CNED DEV 2 Culture Générale
Dissertation : CNED DEV 2 Culture Générale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Boule2 • 16 Février 2018 • Dissertation • 1 493 Mots (6 Pages) • 1 517 Vues
Le monstre présent dans nos lectures romans et des récits d'enfance, a toujours suscité des émotions contradictoires. Qu’il s’agisse du Minotaure ou du Yeti « l’abominable homme des neiges », le monstre nous intrigue et nous fascine mais le monstre ne sert-il qu’à faire peur ? Nous montrerons dans un premier temps quels paradoxes le caractérisent puis dans un second temps, ses différentes fonctions.
Le monstre présente différentes singularités qui peuvent susciter de la peur.
En effet, selon les tératologues, il est considéré comme non montrable alors que l 'étymologie du monstre est montrer. Selon cependant eux, le montrer ou le représenter permettrait de se familiariser et de l 'apprivoiser ce qui le rendrait moins effrayant et réduirait sa malveillance.Mais avant tout le monstre se caractérise principalement par des aspects qui le distinguent du commun des mortels. A ce titre, G. Lascault a employé le terme de «différences » à son propos pour mieux souligner que le monstre est avant tout un écart par rapport à ce que nous avons l’habitude de voir. Il s'agit donc d'un être hors des normes conventionnelles, un être différent.
Tout d'abord, cette différence concerne l’apparence physique lorsque l'on pense aux monstres, il nous vient à l'esprit un être qui se caractérise par sa laideur, sa difformité. On peut ainsi évoquer ces malheureuses victimes de malformations physiques que l'on a pu exhiber dans les foires .On peut citer l' exemple du film The Éléphant Man »qui retrace l'histoire vraie de J. Merrick, un Anglais qui, à la fin du XIXe siècle, fut exhibé dans des foires à cause de difformités dues à une maladie rare. Son aspect monstrueux l'obligeait à dissimuler son visage derrière une cagoule, ce qui lui a valu son nom .Dans le même registre, V.Hugo, dans Notre-Dame de Paris, publié en 1831, donne une longue description de Quasimodo, complètement tordu et disproportionné, considérant que tout son être était une " grimace ".
Cet aspect physique repoussant nous renvoie à une autre dimension, celle- ci morale car de tels défauts physiques ne peuvent manifester qu' une cruauté et une mauvaise âme: le monstre représente le mal et suscite avant tout la peur. La laideur est ainsi assimilée, en général, à la méchanceté, le monstre comparéàune figure diabolique. On pense ainsi au texte de V.Hugo explicite à ce sujet, puisque la foule dit de Quasimodo qu'il est « aussi méchant que laid », le traite de singe, de diable et assimile sa laideur physique à la perversion morale.Le personnage de Frankestein est quant à lui, aussi monstrueux physiquement que d' un point de vue moral car il a commis des crimes. N'assimile- t- on pas des actes monstrueux et sanguinaires qui nous font peur et nous terrorisent lorsqu'on parle de monstres dans les faits divers ?On peut ainsi prendre en exemple, le pédophile Dutroux qui a enfermé des fillettes de 8 ans dans ses caves. De la même manière, la toile de F. Goya représentant le Dieu Saturne à forme humaine dévorant le buste de son fils évoque la criminalité, la barbarie et la monstruosité.
Souvent, le monstre prend la forme d' une créature hybride ou inhumaine: on peut évoquer dans Ulysse, ? le Minotaure, un monstre possédant le corps d'un homme et la tête d'un taureau, mais il suscite avant tout le rejet afin de mieux l' isoler. A ce titre, l'affiche « 'Éléphant Man» où l’on voit une individu seul sur un fond de murs où apparaissent des barreaux, reflète bien ses deux caractéristiques car il proteste « je ne suis un animal ..je suis un homme »mieux isoler une créature jugée nocive parce que repoussante.
Nous venons de voir que cette créature si paradoxale, présente des caractéristiques qui nous évoquent la peur, cependant le monstre n 'a pas cette seule vocation et remplit d'autres fonctions.
En effet, à l' époque, le monstre relégué le plus souvent dans l' imaginaire, était utilisé pour sa force rhétorique et assimilé dans des textes polémiques à un animal monstrueux. Plus tard, il a été pris pour exemple dans le cadre d'anecdotes le mettant en scène pour édifier, donner des leçons de morales ou stigmatiser la foule. De nos jours, il s'exprime dans l'extraordinaire pour manifester la peur, l'effroi dans un monde qui nous apparaît routinier et banal.
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