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Le culte de la voiture

Dissertation : Le culte de la voiture. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 477 Mots (10 Pages)  •  694 Vues

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Aujourd’hui largement représenté dans la société actuelle, l’automobile conserve toujours cette place en marge des autres objets du quotidien. Loin d’être réduite au rang de sa seule fonction d’usage, la voiture est un objet de symbole et de désir. Elle est en réalité devenue au fil des années un objet de culte de notre société. Le corpus de document est très représentatif de ce culte voué à l’automobile et décrit à travers divers textes les idées phares de celui-ci. Le premier texte « La nouvelle Citroën » est un extrait de Mythologies, essai de Roland Barthes paru aux éditions du Seuil en 1957. Dans ce texte on y voit la transformation de la fonction d’usage de la voiture vers sa fonction d’estime, comme si la voiture d’abord outil de déplacement devenait avant tout un objet de sacralisation, de désir. Le second texte de ce corpus est un article de blog, rédigé par Emmanuel Pages en juillet 2009, ayant comme titre « La voiture : un objet symbole ». Dans cet article est développé la portée symbolique de l’objet autour de l’aspect identitaire et émotionnel de la voiture. La voiture est évoquée comme un prolongement de son propriétaire, presque finalement comme un deuxième sujet. L’avant dernier document est un extrait de la nouvelle Le K rédigée par Dino Buzzati en 1967 qui a pour titre « Suicide au parc ». Cet extrait a pour idée principale la force psychologique liée au désir de possession d’une automobile et le plaisir d’acquisition. Et, le corpus comporte aussi une image publicitaire appartement au groupe Renault et faisant la publicité de la Renault 5. L’image explique implicitement l’importance de la voiture dans la société et le culte voué par les conducteurs à la voiture, presque comme une pièce de musée. Ainsi tous les documents convergent vers le même sens, le culte rendu à l’objet « voiture » c’est pourquoi nous tenterons de répondre à la question quelles sont les caractéristiques qui font de l’objet voiture, un objet de culte de notre société ? Pour cela il faudra d’abord étudier la sacralisation rendue à l’objet voiture. Ensuite il s’agira de montrer la voiture comme un objet-sujet très révélateur. Puis, pour conclure sur les caractéristiques de la voiture comme objet de culte il faudra étudier la voiture comme objet d’art.

Premièrement il s’agira d’abord de démontrer que la voiture est donnée à voir comme un objet sacré.

Tout d’abord l’objet que représente la voiture est montré comme un objet voué à l’admiration du public. Une admiration béate. L’image publicitaire nous affirme bien cette idée. Le parterre d’admirateur devant la voiture de taille anormale rend bien compte de l’intérêt du visiteur pour cette voiture. Ils la regardent comme lorsqu’on s’adresse à dieu, la tête levée vers le ciel, presque comme si ils s’adressaient à la voiture, ici la voiture est objet de culte dans sa dimension presque spirituelle. L’admiration du public se retrouve aussi dans l’extrait de Barthes qui évoque lui aussi la voiture comme une création de dieu pour le regard de l’admirateur. Le texte montre la dimension spirituelle que l’on retrouve chez les spectateurs lors de la présentation d’un nouveau modèle de voiture. L’homme est obligé d’admirer l’objet, de lui rendre sa beauté par un regard presque contemplateur. Le texte montre bien la fascination du spectateur qui imagine la voiture comme dénuée d’existence jusqu’au moment ou elle apparaît à ses yeux telle une œuvre de dieu.

Ensuite, la voiture est aussi respectée de la part de son propriétaire. Elle est l’objet d’un entretien habituel, comme le serait des éléments domestiques relatifs à la croyance ou encore des ablutions que on effectue avant de prier. La voiture de la même façon est entretenue rigoureusement par son propriétaire qui souhaite de cette façon afficher son respect pour l’objet. L’article de Pages affirme très bien cela. On y voit la nécessité de nettoyer, de prendre soin de sa voiture, de lui donner toutes les attentions possibles, cette démarche est surtout une démarche respectueuse envers l’objet. Ne pas l’abimer, ne pas le laisser périr. Barthes explique très bien cela aussi en affirmant le côté très appliqué et consciencieux que va prendre l’homme pour découvrir une nouvelle voiture. Presque comme si il ne voulait rien rater, ne pas faire d’erreur, au risque de s’en vouloir éternellement. Il y apporte une vraie minutie, digne d’un croyant en train d’effectuer une prière à son dieu. Ainsi cette démarche de respect de l’objet identique au respect donné par les croyant à leur dieu, apporte un peu plus à cette sacralisation de l’objet, à ce culte de la voiture.

Enfin, la voiture est associée à un objet venu du ciel, il est montré comme un présent de dieu. Cette divinisation de la voiture ne renforce que plus encore la sacralisation accordée à cet objet. Barthes évoque aussi très bien cela dans son essai en affirmant que pour l’homme la voiture semble tomber du ciel, être l’objet de la création d’un dieu. Il évoque même une « mythologie automobile », autrement dit une histoire mystique de l’automobile en corrélation avec un dieu qui créerait les voitures à l’image de ce que souhaite l’homme. Mais le document iconographique reprend aussi cette idée. En plaçant la voiture juste sous le ciel, d’une taille si importante, la publicité reflète l’idée que Dieu n’est pas absent de la création de la voiture. Il l’a fait grande et visible pour l’affirmer aux yeux des hommes comme objet de sa volonté. Cette image de création par Dieu ne fait une fois encore que renforcer la sacralisation rendue à l’objet voiture qui elle même contribue fortement à créer la dimension de culte autour de l’objet.

Dans un deuxième temps, il s’agira de montrer l’automobile comme un objet-sujet, un objet en voie de transformation, très révélateur.

Tout d’abord, la voiture s’affirme maintenant comme un sujet à part entière. Elle se reflète comme une automobile ayant une âme, une vie, une histoire, elle fait partie de l’Histoire collectif en tant que sujet pouvant jouer un rôle déterminant. L’article de Emmanuel Pages affirme très bien cette idée en indiquant que l’utilisation de pronom sujet pour parler de son automobile ou encore le fait d’employer des termes propres à des activités humaines pour sa voiture ne fait que renforcer la condition de sujet de la voiture. Elle acquiert des idées et des traits de caractère, des habitudes comme tout sujet humain. Cette idée d’objet-sujet est

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