Comment La Boétie incite le peuple soumis à réagir ?
Analyse sectorielle : Comment La Boétie incite le peuple soumis à réagir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar luca34680 • 3 Novembre 2023 • Analyse sectorielle • 1 077 Mots (5 Pages) • 197 Vues
Thème : la soumission du peuple par le tyran
Thèse : la puissance du tyran repose exclusivement sur le consentement populaire.
problématique : comment La Boétie incite le peuple soumis à réagir ?
Étienne de La Boétie, né en 1530, est l’un des grands écrivains et philosophes du début du mouvement humaniste du XVIe siècle. La Boétie est devenu célèbre grâce à son Discours de la servitude volontaire qu’il a écrit en 1547 alors qu’il n’était qu’un jeune homme de 18 ans. Le Discours de la servitude volontaire sera publié en 1574 sous le titre Contr’un par les protestants afin de lutter contre l’absolutisme de la monarchie catholique. Afin de répondre à la problématique posée, dans un premier temps il serait intéressant de voir ce que nous apporte l’approche étymologique des concepts definissant les protagonistes de cet extrait afin, dans un deuxième temps, de comprendre l’originalité du Discours : nous verrons comment La Boétie, qui s’adresse au peuple, l’incite à la révolte et nous verrons en quoi son Discours est efficace.
Pour commencer nous allons étudier ce que nous apporte l’approche historique et etymologique afin de comprendre l’originalité de ce texte.
Tout d’abord, le mot tyran du latin « tyrannu »s signifie souverain, despote, ususrpateur, et il désignait dans l'Antiquité grecque un individu disposant d’un pouvoir absolu, après s'en être emparé de façon illégitime. Les tyrans ont, selon La Boétie, constaté que les hommes avaient une aspiration à la soumission. Pour le tyran il est donc plus dangeureux d’être à la tête d’un peuple qui pense et qui peut être conscient du pouvoir abusif auquel il est soumis.
D’autre part, La Boétie va à l’encontre de la tradition en ne visant pas directement les tyrans comme la plupart des écrivains du XVIème jusqu’au XVIIIème siècle, mais en blâmant le peuple qui se soumet volontairement aux puissants. Il développe donc son argumentation pour expliquer cette notion de « servitude volontaire » sans laquelle le pouvoir du tyran s‘écroulerait sous son propre poids: « je ne vous demande pas de le pousser(…) seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez(…) se rompre. ».
Ensuite nous savons que l’organisation sociale de cette époque, avec l’Ancien Regime de la Monarchie absolue, favorise le clergé et la noblesse, au depens du peuple. Nous savons également que La Boétie est issu d’un milieu aisé, bien mieux estimé que ceux à qui il s’adresse, et que par conséquent, il partage ce discours qui part d’une bonne intention alors que cette incitation à la désobéissance civile n’est point légitime au vu de son statut social.
Par ailleurs La Boetie redonne confiance au peuple en affirmant subtilement dans cette diatribe : «ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire». En annonçant cette concrète information, il éclaircit le pouvoir inconnu que le peuple a vis-à-vis du tyran.
Voyons ensuite ce que nous apporte l’approche littéraire pour comprendre l’efficacité de ce texte et comment La Boétie accuse le peuple et le désigne comme étant responsable de sa servitude. Nous pouvons clairement percevoir de quelle manière La Boétie humilie le peuple pour faire émerger l’idée de révolte dans son esprit. En effet, il va multiplier les attaques contre le peuple qu’il juge responsable de l’état de dépendance dans lequel il se trouve. Il souhaite ainsi les persuader des humiliations dont il est victimes et cela avec son acquiescement.
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