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Le Lion de Belfort

Fiche : Le Lion de Belfort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2023  •  Fiche  •  529 Mots (3 Pages)  •  170 Vues

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Le Lion de Belfort

Le Second Empire de Louis Napoléon Bonaparte chute subitement avec la défaite de Sedan contre la Prusse le 2 Septembre 1870. Par le traité de Frankfort de 1871, l’Alsace et la Lorraine françaises sont annexées au nouvel Empire Allemand. Cependant, une ville du Bas-Rhin reste invaincue: La ville de Belfort. Bien que le siège de quarante-mille soldats prussiens et l’agression de quelques cent-mille obus aient réduit la ville en cendre, la garnison française du Colonel Denfert-Rochereau et ses quinze-mille hommes ont continuellement repoussé l’ennemi et marchent libres hors de la ville. Dès lors, Belfort obtient le droit, pour n’avoir jamais rendu les armes, de devenir une enclave française dans un Bas-Rhin annexé.

Fière de sa ville et en vue de glorifier la résistance de ses huit-mille habitants, la municipalité de Belfort commande, en 1871, une sculpture monumentale au fervent républicain et célèbre sculpteur alsacien Bartholdi. Ainsi, la rage de l’artiste face à l’annexion lui donne à coeur de soutenir la ville invaincue. C’est dans cet état d’esprit qu’il fait naître, comme sortant de la roche, un lion en haut-relief adossé à une falaise où culmine une forteresse. La sculpture faite d’un appareillage isodome de vingt-deux mètres de longueur et onze mètres de hauteur est fabriquée en grés rose de Pérouse et demeure encore aujourd’hui la statue en pierre la plus colossale de France. De plus, Bartholdi fait le choix surprenant de représenter le lion couché, une patte avec des griffes non-apparentes posée délicatement sur une flèche acérée. Bien que la tête haute, le lion figure tout de même de part sa gueule entrouverte un air fatigué, reprenant son souffle, mais non dépourvu d’une certaine fierté. C’est véritablement un lion aux aguets avec ses crocs légèrement saillants qui honore l’inscription gravée sur son socle: « Défenseur de Belfort ».

Avec cette représentation, le sculpteur fait le choix remarquable de placer le roi des animaux, pourtant l’archétype d’une certaine force, sagesse, majestuosité ou encore domination, de manière « harcelée, acculée et terrible encore dans sa fureur ». Ainsi, Bartholdi évoque l’endurance de la ville de Belfort avec un lion fait d’une des pierres les plus rudes qu’il puisse exister. Les oreilles attentives tournées vers l’arrière, le dos tourné à l’ennemi et prêt à recevoir les attaques prussiennes, le lion incarne la résistante et la ferveur d’une ville unie. Ici, le sentiment de domination que pourrait en effet provoquer l’utilisation symbolique de cet animal laisse plutôt place à la glorification de la résistance des habitants. Le lion exténué permet véritablement de n’incarner aucune victoire ni aucune défaite mais bien l’endurance de la population locale. In Fine, Bartholdi réussi à conserver l’importance de l’orientation d’une sculpture, bien que contraint par le chancelier Bismark de ne pas faire face à un Empire Allemand victorieux. Dès lors, Bartholdi transmet un fort dédain à la Prusse ennemie via le dos tourné de l’animal, la menaçant discrètement avec une flèche glissée sous la patte du lion et pointant la cible allemande.

Unique et grandiose par sa taille, cette oeuvre connait dès sa présentation en 1879 un retentissement

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