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Le délinquant sexuel juvénile.

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Par   •  12 Janvier 2014  •  1 627 Mots (7 Pages)  •  1 199 Vues

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INTRODUCTION

Le délinquant sexuel juvénile est, par définition, une personne âgée de moins de 18ans qui commet un acte sexuel imposé à autrui. Les délits et crimes sexuels perpétrés par des sujets mineurs peuvent prendre des aspects différents en fonction de la nature de l’agression, des caractéristiques de la victime, du mode opératoire mais aussi du nombre d’agressions commises. Pour certains individus, il s’agit d’un épiphénomène ; pour d’autres, l’acte s’inscrit dans une répétition. Il faut rester attentif à ne pas banaliser l’acte ou, à l’inverse, stigmatiser le jeune et réprimer de façon rigide.

Il est nécessaire de bien comprendre la nature du phénomène, son ampleur, ses déterminants afin de proposer la prise en charge la plus adaptée dans le but d’améliorer la qualité de vie de ces jeunes et de leur entourage et d‘éviter la réitération de tels actes.

EPIDEMIOLOGIE

La part de la délinquance et de la criminalité causée par des mineurs tend à augmenter ces deux dernières décennies. Les délits et les crimes contre les personnes connaissent la croissance la plus importante. Le pourcentage de viols commis par des mineurs est passé de 14,2% à 25,5% entre 1990 et 2008 (statistiques issues de l’INSEE). Entre 30 et 50% des agressions sexuelles seraient le fait d’adolescents aux Etats-Unis.

Les agressions sexuelles commises par des mineurs sont de différente nature. On distingue classiquement trois types d’agressions sexuelles :

- Conduites sans contact physique avec la victime.

- Actes d’agression sexuelle présentant différents niveaux d’utilisation de la contrainte ou de la force

- Actes pédophiliques lorsque la victime est plus jeune (de 4 à 6 ans) que l’auteur des faits.

Pour une majorité, il s’agit de conduites sexuelles abusives à l’égard d’enfants plus jeunes qu’eux ou d’agressions sexuelles commises sur des jeunes filles de leur âge ou des femmes adultes. Dans cette dernière configuration, on retrouve notamment les violences perpétrées en groupe et qui représentent 1/4 à 1/3 des agressions sexuelles commises par des mineurs. Plus rarement, il s’agit de comportements d’exhibitionnisme, de voyeurisme et des appels téléphoniques obscènes. Dans la majorité des situations d’agressions sexuelles, l’auteur connaît la victime. Elle appartient à la même famille ou gravite dans un environnement proche. Les victimes sont dans 75% des cas de sexe féminin (Données issues du ministère de la Justice). L’âge des victimes est variable. Il peut s’agir d’enfants, garçons ou filles, le plus souvent appartenant à l’entourage socio-familial de l’auteur et les faits d’agression sexuelle consistent majoritairement en des attouchements sexuels

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CLINIQUE

1. Caractéristiques cliniques et psychopathologiques:

Les mineurs auteurs d’agression sexuelle représentent un groupe hétérogène. Toutefois, certains traits psychopathologiques se retrouvent de façon privilégiée sans qu’ils constituent un trouble psychiatrique. Chez ces adolescents, le profil de personnalité n’est pas affirmé puisque le psychisme est en voie de maturation.

Deux principaux profils cliniques sont rencontrés. En ce qui concerne le premier profil, il est fréquemment rapporté une faible estime et une image négative d’eux-mêmes ainsi qu’une inhibition des pensées et des émotions.

En ce qui concerne le second profil, la personnalité s’organise autour de traits de la lignée psychopathique ou limite avec une impulsivité, une intolérance à la frustration, des accès de colère, une tendance à la défiance. Chez ces sujets, on retrouve fréquemment des consommations de substances addictives et des antécédents pénaux autres que des délits ou crimes sexuels.

Au total, on distingue schématiquement deux principaux profils de personnalité:

- les personnalités inhibées,

- les personnalités instables.

Ces caractéristiques psychopathologiques ne se rencontrent pas uniquement chez les adolescents auteurs de violences sexuelles.

A côté de ces tableaux cliniques majoritaires, on peut rencontrer des adolescents présentant de lourdes pathologies psychiatriques (trouble envahissant du développement, déficience intellectuelle, trouble bipolaire, schizophrénie) pour lesquels le passage à l’acte sexuel peut être directement en lien avec l’handicap social généré par la maladie psychiatrique.

Dans les cas où les manifestations sexuelles ne seraient pas directement liées à un trouble psychiatrique, on peut rechercher la présence d’une paraphilie. Selon les classifications internationales en vigueur (CIM 10 et DSM IV), la définition inclut une notion de répétition voire de durée (six mois) et un des critères du diagnostic de pédophilie est un âge minimal de 16 ans ce qui limite le nombre de diagnostic de paraphilie porté.

On peut classifier en deux groupes les adolescents auteurs d’infractions à caractère sexuel:

- les adolescents qui agressent des enfants plus jeunes qu’eux qu’il s’agisse d’enfants issus de l’environnement familial ou extrafamilial

- les adolescents qui agressent des femmes adultes ou des jeunes filles de leur âge.

Les sujets agressant des enfants ont une préférence pour les victimes de sexe masculin (Gerardin et Thibault, 2004) appartenant à leur entourage socio-familial. En ce qui concerne le passage à l’acte en lui-même, il peut avoir lieu au domicile de l’agresseur ou de la victime. L’agression sexuelle consiste fréquemment en des attouchements.

Les adolescents qui agressent des pairs ou des adultes choisissent préférentiellement des sujets de sexe féminin le plus souvent non connues, quand il s’agit de femmes adultes, et familières quand il s’agit d’adolescentes. L’agression sexuelle se déroule, en général, dans un lieu publique et consiste fréquemment

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