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Fiche de lecture J'ai mal à ma mère de Michel Lemay

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Par   •  17 Décembre 2023  •  Fiche de lecture  •  2 070 Mots (9 Pages)  •  96 Vues

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Fiche de lecture

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J’ai mal à ma mère. 

– Michel Lemay–

Editions Fleurus psychopédagogie

Par

1ère année de formation éducatrice spécialisée


Introduction.

Dans le cadre de ma première année de formation d’éducateur spécialisé, nous avons à réaliser une fiche de lecture sur le thème : L’accompagnement social et éducatif. Afin d’orienter ma lecture, j’ai d’abord pris connaissance des trois livres qui nous étaient proposés et lu les premiers chapitres de chacun et enfin arrêter mon choix sur un livre dont voici les références :

J’ai mal à ma mère est un roman écrit par Michel Lemay. Il est paru aux éditions Fleurus psychopédagogie en 1979.

Michel Lemay est un pédopsychiatre Français né en 1931 et décédé en 2022. Il débuta sa carrière en tant qu’éducateur spécialisé, fut directeur des études à l’école d’éducateurs spécialisés de Rennes. Il fit ensuite des études de médecine et sera, de 1960 à 1973, médecin responsable de la psychiatrie infantile au CREAI de Bretagne ainsi que directeur de son CMPP à Rennes. Il se fait connaître pendant ce temps grâce à ses écrits sur l’éducation spécialisée.

Il sera ensuite professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’université de Montréal et dirigera au sein de l’hôpital Sainte Justine le secteur soins, éducation et diagnostics qui concernent les enfants et adolescents avec de graves troubles du développement et de l’autisme. Il a donc travaillé pendant des années avec des personnes ayant des problèmes relationnels avec leur mère. Il a d’ailleurs écrit beaucoup d’œuvres à ce sujet comme :

  • Les psychoses infantiles, paru aux éditions Fleurus en 1987.
  • Psychopathologie juvénile, également paru aux éditions Fleurus en 1973.
  • Forces et souffrances psychiques de l’enfant, paru aux éditions Erès en 2014.

Le titre « J ‘ai mal à ma mère » évoquait pour moi, avant lecture, les difficultés que peuvent rencontrer les adolescents et jeunes adultes à relationner avec leurs mères. J’espérais de manière inconsciente y trouver des réponses sur des histoires personnelles dans un premier temps mais aussi de manière générale sur les difficultés que rencontrent beaucoup d’adolescents et jeunes adultes rencontrés dans ma sphère professionnelle à communiquer avec leur mère. Le terme « mère » était même pour moi un mot choisi avec précision, celui utilisé par cette génération, un peu rude à entendre pour qualifier le rôle maternel. Michel Lemay explore finalement les différents types de relations mère-enfant et les effets que ces relations peuvent avoir sur la vie de l'enfant à l'âge adulte. Michel Lemay offre son approche de pédopsychiatre sur les carencés relationnels.

Cette étude faite par Lemay est divisée en sept grandes parties. Dans un premier temps, l’introduction ( page 11 à 26) met un cadre à la lecture. L’auteur explique qu’il existe de nombreuses études et ouvrages sur les jeunes carencés relationnels mais qu’il prend le risque d’écrire celui-ci en abordant une approche thérapeutique que peu utilisent, il évoque même quelques auteurs très connus tels que : Anna Freud, John Bowlby, René Spitz etc.

Il exprime également une inquiétude et nous avertis que ses analyses et écrits ne doivent pas servir d’enseignement ou de diagnostic, qu’il faut se reporter à ses propres intuitions.

Les carences affectives apparaissent quand l'enfant n'a pas pu créer des liens d'attachements. Ces situations peuvent entraîner l’apparition de troubles graves de la personnalité. Lemay explique que ce n'est pas l'abandon en lui même et la perte de la première figure d'attachement qui provoque ces troubles, que si l'enfant est adopté et a alors à ses côtés des figures d'attachement stables alors les dommages peuvent être réparés. Il pointe du doigts les abandons à répétitions "C'est la répétition des abandons qui est le plus choquant car elle interdit l'évolution sur tous les points de repères". Il différencie d'ailleurs l'abandon de la carence par les adultes substitutifs qui prendront le relais dans la vie de l'enfant.

Le premier chapitre porte sur le langage affectif, il débute notamment en expliquant que c’est l’aspect qui « impressionne tout aidant. Il nous confronte à des émotions multiples qui ne peuvent être maîtrisées sans reconnaître leurs racines. ».

L'enfant placé peut s'arranger pour faire du placement un échec ou au contraire en exiger beaucoup et adopter un comportement agressif si ses désirs ne sont pas comblés. La famille peut alors se sentir impuissante et adoptera alors divers comportements notamment un instinct de protection envers l'enfant. Cet instinct peut raviver des émotions à l'enfant placé qui l'inviteront à adopter un comportement agressif et une certaine distance. L'auteur met en valeur la complexité que peut représenter la relation de l'adulte substitutif avec l'enfant placé. Cette relation peut aussi se refléter sur des objets qui se verront rejeter après avoir été idolâtrés.

Sur le plan affectif, il est conseillé à l’éducateur d’être empathique, doit démontrer à l’enfant la confiance de l’adulte en lui mais surtout lui proposer un cadre de rigueur.  Il est également conseillé de garder une certaine distance avec l’enfant carencé : «  La première condition à réaliser est de ne pas faire peser sur le jeune abandonnique le poids de sa propre affectivité » .

 Lemay évoque ensuite le langage somatique, notamment lorsque l’enfant est privé de sa mère très tôt dans son existence. Cette somatisation se remarque par une intolérance digestive : Une perte de poids, des vomissements etc. Il peut inconsciemment manquer de confiance en lui et difficilement se projeter dans l’avenir ce qui peut entraîner des retards dans la puberté. Il s’exprime difficilement que cela soit par le dessin, par le jeu ou oralement. Les carences peuvent être exprimées chez les jeunes enfants par des balancements mais aussi par de l’énurésie, de l’encoprésie, de l’automutilation et négliger leur hygiène corporel afin de renvoyer l’image qu’ils ont d’eux même à leur entourage.

Lemay souligne la nécessité de former et sensibiliser les équipes soignantes des hôpitaux où les jeunes carencés y vivent de longues hospitalisations voire de créer des institutions spécialisées pour les enfants présentant de sérieux handicaps et qui « n’ont peu de chances d’être accueillis dans un milieu parental substitutif ».

Sur le plan cognitif, Lemay compare l’enfant carencé à un objet balloté. En effet c’est un enfant qui peut vivre plusieurs modes de vie contradictoires  (habitudes quotidiennes, horaires, coutumes, aménagements…) ou qui subira des modifications de son rythme de vie et un appauvrissement des stimulations. Le développement intellectuel de l’enfant sera alors perturbé et peut avoir comme conséquences : Autonomie peu développée, peu de repère spatio-temporel, des difficultés pour s’exprimer (construire et terminer des phrases). Le trouble le plus retrouvé sera celui à se situer dans le temps, l’évocation du passé est floue et « est entachée d’erreurs grossières quant à la durée des événements » et l’enfant a une vague perception de l’avenir puisqu’il est à la recherche de satisfactions immédiates. Pour prendre en charge au mieux les enfants carencés Lemay indique que cela « exige un remaniement fondamental de notre vision éducative habituelle, à savoir : Accepter que l’enfant se développe selon un rythme différent – Ne pas le bousculer par des acquisitions pour lesquelles il n’est pas encore prêt – Partir de son niveau pour doser les demandes – organiser des activités dans une perspective de défi croissant mais limité. »

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