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Les alliances à plaisanteries sont un phénomène social

Fiche : Les alliances à plaisanteries sont un phénomène social. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2013  •  Fiche  •  1 132 Mots (5 Pages)  •  700 Vues

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wame N’KRUMAH

Les alliances à plaisanteries sont un phénomène social, caractéristique des relations humaines. De même qu’il existe dans certaines sociétés, certaines civilisations des échanges et des hiérarchies entre les membres de familles, de même il existe des liens entre les membres de clans différents.

Ces types de relations ont longtemps été expérimentés dans beaucoup de sociétés africaines pour diverses raisons. La plupart traduisent des relations religieuses, militaires, économiques, juridiques à l’intérieur de la famille, du clan ou entre groupes alliés. Mais le rationalisme (occidental) qui « objective » le réel et le ramène à des « lois empiriquement vérifiables » a fait délaisser ces modes de fonctionnement emblématiques et spécifiques. Signalons toutefois qu’un parallèle peut être établi entre ces alliances à plaisanteries et les railleries ou préjugés qui existent en Europe où l’on considère que le Breton est têtu, l’Italien vantard, le Britannique flegmatique ...

Avec les conflits qui perturbent le monde et singulièrement l’Afrique, force est néanmoins d’admettre que l’histoire n’a pas toujours suivi les prédictions des théoriciens du XIXe siècle comme A. Comte, Karl Marx, Max Weber...Le rationalisme occidental n’a pas toujours su, en effet, prévoir les conflits qui assaillent notre monde ni trouver les solutions adéquates et appropriées.

Notre propos concerne donc un retour à une pratique usuelle, en vigueur dans les sociétés africaines anciennes où des conflits ont existé entre les hommes, celle des alliances à plaisanteries.

Quelle est l’étendue historique de cette forme de règlements des conflits sur notre continent en général et en Afrique de l’Ouest en particulier ?

Sur le plan théorique, notre approche est double : anthropologique et historique. Cependant la première, bien qu’elle cherche à savoir comment les alliances à plaisanteries répondent de manière convergente et /ou divergente aux questions, aux relations entre groupes sociaux en conflits, s’attachera juste à relever quelques alliances entre populations de Côte d’Ivoire et d’ailleurs, si possible, et à indiquer leur fonction.

La deuxième s’appesantit sur le mouvement diachronique ou temporel des constitutions des alliances à plaisanteries et sur leur évolution dans le temps...

Sur le plan méthodologique, notre analyse prend appui sur l’œuvre romanesque d’A.Kourouma.

1. LES FONDEMENTS

1.1.A l’origine

Les alliances à plaisanteries sont donc un phénomène social au service des liens interpersonnels en Afrique. Des parentés à plaisanteries, les formes d’alliances sont nombreuses et multiples. Elles sont un credo nécessaire au maintien et à l’amélioration de bonnes relations entre différents groupes. Dans Monnè, outrages et défis de Kourouma, la ville de Soba ne doit son salut qu’à Soumaré, l’interprète du colon :

« ...Tu as deux fois la chance .Ta première chance est qu’aucun des officiers blancs ne comprend le malinké. ..La seconde est que je me nomme Moussa Soumaré : je suis du clan des Soumaré, les frères à plaisanteries des Kéita et en raison du pacte qui lie nos deux clans depuis les temps immémoriaux, je ne peux te faire du mal. Il ne peut exister que plaisanterie entre Kéita et Soumaré en toute circonstance » (p.36).

Il est vrai que les alliances à plaisanteries peuvent apparaître aux yeux de beaucoup comme un sujet relevant du domaine de la nostalgie. Mais il n’en est rien surtout que la réalité de nos sociétés étend le bien-être de l’homme et du citoyen au delà de l’économique. De là surtout, avec les différents conflits, la mission des sciences humaines (anthropologie, ethnologie, littérature, peinture...) trouve sa véritable portée et des voies nouvelles.

La réalité

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