moralement, presque physiquement en menaçant le page.
- par la double énonciation il interpelle le public, le rallie à sa cause.
C'est un véritable renversement de situation : une scène révolutionnaire au plein sens du mot.
II. UNE SCENE TRAGIQUE : TRIBOULET TRIPLEMENT ANEANTI
a. Ecrasé par l'ordre social et politique
- un roi de droit divin dont le bon plaisir remplace les décisions insensées des dieux antiques.
- Triboulet se jette contre une barrière infranchissable : la porte.
. la porte délimite l'espace du secret, de l'interdit : que se passe-t-il derrière ?
. la porte, symbole du pouvoir royal est défendue par
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