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Histoire politique contemporaine

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Par   •  2 Mars 2016  •  Dissertation  •  1 592 Mots (7 Pages)  •  976 Vues

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Histoire politique contemporaine

Sujet : Le clivage droite-gauche est-il pertinent pour analyser la vie politique de la France contemporaine ? 

        

        Si la loi Le Chapelier de 1791 favorisa l’individualisme en politique, les partis sont relativement récents puisqu’ils apparaissent progressivement seulement depuis 1900, notamment par la multiplication des syndicats. Effectivement, « la nécessité d’un regroupement organisé de personnes, unies par une philosophie ou une idéologie » se développe parallèlement à l’émergence des démocraties modernes. Les charges politiques sont donc le prolongement des statuts sociaux défendus « dont elles poursuivent la réalisation avec comme finalité la conquête et l’exercice du pouvoir », M. Duverger. La France contemporaine est structurée d’un système pluraliste qui s’est bipolarisé lors de la Vème République entre la droite et la gauche. La droite s’est construite autour de valeurs d’autorité, d’identité nationale, d’ordre, de sécurité, de tradition et de conservatisme, en opposition à la gauche qui privilégia le progrès, l’égalité, la solidarité et l’insoumission. Aujourd’hui, 80 à 85% des députés appartiennent soit à la droite (UMP), soit à la gauche (PS). Par conséquent, les partis politiques n'existent réellement que dans et par la concurrence qu'ils se livrent, faisant du clivage droite-gauche un instrument de classement pour repérer le monde politique dans l’optique d’une recherche de soutien populaire à travers les élections. Pourtant, les idées servies par ces institutions ne semblent plus aussi distinctes qu’à leur création. Une étude réalisée par Pascal Marchand et Laurence Monnoyer-Smith sur seize discours de politique générale prononcés par les Premiers Ministres français entre 1974 et 1997 démontre « qu’après être passé par des phases marquées par l’engagement idéologiques et l’analyse technique, le discours politique tend à l’uniformisation vers des notions génériques et consensuelles ». Peut-on actuellement parler d’une uniformisation des partis assez radicale pour annihiler leur fonction de différenciation des horizons politiques ?

  1. Un clivage affaiblit par la résolution de la crise structurelle

        En reprenant la position du théoricien allemand Jürgen Habermas, nous réalisons que le discours politique moderne s’était progressivement technicisé et instrumentalisé de façon à ce que la dimension idéologique le structure jusqu’aux années 70. Ensuite, une rupture s’est opérée, orientant les discours vers des termes économiques et techniques afin de résoudre efficacement la crise structurelle qui frappe la France depuis maintenant trente-cinq ans. Quelles sont les raisons de cette évolution et pourquoi fausse-t-elle la fonction première du clivage droite-gauche ?

  1. La mondialisation : facteur unifiant

        Le premier facteur de l’unification des partis droite et gauche résulte de la mondialisation. L’émergence du capitalisme mondiale engendre effectivement un rapprochement des choix économiques. Effectivement, la libéralisation économique consiste à « rendre libre l’accès à une activité économique pour différente agents économiques, privés ou publics, signifiant par conséquent la fin du monopole d’une administration ou d’une entreprise (publique ou privée) sur une activité définir par l’autorité publique ». La concurrence, qui a pour objectif « d’encourager l’innovation, la qualité de service et la baisse des prix », implique la présence d’autres acteurs sur le marché. Dans un cadre de mondialisation, la France ne peut pas se permettre d’être autarcique, raison pour laquelle la droite rejoint les principes libéraux de la gauche. La participation à la Communauté économique européenne, créée en 1957 par le Traité de Rome, illustre cette volonté d’intégration à ce qui est actuellement l’Union Européenne. Parallèlement à la question économique, les débats sur la société transcendent le clivage droite-gauche, tel que le mariage homosexuel ou encore l’euthanasie. Ainsi, les partis se rejoignent de plus en plus afin de prendre des décisions communes visant à ne pas s’écarter de l’émergence du réseau mondial et de suivre le développement d’une pensée de plus en plus universelle, valorisant l’échange, l’union, et les Droits de l’Homme. Cette uniformisation des partis résulte donc de la nécessité de résoudre des problèmes qui s’étendent à la fois à l’échelle mondiale et de façon plus restreinte à la structure de notre pays.

  1. La perte d’identité

        Le bagage doctrinal des partis professionnalisés s’est estompé au profit d’une unification des partis majoritaires. Or cette évolution engendre un problème indéniablement gênant quant à l’organisation de la France. Effectivement, nous sommes dans un pays au régime parlementaire présidentiel et qui, conformément à l’Article 11 de la Constitution de 1958, est « représentatif et général avec des procédés de démocratie semi-direct ».  Par conséquent, le peuple à une fonction d’électorat le contraignant à voter pour ses représentants. Originellement, le choix se faisait relativement naturellement. Un homme aux aspirations ultra royalistes et contre révolutionnaire se rangeait à droite, et un homme libéral, héritier de la cause révolutionnaire et de l’empire à gauche. Evidement, les grands thèmes évoluèrent conjointement à l’émergence des sociétés modernes, mais les fondements économiques, sociales, religieux et historiques de ces partis restent les critères de choix pour un électeur. Or l’unification des partis trouble considérablement l’identification du citoyen à son choix. Cet évènement est visible à travers les sondages qui relèvent 60% d’abstentionnisme aux dernières européennes. Il y avait déjà 40% d’abstentionnisme aux élections législatives de 2012, faisant des abstentionnistes le premier parti de France. Ainsi, la perte d’identité au parti découle sur un affaiblissement du clivage. Aujourd’hui, les gens ne se reconnaissent plus dans la gauche qui ne revendique plus aucune politique sociale forte. Quant à la droite, l’UMP a échoué à incarner les préoccupations autour de la grandeur de la nation. Cette perte de confiance à la classe politique conduit à l’effacement de la pertinence du clivage pour analyser la vie politique : les choix fait par le gouvernement français sont-ils réellement liés au parti à la tête? Le clivage droite-gauche devient finalement de plus en plus symbolique et de moins en moins politique.

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