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Cours Sur Le Bonheur

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Par   •  31 Mars 2015  •  3 877 Mots (16 Pages)  •  1 256 Vues

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Le bonheur

La nature du bonheur est une question difficile à résoudre : le bonheur semble être une aspiration universelle, qui s'apparente au plaisir tout en étant spécifique. Surtout, c'est la recette du bonheur qui ne pourra certainement jamais être déterminée, même si certains ingrédients y semblent nécessaires. La quête du bonheur parait ainsi difficile voire impossible : il ne s'agirait que d'une chimère.

ILa nature du bonheur

AUne aspiration universelle

Le bonheur semble être une aspiration universelle parmi les hommes.

En particulier, Aristote en fait le « Souverain Bien », c'est-à-dire la fin dernière de toutes les actions humaines.

Chaque activité poursuit un but : la santé pour la médecine, la victoire pour la stratégie, etc. Aristote se demande donc s'il n'existe une chose qui soit la fin dernière de tous nos actes, qui ne soit pas « désirable en vue d'une autre chose » mais uniquement en elle-même. La seule fin de ce genre est le bonheur : même l'honneur, le plaisir ou l'intelligence sont des fins en vue du bonheur. Le bonheur est donc la fin suprême de toutes nos actions.

« Le bonheur est quelque chose de parfait et qui se suffit à soi-même, et il est la fin de nos actions. »

Éthique à Nicomaque, Aristote, IVe siècle avant J.C.

De même, Pascal insiste sur le fait que la quête du bonheur est universelle. Même les hommes qui se pendent ou qui partent à la guerre le font en vue du bonheur.

« Tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils emploient.

Pensées, Pascal, 1669

BBonheur, plaisir et joie

1L'hédonisme

Souvent, on voit le bonheur comme la satisfaction complète des désirs : le bonheur serait donc un état de plaisir total.

C'est notamment la définition du bonheur donnée par l'hédonisme. Cette philosophie fait en effet du plaisir la valeur suprême, le but de la vie. Or le plaisir est conçu comme ce qui accompagne la satisfaction de tout désir.

L'hédonisme est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir constitue l'objectif de l'existence humaine.

Pour Calliclès, personnage du dialogue le Gorgias (Platon), le bonheur est ainsi dans la satisfaction de tous les désirs sans aucune limite : « il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer […] ; Le luxe, l'intempérance et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur ».

Cependant, Socrate s'y oppose et illustre son propos par la célèbre image des tonneaux. Il propose à Calliclès de considérer deux hommes, dont chacun posséderait de nombreux tonneaux.

Le premier a des tonneaux en bon état et remplis de liqueurs rares et coûteuses, « acquises au prix de mille peines et de difficultés ». Une fois ses tonneaux remplis, notre homme n'y verse plus rien, il ne s'en inquiète plus, il est tranquille à cet égard. L'autre homme n'a que des tonneaux percés et fêlés, et jour et nuit il est forcé de les remplir sans relâche. Le premier homme symbolise une vie privilégiant des plaisirs rares et précieux. Le deuxième homme symbolise une vie privilégiant des plaisirs nombreux et illimités.

Socrate en conclut que « la vie réglée vaut mieux que la vie déréglée ». Mais Calliclès n'est pas convaincu : pour lui, « l'homme aux tonneaux pleins n'a plus aucun plaisir » et vit donc à la façon d'une pierre, sans plaisir ni peine. Au contraire, « ce qui fait l'agrément de la vie, c'est d'y verser le plus qu'on peut ».

2Une différence de durée

On associe souvent le bonheur au plaisir et à la joie. Toutefois, ces trois notions diffèrent, pour plusieurs raisons :

Joies et plaisirs sont multiples, tandis que le bonheur est un : il s'agit presque d'un idéal de vie.

Joies et plaisirs sont éphémères et occasionnels, tandis que le bonheur est permanent et continu.

« Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles. Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu'à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'œuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace de temps. »

Éthique à Nicomaque, Aristote, IVe siècle avant J.C.

On dit ainsi du bonheur qu'il est un état (je suis heureux) alors que la joie ou le plaisir sont des évènements (j'ai des joies et des plaisirs).

Il semblerait donc surtout que le bonheur ne se ressente que dans la durée. C'est pourquoi, selon Montaigne, on ne peut juger du bonheur qu'au jour de sa mort.

CLe bonheur et le temps

1Le bonheur au futur

Certaines philosophies inscrivent le bonheur dans le futur.

Dans la morale chrétienne et dans les autres religions monothéistes, le bonheur ne se trouvera qu'après la mort : c'est ce que représente le paradis. Pour l'atteindre, il faut au contraire souffrir sur terre, en adoptant la rigueur morale. Cette idée se retrouve dans les discours de Jésus à ses disciples, rapportés dans la Bible.

« Jésus s'était arrêté dans la plaine, et la foule l'entourait. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. [...] Mais malheur à vous, les riches ! car vous avez votre consolation. Malheur à vous, qui êtes repus maintenant ! car vous aurez faim. Malheur, vous qui riez maintenant ! car vous connaîtrez le deuil et les larmes. »

Luc, 6, 20-26.

On retrouve la même conception du bonheur chez Kant. Les épicuriens et les stoïciens commettraient une erreur en cherchant à établir un lien de causalité entre la vertu et le

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