METHODOLOGIE COMMENTAIRE HISTOIRE DU DROIT

I. LA PRÉPARATION

1ère phase : l’analyse du texte

- Il s’agit d’analyser le texte, par une lecture approfondie du texte, crayon à la main en repérant ses principales articulations et en soulignant les mots et les notions essentielles qui feront l’objet de définitions dans le commentaire.

- Lire aussi ce qui entoure le texte (titre, indications sur l’ouvrage, sa rédaction, dates et nom de l’auteur...). Il faut toujours se poser des questions : qui ? que ? où ? comment ? quand ?

- S’interroger sur l’auteur : s’il est connu, préciser sa fonction (juriste, politique, philosophe...), sa nationalité, son origine sociale, son appartenance politique éventuelle.

- S’interroger également sur la date de rédaction du texte si elle est connue et sur le contexte historique qu’elle évoque.

- S’intéresser à la nature du document : texte normatif, législatif (loi, ordonnance, article d’une constitution...), décision de jurisprudence (arrêt, avis, décision...), texte administratif (règlement, arrêté...), source narrative (récit, chronique...) ou doctrinale (article, chronique, extrait d’un ancien traité de droit...).

- Noter sur une feuille toutes les idées que suscite le texte. Ces idées sont le fruit de réflexions personnelles (qui s’appuient sur votre culture générale mais également sur les cours dispensés en cours magistral, en travaux dirigés, sur vos connaissances issues de la lecture des manuels conseillés etc.) qu’inspire le thème général abordé dans le document.

- Essayer de comprendre le but du texte : a-t-il été publié pour édicter une mesure impérative, pour plaider une cause, pour décrire sans but particulier ?

- S’interroger sur la portée réelle du texte : apport de ce texte au regard de l’histoire du droit ou de l’actualité juridique, texte d’importance ou texte anodin.

2e phase : l’élaboration du plan


a) Méthode d’élaboration. — Partant de l’analyse du texte et des notes prises au brouillon, l’élaboration du plan doit permettre la construction d’un devoir qui évitera deux écueils principaux :

- La dissertation, qui consiste à réciter le cours ou à exposer de manière théorique des questions qui ne sont pas en rapport direct avec le texte.

- La paraphrase, qui consiste à répéter le contenu du texte sans l’analyser.

Pour éviter ces travers, l’élaboration du plan doit être effectuée uniquement à partir du contenu du texte lui-même. Les idées jetées au brouillon doivent être numérotées et l’on doit ensuite tenter de faire entrer tous ces numéros dans les différentes parties du plan que l’on élabore.

b) Règles d’élaboration. — À l’issue de ce temps d’analyse linéaire et de réflexion, on procède au classement général des thèmes principaux, ce qui permettra de dégager le plan du devoir.

Il s’agit de regrouper les idées, les thèmes abordés par le texte que vous avez notés sur votre feuille, en fonction de leurs points communs, de leurs similitudes, pour former deux ou trois « blocs », thèmes principaux. Plus précisément, il convient de distinguer les idées essentielles qui feront l’objet d’une partie et celles qui feront l’objet d’une sous-partie.

Deux types de plan sont possibles :

• le plan linéaire : il consiste à suivre l’ordre du texte. Il permet de rendre compte du texte avec la plus grande fidélité. On respectera donc l’ordre des idées ou des thèmes, les expliquant et les commentant ligne à ligne. Mais attention : ce type de plan est tributaire du texte et peut conduire à des déséquilibres entre les parties. En outre, il risque de conduire à la simple paraphrase du texte. On lui préfèrera, dans la mesure du possible, le plan thématique.

• le plan thématique : il regroupe par thème les différents points abordés par le texte. Pour le construire, il faut dégager les « blocs », thèmes fondamentaux du texte. Ce type de plan se caractérise par sa symétrie et son équilibre. Il est obligatoirement construit en deux parties, elles-mêmes subdivisées en deux, ou, exceptionnellement, trois sous-parties (I = A + B II = A + B ou I = A + B + C II=A+B+C).

En somme, pour élaborer votre plan, vous devez dégager les deux thèmes fondamentaux du texte ou, plus souvent, envisager l’ensemble à deux égards (ex : I. Notion II. Régime juridique ou encore I. Principe II. Exceptions...). Il faut trouver le juste équilibre entre l’harmonie du plan et la fidélité au texte.

Votre plan doit être « équilibré », c’est-à-dire que les thèmes fondamentaux identifiés par votre analyse critique du texte doivent donner lieu à une répartition équilibré au sein de vos deux parties principales. Si ce n’est pas le cas, votre plan est à revoir...

c) Règles de présentation. — les titres de votre plan, c’est-à-dire les titres des parties et des sous-parties, doivent figurer en toutes lettres sur la copie mais le devoir doit cependant pouvoir aussi être lu sans ces titres. Ils résument l’idée principale qui va être développée dans la division et la subdivision concernées.

Vous devez bannir à cette occasion l’utilisation des verbes conjugués dans les titres : par exemple, au lieu de « La loi est contraignante », mettre « La force contraignante de la loi »). Prenez le temps de trouver de bons titres, c’est primordial.

Visuellement, au fil des pages de votre devoir, on doit pouvoir repérer facilement ces titres. En règle générale, les parties principales sont matérialisées par des I. et II. et les sous-parties par des A. et B., ce qui donne, sur le plan visuel :

I. xxxxxxx
A. xxxxxxx

B. xxxxxxx II. xxxxxxx

A. xxxxxxx B. xxxxxxx

Rédigez des « chapeaux introductifs » après avoir écrit le titre de votre partie principale, c’est-à- dire que vous devez annoncer les deux sous-parties (le A et le B de chacune de vos deux parties principales), sur le principe de l’annonce de plan à la fin de l’introduction.

Rédigez une phrase de transition entre les deux parties principales de votre devoir. Par ex. : « Après avoir abordé telle question (A), nous nous pencherons sur telle autre (B) » ou encore « Avant d’examiner tel problème (B), nous étudierons tel autre (A) ».

II. LA RÉDACTION

1ère phase : la rédaction de l’introduction

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