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Les vertus sont-elles la condition d'une cité juste ?

Dissertation : Les vertus sont-elles la condition d'une cité juste ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2022  •  Dissertation  •  1 874 Mots (8 Pages)  •  495 Vues

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« Le propre de la sagesse et de la vertu est de gouverner bien ; le propre de l’injustice et de l’ignorance est de gouverner mal », Platon, La République. Cette citation de Platon nous conduit nécessairement à une réflexion sur la place des vertus dans le gouvernement. Cependant, avant tout chose, reprenons la notion de vertu. Si pour Aristote, elle est le juste milieu entre deux vices, elle peut aussi correspondre à une disposition habituelle, à une force avec laquelle l'individu se porte volontairement vers le bien, vers son devoir et se conforme à un idéal. De plus, à l’époque de Platon, à savoir, la Grèce Antique, la cité ou la polis était comprise comme une communauté de citoyens autonomes. De là, les vertus sont-elles une condition pour gouverner la cité ? Suffisent-elles à poser les conditions d’une cité juste. Rappelons-le, une condition est une situation dont l'existence est nécessaire pour que quelque chose ait lieu et se produise.

Ainsi, soit les vertus sont une condition de la cité juste, et dans ce cas, il est nécessaire de préciser ce qu’est une cité juste, soit pour être juste, la cité a d’autres conditions qu’il faut ainsi déterminer. Pour tenter d’analyser ce problème, nous allons voir dans un premier temps ce à quoi correspond une cité juste. Ensuite, nous nous demanderons ce qu’il se passerait en l’absence de vertus dans une cité, pour enfin nous interroger sur une éventuelle condition débouchant sur une cité harmonieuse.

I – Une cité juste

Premièrement, après avoir préalablement définit ce qu’était une cité dans l’introduction, il est important de contextualiser son apparition. En effet, les premières cités sont apparues en Grèce lors de la période archaïque, c’est-à-dire, entre le VIIIème et le VIème siècle avant JC, à la fin des civilisations mycéniennes. Cette apparition progressive de la cité s’est accompagnée de la naissance de la pensée philosophique. Ainsi, un des premiers philosophes à fonder une réflexion générale sur les conditions idéales de la cité est Platon. Marqué par de nombreux troubles politiques durant sa jeunesse, il développe, dans ses écrits, ce que à quoi devrait correspondre une cité juste. Dans La République, composé de 10 livres, une cité est juste si elle est capable de persuader chaque citoyen d’agir conformément au bien, et ce étant donné la nature de son âme. Il existe une isonomie entre la nature de l’âme et la nature de la cité, faisant que le philosophe s’intéresse autant à la cité, qu’à l’âme de l’individu. Tout homme est composé de différentes parties de l’âme (noûs, thûmos, epithumia) correspondant à des vertus différentes (sagesse, courage, tempérence). Ainsi, les individus, selon la nature de leur âme ont différentes fonctions attribuées dans la cité. En effet, si la partie de l’âme epithumia d’un homme est plus importante que les autres parties (noûs, thûmos), alors il sera associé à une fonction productive au sein de la cité. Pour Platon, une cité sera juste si chaque classe d’homme répond à leur rôle qui est leur associé, et cette distribution des rôles, incontestable, est déterminée par la nature de chaque âme des individus. La cité juste repose sur l’harmonie de l’âme et l’équilibre des fonctions. Platon propose donc un modèle de cité reposant sur une organisation sociale trifonctionnelle, où les philosophes dotés de sagesse gouverneront la cité, les auxiliaires et gardiens participeront à sa défense grâce à leur courage et les marchands exerceront seulement des fonctions économiques. Ce modèle de cité repose alors sur la vertu des citoyens.

De plus, le lien entre cité juste et vertu sera repris par un des élèves de l’académie de Platon, à savoir Aristote. Tout d’abord, pour lui, une cité est une communauté naturelle. La polis est alors le prolongement nécessaires des autres communautés primordiales, c’est-à-dire le couple, la famille, puis le village. En effet, avant d’arriver à la cité, le couple prédominait. Ce dernier ayant seulement comme finalité d’assurer les besoins fondamentaux et la reproduction, vont laisser apparaitre le modèle de la famille. Puis, par le rassemblement des familles, les communautés villageoises vont dominer avec des besoins élargis laissant place à la division du travail entre les individus. Enfin, c’est par l’agrégation des villages que le modèle de la cité va voir le jour. Ainsi, la cité, comme communauté naturelle, permet d’atteindre l’excellence moral et le bien vivre. C’est dans cette cité, que les hommes vont réaliser des actions vertueuses. Elle représente une communauté parfaite, marquée par les vertus des hommes qui eux, se réalisent pleinement. Cependant, à la différence de Platon, Aristote explique que le gouvernant, dans une cité juste, ne doit pas nécessairement faire preuve d’une grande sagesse, mais doit être prudent. Il doit être le phronimos. La prudence comme vertu permet une cité juste. L’homme politique, pour Aristote, effectue des actions vertueuses car il procède une réflexion morale grâce à sa prudence. En effet, si Périclès est arrivé au pouvoir, c’est parce qu’il représente un modèle de vertu étant donné que ses actions incarnent la prudence. La prudence est donc une vertu majeure pour fonder une cité juste.

Ainsi, une cité juste reposerait sur différentes vertus. Pour Platon, une cité juste demande des hommes vertueux. Il est nécessaire que les individus incarnent la nature de leur âme. Aristote, lui, met la prudence au sommet des vertus. Elle est la vertu majeure à la cité juste. Cependant, nous pouvons nous demander ce qu’il se passerait en cas d’absence de vertu. La cité serait-elle juste ?

II – Vers une désunion sociale ?

Deuxièmement comme nous l’avons vu précédemment, Platon définit une cité juste avec une organisation autoritaire des rôles des citoyens dans la cité. En effet, l’équilibre

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