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Gestion émotion dans la relation soignant-soigné

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Par   •  1 Mars 2022  •  Fiche  •  988 Mots (4 Pages)  •  1 935 Vues

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La gestion des émotions dans la relation soignant-soigné

« Les reconnaitre, les analyser, prendre de la distance »

UE 4.2 C6 S5 Le 10/12/2020 Lise Mallaret Psychologue clinicienne

Objectif du cours

  • Repérage des situations « sensibles »
  • Partage d’expériences
  • Réflexion sur le travail possible en amont et dans l’après coup

Introduction

La question des émotions et de leur expression est au cœur de toute relation.

  • Mode de partage, de communication
  • Peuvent être source de malentendu, d’interprétation

🡪Quand on travaille avec l’humain, les émotions sont à la fois un biais et un outil de travail

I-Définition et repérage

  1. Qu’est-ce qu’une émotion ? A quoi ça sert ?

  1. Etat affectif d’intensité variable lié à une réaction physiologique rapide, visible et transitoire face à une perception par l’un de nos 5 sens.
  2. Fonction de communication
  3. Non conscientisée, contrairement au sentiment
  4. Fonction adaptative : peur = fuite ou combat, colère = défense ou attaque, tristesse = réconfort

6 grandes émotions « universelles » :

  • Colère
  • Peur
  • Tristesse
  • Surprise
  • Joie
  • Le dégoût

  1. Les différents modes d’expression

Verbal : Vocabulaire, cris gémissements, ton, paroles sincères ou plaquées

Non verbal : intonation, gestuelle (rythme, douceur, brutalité, distance, proximité), regards, soupirs, sourires, posture, expression du visage…

  • Notion d’accordage = miroir. Se mettre sur le même mode que l’autre. Fonction facilitatrice dans la communication mais attention à l’effet miroir !

Si bébé triste = maman va avoir une attitude enveloppante

Si bébé déprimé = maman va garder ce ton monotone

Bébé qui babille = la maman va faire pareil

Prendre conscience de ce qui parle à notre place dans notre gestuelle, notre ton, notre regard etc…

  1. Les mécanismes de défense
  1. Différents niveaux de défenses

Du plus adaptatif : stratégie efficiente rendant le rapport aux autres, à l’environnement, à soi plus simple grâce à une bonne prise en compte et une bonne acceptation de la réalité

Au plus immature : angoisses tellement intenses qu’il faut transformer la réalité pour rendre l’existence supportable

Le niveau adaptatif élevé assure une adaptation optimale aux facteurs de stress : l’affirmation de soi, l’altruisme, l’auto-observation, l’humour, la sublimation  

Le niveau des inhibitions mentales ou de la formation de compromis consiste à maintenir hors de la conscience idées, sentiments, souvenirs, désirs ou craintes potentiellement menaçants : déplacement, dissociation, intellectualisation, isolation de l’affect, refoulement…

Le niveau de distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres : dépréciation, idéalisation, omnipotence.

Le niveau du désaveu consiste à attribuer ses propres émotions à l’autre ou à une cause extérieure : déni, projection…

Le niveau de distorsion majeure de l’image de soi et des autres : clivage, identification projective, rêverie autistique

Le niveau de l’agir : passage à l’acte, retrait apathique, agression passive

Le niveau de la dysrégulation défensive correspond à un échec de la régulation défensive provoquant une rupture marquée avec la réalité objective : projection délirante, déni psychotique, distorsion psychotique

  1. L’illusion de la décharge émotionnelle

ATTENTION : verbaliser nos émotions ne veut pas dire tout déverser sur l’autre.

  • Toujours assumer la responsabilité de ses émotions.
  • Ce n’est jamais à l’autre de nous débarrasser de nos émotions ou de nos sentiments

II-Les enjeux (inconscients) propres à la relation soignant-soigné

  1. Vulnérabilité et ambivalence du patient

  1. Être malade
  • Remise en question de l’estime de soi, peur, sentiment d’impuissance
  • Pouvoir et savoir seraient du côté du soignant
  • Dépendance = ambivalence : idéalisation (sauveur), attentes ++ (déception), craintes (intrusion, manipulation)
  1. La question du transfert
  • Dépendance entraine une forme de régression
  • Réactualisation des relations infantiles marquées par la frustration
  1. Être le « bon patient » ?
  • Injonctions paradoxales : « se laisser soigner » mais « se mobiliser »
  1. Idéaux et désirs du soignant
  1. Position paradoxale
  • Rôle du sauveur, illusion de toute puissance
  • Mais soumission à la demande de l’autre
  • Relation thérapeutique entraine à la fois espoir, désir et culpabilité, sentiment d’impuissance
  1. Motivations conscientes
  • Différentes motivations au départ
  • S’appuient sur idéaux et des concepts théoriques
  1. Désirs inconscients : insaisissables et difficiles à admettre
  • Position de pouvoir = position d’équilibriste ! pulsion de domination, de maitrise, pente glissante vers la maltraitance
  • Position maternante= risque d’emprise et de négation de l’autre
  • Désir de toute puissance = attentes et colère envers le patient
  • Envie, jalousie ?
  1. Partage d’expérience

III-Que faire de nos émotions et de celles des autres ?

  1. Y’a-t-il des émotions « positives » et « négatives » ?

  1. L’illusion du « tout positif » : injonction à être dans le plaisir
  2. La notion de conflictualité psychique : la contradiction et le doute comme signes de bonne santé, conscience de l’écart entre idéal et réalité
  3. L’intelligence émotionnelle : humaniser les soins
  1. Accepter les émotions de l’autre
  1. Accueillir le négatif : accepter l’autre dans sa globalité pour lui permettre de se sentir reconnu, reconnaitre….
  1. Notion d’incomplétude : « La sortie dans le monde implique fatalement un paradis perdu. C’est l’acceptation de l’incomplétude. On reste manquant et l’autre n’est pas à compléter. L’autre n’est pas là pour être réparé. Le soignant reste seul face à sa propre culpabilité et à son avidité. Se soucier vraiment de l’autre c’est accepter la différence et respecter le manque comme impossible à combler. » Malaise dans l’institution, François Ansermet, page 43.
  1. Précieuses reformulations

Carl Rogers

  • Congruence, transparence, authenticité
  • Acceptation inconditionnelle : ne pas juger, critiquer ou évaluer
  • Empathie

  1. Importance de l’équipe

1. Réunions d’équipe : partager ses doutes et ressentis

2. Importance du « collectif » : parler de « tout et de rien », sortir de l’isolement, fonction de cadre

3.Le « pas de côté » fondamental

  • Conclusion : quand on travaille avec de l’humain, on ne peut pas rester seul. Besoin de « triangulation » pour sortir d’un face à face avec les patients et avec soi-même. L’équipe fait fonction de tiers !

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