Visite de l'Opéra Garnier
Commentaire d'oeuvre : Visite de l'Opéra Garnier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar guisev • 13 Mai 2024 • Commentaire d'oeuvre • 2 994 Mots (12 Pages) • 103 Vues
Devant la façade ouest de l’opéra (l’ancien pavillon de l’empereur)
Voici l’opéra Garnier. Au premier coup d’œil sur la façade, on peut se demander si ce n’est pas le palais d’un prince : marbres, ors, mosaïques, sculptures. C’est un bâtiment majestueux et pompeux.
Pourtant c’est en 1860 que le ministère décrète que la construction d’un nouvel opéra est d’intérêt public.
Paris a déjà un opéra pourtant, l’opéra Le Peletier. Mais en 1858, une tentative d’attentat cherche à renverser le régime de Napoléon III, alors empereur depuis 1951. Cet attentat n’atteint pas l’empereur mais il est le plus meurtrier et l’événement révèle que l’opéra le Peletier n’est pas assez sécurisé.
L’Empereur, marié à l’Impératrice Eugénie, veut donc construire un nouveau bâtiment conçu de manière à déjouer tout nouvel attentat.
Le projet de Charles Garnier, un parfait inconnu à l’époque seulement âgé de 35 ans, sera retenu car il propose une aile entièrement dévolue à l’accueil de l’empereur, avec une entrée monumentale qui lui permettra de se rendre au spectacle en toute sécurité.
Les deux chemins qui encadrent le pavillon que vous voyez devant sont dédiés à l’arrivée et la sortie de l’empereur. Le carrosse tiré par les chevaux monte jusqu’au pavillon de l’empereur et emprunte le second chemin pour redescendre. Ainsi le couple impérial reste sous haute protection.
Le pavillon de l’empereur permet un accès direct à la loge de l’empereur.
Ironie du sort, l’Empereur ne verra jamais cet opéra fini. En 1870, l’échec de la guerre franco-prusse et la chute de Napoléon en est la raison. Les travaux seront arrêtés pendant 3 ans. On préfère financer la rénovation de l’hôtel Dieu.
Les travaux ne reprennent qu’en 1873, suite à l’incendie de la salle Peletier. Pour la toute jeune IIIe République, il devient alors urgent de disposer d’une salle de spectacle. L’opéra Garnier est finalement inauguré en 1875 en présence du président Patrice de Mac-Mahon, 15 ans après le début du chantier. Au programme de la soirée d’ouverture figurent non pas une seule pièce, mais des extraits variés, afin de présenter un large échantillon d’œuvres musicales. Charles Garnier y est très applaudi, mais l’histoire retiendra aussi que, n’ayant pas reçu d’invitation, il a dû acheter son billet !
L'opéra Garnier devient un symbole du luxe et des plaisirs de la capitale et s'impose comme la pièce maîtresse du Paris du Second Empire voulu par le baron Haussmann.
Dans la rotonde des abonnés
Nous commençons cette visite de l’intérieur de l’Opéra par une salle réservée aux privilégiés appelés « les abonnés », des bourgeois ou des aristocrates qui louent une loge à l’année et qui arrivent par cette entrée à l’Opéra après être descendu de leur calèche.
Cette pièce va permettre aux domestiques d’attendre leur maitre au chaud et à l’abri des intempéries.
Les abonnés assistent au spectacle une ou deux fois par semaine et voit parfois plusieurs fois le même spectacle, ce qui peut surprendre. En réalité, ils ne s’intéressent pas vraiment à la programmation qui est souvent mauvaise à vrai dire. Ils veulent surtout fréquenter le lieu et y faire des rencontres, car ce lieu réunit la société mondaine toutes les semaines.
En 1860, un concours est lancé pour la construction d'un nouvel opéra. Plusieurs architectes talentueux gravitent autour du couple impérial et proposent des projets mais ceux-ci déçoivent ; Alors on lance l’idée d’un concours. On compose un jury qui votera le meilleur projet parmi tous ceux qui seront présentés de façon anonyme pour sue le vote soit impartial.
La compétition réunit 171 candidats, parmi lesquels des grands noms comme Eugène Viollet-le-Duc, mais c'est finalement un jeune inconnu du nom de Charles Garnier qui est retenu par le jury en 1861.
Dans le grand escalier
Comme vous pouvez le voir, cet escalier est conçu comme un théâtre. Garnier y place des balcons, des « loges » qui permettent aux spectateurs d’admirer le spectacle du grand monde et de contempler l’arrivée des nouveaux-venus ou de se montrer, un peu comme la montée des marches au festival de Cannes.
L’opéra Garnier est un chef d’œuvre de l’art baroque : on réintroduit à foison la couleur en comparaison aux rues froides, tristes et régulières.
Garnier voulait que son édifice soit comme « un coup de trompette dans la chambre d’un malade ». Il rêve d’un opéra « aux reflets harmonieux de soie et d’or ». Il ne s’attendait pas à réussir aussi bien : son escalier est comme un théâtre où chaque personne devient un personnage dans un décor somptueux. Pour l’architecte, c’est le cœur véritable de l’Opéra
Le grand escalier est comme un passage initiatique au rôle capitale : il prépare le spectateur qui, en montant les marches, passe du monde quotidien au rêve éveillé de l’opéra. La montée des marches doit le préparer à un spectacle exceptionnel.
L’architecture du bâtiment concurrence les spectacles qui s’y jouent et qui sont souvent mauvais. Néanmoins l’opéra fait toujours ou presque salle comble. Tout le monde vient pour le plaisir de déambuler au cœur du chef d’œuvre de Garnier et c’est encore valable aujourd’hui.
Tout est conçu dans les matériaux les plus précieux : trente marbres différents, rouges, verts, jaunes, venus des pays du nord, d’Italie ou de France, des ors, de l’onyx pour les balcons, du bronze pour les torchères.
Garnier voulait des espaces de circulation pour le public lors des entractes., que les spectateurs se sentent en sécurité et libres, et qu’ils regardent vers le haut.
Très vite, le public qui avait l’habitude de rester dans sa loge pendant l’entracte, comprend que dans cette nouvelle salle, il faut sortir pour être vu. Les salons deviennent des lieux de rencontres mondaines, d’échanges entre bourgeois, aristocrates. On y fait des affaires, on y décide un mariage ou autre…
Les avant-foyers :
La mosaïque triomphe (première fois qu’on l’utilise en France)
Les salons de la lune et du soleil
un jeu d’illusion d’optique, réalisé par de célèbres décorateurs de théâtre, ceux-là même qui ont peint le rideau de scène de la salle de spectacle.
Leurs thèmes étaient le chaud pour accéder au fumoir, et le froid pour accéder au glacier. Mais dans la précipitation des travaux, les thèmes ont été inversés…
Dans le salon du soleil, les miroirs sont teintés pour accentuer l’effet de chaleur et l’impression de coucher de soleil.
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