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Les systèmes politiques - Rouillot.

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Par   •  3 Novembre 2016  •  Guide pratique  •  1 615 Mots (7 Pages)  •  606 Vues

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Les systèmes politiques

par Nicolas Rouillot - Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.

Créateur du site le-politiste.com.

Les systèmes politiques désignent les grandes catégories d’organisation des pouvoirs publics, à savoir : les régimes démocratiques, les régimes autoritaires et les régimes totalitaires. Au sein de chaque catégorie, il est possible de distinguer différents régimes politiques. Ces régimes désignent la forme d'organisation d'un Etat, c'est-à-dire le mode de fonctionnement qu'il définit dans sa constitution des modes de scrutin, des rôles de chaque institution et des rapports entre les différents pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Un système politique est donc une catégorie plus générale qui prend en compte des éléments d’ordre idéologique ou socio-économique (le système démocratique, par exemple, comprend plusieurs types de régime : parlementaire, présidentiel, etc.). Après avoir dressé un état des différentes typologies proposées par les auteurs classiques (1), nous expliquerons en quoi le principe de séparation des pouvoirs permet de faire la différence entre les régimes démocratiques et les régimes dictatoriaux (2).

1/ Les différents classements des auteurs classiques ont recours au critère du nombre de gouvernants et portent un jugement de valeur sur le gouvernement (bon / mauvais). 

A/ Dès l’Antiquité grec, Aristote propose une classification empirique des différentes constitutions pour les juger d’un point de vue moral. Dans La Politique (- 340 av. J.C.), il met au point une typologie qui repose sur deux critères :

  • un critère empirique sur le nombre de gouvernants appelés à exercer l’autorité ;
  • un jugement de valeur sur le bon gouvernement.

Ce jugement de valeur permet de distinguer deux catégories de constitution :

  • les constitutions normales : elles ont pour but la justice, c’est-à-dire pour Aristote, l’intérêt commun ;
  • les constitutions déviantes : elles ne servent que l’intérêt personnel des gouvernants.

Ces deux critères permettent de dresser le tableau suivant.

Un

Plusieurs

Multitude

Bon gouvernement

Monarchie

Aristocratie

République

Mauvais gouvernement

Tyrannie

Oligarchie

Démocratie

Si l’on détaille le tableau, on constate que pour Aristote, peu importe le nombre des gouvernés, le seul critère qui compte pour définir le bon gouvernement, c’est lorsque les gouvernants agissent dans l’intérêt commun :

  • dans une monarchie, le gouvernement d’un roi est un bon gouvernement s’il gouverne pour le bien commun des gouvernés. Si ce roi recherche son seul profit personnel, alors son régime devient une tyrannie ; 
  • l’aristocratie est à entendre en son sens étymologique de "gouvernement des meilleurs", des mieux dotés par la nature. Elle dévie en oligarchie lorsque ces meilleurs, peu nombreux, détournent le pouvoir pour le seul profit de leur groupe ;
  • quant à la république, elle consiste dans le gouvernement du grand nombre pour l’intérêt commun. Si ce grand nombre se sert du gouvernement contre les minorités, alors elle devient un mauvais gouvernement.

Selon Aristote, ce qui distingue plus fondamentalement l’oligarchie de la démocratie, c’est un critère socio-économique. En réalité, la véritable opposition se fait entre riches (souvent peu nombreux) et pauvres (très nombreux). Lorsque les pauvres (la multitude) exercent leur gouvernement pour leur profit et contre les riches, alors l’utilité commune n’est plus un objectif.

La classification d’Aristote, tout en étant riche, n’est cependant plus valable de nos jours où les gouvernements se sont fortement institutionnalisés. La monarchie ne peut plus être le pouvoir d’un seul, ni la république le pouvoir de la multitude. L’avènement des régimes représentatifs ont conduit à déplacer les critères. Comme le souligne Philippe Braud dans Sociologie politique, "partout l’autorité effective est toujours exercée par ‘‘un petit nombre’’" (p. 283).

B/ Dans L’esprit des lois (1748), Montesquieu établit qu’"il y a trois espèces de gouvernement : le républicain, le monarchique et le despotique" (II). Cette distinction est fondée sur une volonté qu’il partage avec les élites de son temps : réformer le système monarchique français. Sa préférence va explicitement en faveur d’un gouvernement hiérarchique respectueux des privilèges et prérogatives de chaque condition sociale, à la manière de ce qui se fait à la même époque au sein de la monarchie britannique.

Son principal apport est de faire un lien entre la forme constitutionnelle et les passions qu’il convient au gouvernement de faire ressentir aux individus. Il écrit ainsi que : "comme il faut de la vertu dans une république et dans une monarchie de l’honneur, il faut de la crainte dans un gouvernement despotique" (III). Par exemple, pour cette raison, l’instauration d’une forme républicaine peut échouer si le peuple n’est pas portée par la vertu. 

République

Monarchie

Despotisme

Passion

Vertu

Honneur

Crainte

Le gouvernement républicain a deux modalités qui sont :

  • la démocratie : le peuple tout entier exerce en corps sa souveraine puissance (cités de la Grèce antique) ;
  • l’aristocratie : la puissance souveraine appartient à la noblesse (républiques de Venise ou de Gênes).

La monarchie : "un seul gouverne, mais par des lois fixes et établies" (II). La volonté du Prince est la source légitime de tout pouvoir, mais elle exclut qu’il gouverne sans la noblesse, sans quoi le régime deviendrait despotique. Son principe est l’honneur car il instaure des distinctions.

Le despotisme : assimilé à un pouvoir arbitraire dont le principe est la crainte, l’obéissance y est sans réserve. Pour Montesquieu, il s’agit du pouvoir sans partage propre à l’empire ottoman.

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