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Grandes découvertes et empires coloniaux

Cours : Grandes découvertes et empires coloniaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2023  •  Cours  •  2 441 Mots (10 Pages)  •  83 Vues

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I – Les Grandes Découvertes

B – Les grands explorateurs

  • Les Portugais, des précurseurs : ce sont les Portugais qui, les 1ers, se lancent dans l’aventure à la recherche d’une route des Indes. Ils longent les côtes africaines à la recherche du rio de Oro, source supposée de l’or soudanais, mais aussi de denrées déficitaires dans leur pays (sel, sucre de canne, bois, etc.). Dès les années 1420, ils s’installent aux Canaries et à Madère, transformant ces îles en colonies prospères ; puis ce sont les Açores (1427), les îles du Cap Vert et le Sénégal (1456) ; les Portugais accostent en Sierre Léone en 1460, puis abordent le Golfe de Guinée en 1470. Une vaste région, riche (ivoire, or, bois exotiques, fourrures, sel, poivre...) et peuplée, s’ouvre aux Portugais. Si l’or arrive peu à peu, mais en quantité encore négligeable (20 à 25 kg d’or par an à Lisbonne), un autre marché lucratif se met en place : l’esclavage des Noirs et les débuts de la traite. C’est à partir de 1445 qu’arrivent les 1ers esclaves africains sur le port de Lisbonne (800 à 1 000 chaque année). Le commerce est prospère puisqu’en 1552, la population d’esclaves représente 10 % des 100 000 hb de Lisbonne.

 

  • Henri le Navigateur (1394-1460) : il est l’inspirateur de la politique de découverte portugaise. Second fils du roi du Portugal, il s’entoure de savants, de cartographes et de marins. Son but est d’équiper des expéditions qui devront, dans le plus grand secret, aller toujours plus loin le long de la côte africaine, à la fois pour essayer de prendre à revers l’Islam, d’évangéliser les populations noires du Sahara et d’atteindre les régions aurifères du golfe de Guinée. Le roi Jean II poursuit sa politique. Mais le but, désormais, est d’arriver jusqu’en Inde en contournant l’Afrique... En 1475, des navires portugais franchissent l’équateur, atteignent l’embouchure du Congo en 1482, puis le tropique du Capricorne en 1486 (face à la Namibie).

  • Bartolomeu Diaz : en 1487, ce navigateur portugais part avec trois caravelles. Il double le continent africain en 1488, sans même s’en rendre compte ! C’est au retour, en longeant le littoral sud-africain, qu’il découvre le cap des Tempêtes – auquel Jean II préférera donner le nom de cap de Bonne-Espérance – et rentre à Lisbonne à la fin de l’année 1488. Bartolomeu Diaz fut donc le 1er à contourner le continent africain, mais il ne put atteindre l’Inde...
  • Vasco de Gama (1469-1524) : en juillet 1497, il part de Lisbonne avec quatre caravelles et 160 hommes. Il navigue au large pour tirer parti des vents de l’Atlantique Sud, touche Sainte-Hélène, double le cap de Bonne-Espérance, puis longe la côte africaine jusqu’au Kenya. De là, sous la conduite d’un pilote indien, il accoste aux Indes (côte de Malabar à l’est de l’Inde) le 20 mai 1498. Mais il découvre vite que le commerce est aux mains des marchands arabes qui comprennent aussitôt le danger d’une concurrence occidentale. Aussi les conditions de l’échange ne sont pas celles escomptées... dépité, Vasco de Gama rentre par Mogadiscio (Somalie) et Zanzibar (Tanzanie), rejoint Lisbonne le 30 août 1499, avec 80 hommes seulement et deux navires remplis d’épices. Lors d’une 2nde expédition en 1502, il fonde des comptoirs portugais au Mozambique. Malgré ces succès, le Portugal, petit pays, ne peut guère exporter plus d’un millier d’hommes par an. Il souffre aussi de la concurrence terrible des marchands musulmans. Par conséquent, de lourdes différences distingueront toujours la colonisation des Indes occidentales espagnoles de celles des Indes orientales portugaises.

  • Pero Alvarez Cabral : en 1500, il quitte Lisbonne, pour le cap de Bonne-Espérance en vue d’atteindre les Indes, avec 12 nefs, pourvu de l’étendard royal, signe des conquêtes à réaliser,. Cherchant des vents très à l’ouest, il découvre par hasard le Brésil, que la partition de Tordesillas (1494) fera portugais. Il franchit ensuite le cap de Bonne-Espérance et atteint les Indes. Il se heurte lui aussi à l’hostilité des marchands musulmans. Cabral comprend que rien ne se fera tant que le Portugal n’aura pas imposé son autorité. Les expéditions suivantes seront donc accompagnées d’une flotte armée. Le maître d’œuvre de la conquête sera Afonso de Albuquerque (1509-1515), surnommé le « Mars portugais » : il s’empare de Goa en 1510, puis des deux passes stratégiques de l’océan Indien, le détroit de Malacca entre la Malaisie et Sumatra, et le détroit d’Ormuz qui verrouille le golfe arabo-persique. En 1515, le Portugal tient l’océan Indien comme il tenait l’Afrique occidentale, en contrôlant le littoral et en imposant son monopole commercial : les navires non autorisés sont impitoyablement coulés...
  • L’Espagne reprend le flambeau :
  • Christophe Colomb découvre le Nouveau Monde pour le compte de l’Espagne en 1492.
  • La découverte de l’Océan Pacifique : le 25 septembre 1513, Balboa traverse l’isthme de Panama avec 90 hommes et prend possession du nouvel océan au nom du roi d’Espagne.
  • Le 1er tour du monde (1519-1522) : Magellan, navigateur portugais, passé au service de l’Espagne, reçoit de Charles Quint (1519-1556) les moyens de réaliser son projet de trouver la route des Indes en contournant l’Amérique par le Sud – le roi du Portugal avait refusé de financer l’expédition. Le 20 septembre 1519, avec cinq vaisseaux et 236 hommes d’équipage, il hiverne en Patagonie et, en octobre, pénètre dans le détroit de Magellan entre le continent et l’archipel de la Terre de Feu. Le 28 novembre, après une terrible navigation de 38 jours (les 50èmes rugissants), il atteint l’océan qu’il baptise Pacifique tant la mer lui paraît calme par contraste avec l’Atlantique Sud. Le 16 mars 1521, il aborde une des îles de l’archipel des Philippines (du nom de l’infant d’Espagne, le futur Philippe II (1556-1598), fils de Charles Quint), convertit le roi au catholicisme et lui fait reconnaître la suzeraineté du roi d’Espagne. Mais le 17 avril, il est tué au cours d’un engagement avec les indigènes. Son lieutenant, Sébastien d’El Cano, reprend la mer avec le seul vaisseau qui subsiste, traverse l’océan Indien et double le cap de Bonne-Espérance, réussissant à éviter les Portugais, maîtres jaloux de la route du Cap. Il arrive enfin en Espagne le 6 septembre 1522 avec 35 survivants. Ce périple apporte pour la 1ère fois la preuve expérimentale de la sphéricité de la Terre. Mais la route vers l’Asie ouverte par Magellan est beaucoup trop longue et difficile pour concurrencer celle de l’Afrique. Si le 1er tour du monde est un succès scientifique, il reste un échec commercial...
  • Anglais et Français en Amérique du Nord : jaloux des succès ibériques, les deux puissances cherchent, dans le nord de l’Amérique, négligé par leurs prédécesseurs, le passage vers l’Asie.
  • Giovanni Caboto, dit John ou Jean Cabot : navigateur génois au service de l’Angleterre, il proposa à Henri VII de découvrir une route septentrionale vers la Chine. En 1497, il longe les côtes du Groënland, du Labrador et de Terre-Neuve – donne son nom au détroit séparant Terre-Neuve de la Nouvelle-Ecosse. Mais il ne trouve pas le passage espéré... Il a en fait ouvert la route de l’Amérique du Nord.
  • La France entre en scène tardivement :
  • Giovanni da Verrazano : en 1523-1524, ce navigateur florentin est chargé par François 1er (1515-1547) d’atteindre « le Cathay et l’extrême orient de l’Asie ». Il longe les côtes du Canada depuis l’estuaire de l’Hudson jusqu’en Caroline (sud de Washington), en vain.
  • Jacques Cartier : en 1534, le Malouin atteint le Labrador, Terre-Neuve et découvre l’embouchure du Saint-Laurent qu’il remonte jusqu’au site de Montréal. Le « découvreur du Canada » en prend possession au nom de François 1er. Pour son 2ème voyage (1535-1536), il amène des colons, qui abandonneront définitivement leurs installations en 1544.

C – Christophe Colomb découvre l’Amérique

  • Un projet révolutionnaire : marin génois, Christophe Colomb (1451-1506) arrive au Portugal à 25 ans rejoindre son frère Diego, cartographe à Lisbonne. Il projette d’aller aux Indes, mais en faisant voile vers l’Ouest. L’objectif est d’atteindre Cipango (le Japon), « l’île la plus noble et la plus opulente de l’Orient, riche en épices et en pierres précieuses [dont] l’étendue est de 2 000 km [...] Dans cette île se trouvent de l’or et des arbres à épices » selon la légende courante depuis Marco Polo. En 1484, il expose son projet au souverain portugais, en vain – Jean II était trop prêt de réussir dans son projet africain pour se risquer à financer une expédition hasardeuse. Les rois d’Angleterre et de France rejettent aussi son projet. Il tente alors sa chance en Espagne : durant quatre ans, il suit obstinément la cour de ville en ville. Finalement, il convainc la reine Isabelle de Castille, mais une fois Grenade reprise... en 1492.

  • Bâti sur une erreur : Colomb s’était beaucoup documenté, fréquentant le milieu des savants et des navigateurs. Or, de nombreux marins et cartographes pensent que le Japon et la Chine sont relativement proches de l’Europe, à moins de 90 º de longitude de l’Europe – à l’emplacement du Mexique, soit deux fois moins loin, s’appuyant en cela sur l’Imago mundi de Pierre d’Ailly et les travaux du cosmographe florentin Toscanelli. Colomb les a lus attentivement. Or, reprenant l’erreur de Ptolémée, ils sous-évaluent la circonférence de la terre, tandis qu’ils  surévaluent la longueur du continent asiatique de 30 º (soit ~ 3 000 km : mais toutes les cartes et globes de l’époque présentent une dilatation importante du continent asiatique, s’appuyant en cela sur les remarques de Marco Polo). Pour ces raisons, Toscanelli pense que la route par l’ouest serait meilleure car elle permettrait d’éviter le cap de Bonne-Espérance et de traverser l’océan Indien. De plus, Christophe Colomb a calculé la circonférence de la terre en milles romains (1 477 mètres) au lieu du mille arabe (1973), alors même qu’il utilisait des données de la cartographie arabes. Mais toutes ses recherches convergent dans la même direction : la route de l’Ouest est la plus courte et il est possible d’atteindre les Indes en naviguant vers l’ouest en une trentaine de jours – Vasco de Gama mettre dix mois en 1498. Il n’est pas le seul à le penser : en 1493, un cosmographe allemand de Nuremberg, Hieronymus Münster, se rend à Lisbonne avec le même projet que celui de Colomb...

  • Les voyages de Christophe Colomb : Christophe Colomb reçoit le titre d’amiral de la mer océane et des privilèges considérables sur les terres à découvrir : la qualité de vice-roi et un huitième sur toutes les richesses à exploiter ! Il part le 3 août 1492, avec trois caravelles (la Nina, La Pinta et la Santa-Maria) et une centaine d’hommes...
  • Le premier voyage (1492-1493) : après une escale aux Canaries (possession espagnole), il fait route plein ouest et touche terre au bout de deux mois le 12 octobre à San Salvador, une des îles Bahamas (au sud de la Floride), persuadé d’avoir atteint l’Asie. Après deux autres mois de navigation dans la mer des Antilles au cours desquels il découvre Hispaniola (Saint-Domingue et Haïti) et Cuba (qu’il confond avec la Chine !), il rentre en Espagne en se laissant porter par les courants (Gulf Streams) vers les latitudes moyennes, puis en profitant des vents d’ouest de l’Atlantique Nord. Cette route sera celle qu’emprunteront pendant quatre siècles les grands voiliers rentrant en Europe. De retour en Espagne le 15 mars 1493, il reçoit un accueil triomphal et est confirmé dans ses fonctions de vice-roi.
  • 2ème voyage (1493-1496) : il découvre plusieurs îles des Antilles (Dominique, Guadeloupe, Porto Rico et la Jamaïque).
  • 3ème voyage (1498-1500) : il parvient aux îles de la Trinité, de Grenade et au delta de l’Orénoque (Venezuela). C’est lors de cette expédition qu’il fut destitué pour la brutalité avec laquelle il réprima la révolte des Indiens et, surtout, parce qu’il s’obstinait à revendiquer le « huitième et la dîme » comme il le rappelle dans son Mémoire en 1500). Comment en effet laisser à un seul homme de telles richesses dévolues au royaume d’Espagne ?
  • 4ème et dernier voyage (1502-1504) : il longe la côte de l’Amérique centrale et débarque au Honduras, mais sans conviction. Il avait en effet perdu tout crédit en Espagne et on lui refusa même le droit de ramener des esclaves... Il meurt en 1506, mais non dans la misère comme on l’a longtemps prétendu. Toujours est-il qu’il resta convaincu jusqu’à la fin d’avoir découvert une nouvelle route des Indes et ne comprit jamais qu’il venait de découvrir un Nouveau Monde. L’idée d’un continent, dont les Anciens n’auraient pas parlé, ne l’effleure pas...
  • La genèse de l’Amérique » : les îles découvertes par Colomb sont d’abord perçues comme un obstacle. Avant la conquête du Mexique par Cortes en 1520, on n’y trouve ni or ni épices. Les navigateurs occidentaux veulent les contourner afin de trouver un passage vers les Indes. C’est la raison principale du voyage du florentin Amerigo Vespucci qui cherche, en 1501-1502, pour le compte de l’Espagne, ce passage en longeant les côtes du Brésil. Reprenant le trajet de Colomb, il s’arrête comme lui sur les côtes du Venezuela. Mais, sa longueur le persuade qu’il ne peut s’agir d’une île ; cette terre est un nouveau continent ! Vespucci fait imprimer à Florence en 1506 une Lettre d’Amerigo Vespucci des îles récemment retrouvées dans ses voyages où il s’attribue la découverte de la côte des Perles (Venezuela). Traduite en latin en 1507, la lettre est précédée d’une introduction du grand cosmographe allemand Martin Waltzemüller, dit Hylacomilus, qui lui en attribue la découverte : en son honneur, il donne donc le prénom de Vespucci au Mundus novus, l’appelant Americi Terra – il rectifia par la suite son erreur... mais il était trop tard !
  • Le traité de Tordesillas (1494) : dès le retour de Christophe Colomb en 1493, le roi d’Espagne s’empresse d’obtenir du pape Alexandre VI une bulle (mai 1493) déclarant espagnole toutes « les terres fermes ou îles découvertes ou à découvrir » au-delà du méridien passant à cent lieues des îles du Cap-Vert. Mais, dès le 7 juin 1494, par le traité hispano-portugais de Tordesillas, le roi Jean II fait reporter à 370 lieues (1 770 km) plus à l’ouest, à son profit, la ligne Nord-Sud définie par le pape : ce qui est à l’ouest de la ligne, surnommée le « méridien de Tordesillas », (l’Amérique, sauf le Brésil, inconnu des Espagnols à cette date) sera espagnol, ce qui est à l’est (Afrique et Asie) sera portugais. Ce n’est qu’en 1498, lorsque Vasco de Gama découvre la route maritime des Indes, que l’Espagne prend conscience de son erreur... Français et Anglais contestent ce partage qui les évince de facto.

 

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