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Violence Urbaine

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Par   •  9 Décembre 2014  •  1 500 Mots (6 Pages)  •  748 Vues

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VIOLENCES URBAINES, VIOLENCE SOCIALE »

Genèse des nouvelles classes dangereuses

Stéphane BEAUD et Michel PIALOUX

Ed. fayard, 2003, 425 pages

►Auteurs :

Stéphane BEAUD est maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes, chercheur associé au CSU-CNRS et au Laboratoire de sciences sociales de l’école normale supérieure (Ulm).

Michel PIALOUX est chercheur au Centre de sociologie européenne (CNRS) et chercheur associé au Laboratoire de sciences sociales de l’école normale supérieure (Ulm).

►Résumé :

Ce livre, de Stéphane BEAUD et Michel PIALOUX, se situe dans le prolongement de leur ouvrage « Retour sur la condition ouvrière » (fayard, 1999). Il est le résultat d’une longue enquête. Ils sont allés sur le terrain, à la rencontre des habitants de la banlieue : ces jeunes de quartiers, des ouvriers… tout au long des années 90. Ils cherchent à mettre étroitement en rapport émeute urbaine et processus de paupérisation-précarisation des classes populaires. Leur démarche vise à éclairer les mécanismes structurels qui ont, au cours du temps, contribué à fabriquer les dispositions sociales et les systèmes d’attitudes de ces jeunes des cités.

L’émeute, au centre de ce livre, se passe à Sochaux-Montbéliard, cœur industriel des usines Peugeot, le 12 juillet 2000, dans la ZUP de la petite hollande. Mais les deux auteurs croient à la pertinence de la généralisation des processus analysés sur le terrain de Sochaux-Montbéliard.

Elle oppose les jeunes du quartiers aux CRS et à la police qui cherche « Momo », un braqueur venu se réfugier dans la ZUP. Même après l’arrestation du braqueur, les jeunes ont continués leur entreprise de casse : de nombreux bâtiments sont incendiés et plusieurs policiers et pompiers sont blessés. Interrogés sur le déroulement et le sens de cette violence, les habitants du quartier ont déclarés l’avoir sentie venir. En effet, selon eux, ce processus de dégradation s’était amorcé depuis le milieu des années 90 c’est-à-dire au moment où le chômage des jeunes des cités augmente et où les premières voitures furent brûlées dans le quartier. Mr BEAUD et PIALOUX ont choisi d’analyser cette émeute comme un symptôme. Ils ont voulu restituer la toile de fond sociohistorique d’un tel évènement et dégager des causes sociales susceptibles de l’expliquer. Ils ont cherché avant tout à comprendre, à saisir la manière dont se sont constituées, dans le temps, les personnalités sociales des jeunes de cités, les raisons de leur agressivité, de leur violence. L’un des objectifs de ce livre est de faire entrer le lecteur dans l’univers mental de ces jeunes.

A première vue, un paradoxe apparaît : cette émeute urbaine survient dans une période de forte reprise économique. Mais l’amélioration soudaine de la conjoncture ne saurait se traduire mécaniquement par une baisse de la délinquance. Les « casseurs » de l’émeute de la petite hollande ont grandi aux côtés de leurs frères

aînés, victimes structurels de la crise. Derrière les mots « chômage de masse » ou « précarité », il y a des expériences sociales très concrètes qui laissent des traces profondes, inscrites dans les manières d’être et d’agir.

I°) Le temps long de la crise :

Dans les deux premiers chapitres, M. BEAUD et PIALOUX rendent compte de leur observation à la Mission locale, institution crée en 1982 et ayant pour vocation d’accueillir un public de jeunes non ou peu diplômés, sortis du systèmes scolaire et en quête d’emploi, qui en très grande majorité sont d’origine populaire et habitent en cité. Ils relatent les aspirations de ces jeunes, leur état d’esprit. Pour eux, venir à la Mission locale, c’est la démarche de la dernière chance. La plupart veulent un stage, pour en réalité toucher les 2200F. Mais l’institution répond en terme de « formation » et de « métier », en apportant informations et conseils. Ils racontent précisément le déroulement des entretiens à la Mission locale entre les conseillers et les jeunes, et même les histoires personnelles de stagiaires : leurs espoirs et leurs rêves, leurs illusions et désillusions. On voit alors le contraste saisissant entre les attentes des jeunes, qui sont de l’ordre de l’immédiat : trouver au plus vite un stage ou un emploi ; et la réponse de l’institution, toujours différée, floue et indéterminée. Après plusieurs entretiens, beaucoup de jeunes ont une impression désespérante de faire du surplace, si n qu’ils ne retourneront pas à la Mission locale qu’ils estiment inefficace. Mais la marge de manœuvre des conseillers est limitée à cause de la pénurie locale d’emplois non qualifiés. On comprend alors les difficultés du rôle des conseillers de la

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