L'enseignement de la philosophie en terminal, objectifs
Cours : L'enseignement de la philosophie en terminal, objectifs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar numa2401 • 10 Mars 2017 • Cours • 1 570 Mots (7 Pages) • 807 Vues
I. Présentation I.1 L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. Ces deux finalités sont substantiellement unies. Une culture n’est proprement philosophique que dans la mesure où elle se trouve constamment investie dans la position des problèmes et dans l’essai méthodique de leurs formulations et de leurs solutions possibles ; l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture, notamment dans les domaines des sciences, des religions et des arts. La culture philosophique à acquérir durant l’année de terminale repose elle-même sur la formation scolaire antérieure, dont l’enseignement de la philosophie mobilise de nombreux éléments, notamment pour la maîtrise de l’expression et de l’argumentation, la culture littéraire, les savoirs dispensés dans les disciplines professionnelles et scientifiques et la connaissance de l’histoire. Ouvert aux acquis des autres disciplines, cet enseignement vise dans l’ensemble de ses démarches à développer chez les élèves l’aptitude à l’analyse, le goût des notions exactes et le sens de la responsabilité intellectuelle. Il contribue ainsi à former des esprits autonomes, avertis de la complexité du réel et capables de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain. Dispensé durant une seule année, à la fin du cycle secondaire, et sanctionné par les épreuves d’un examen national, l’enseignement de la philosophie en classes terminales présente un caractère élémentaire qui exclut par principe une visée encyclopédique. Il ne saurait être question d’examiner dans l’espace d’une année scolaire tous les problèmes philosophiques que l’on peut légitimement poser, ou qui se posent de quelque manière à chaque homme sur lui-même, sur le monde, sur la société, etc. Il ne peut pas non plus s’agir de parcourir toutes les étapes de l’histoire de la philosophie, ni de répertorier toutes les orientations doctrinales qui s’y sont élaborées. Il convient donc d’indiquer clairement à la fois les thèmes sur lesquels porte l’enseignement et les compétences que les élèves doivent acquérir pour maîriser et exploiter ce qu’ils ont appris. Le programme délimite ainsi le champ d’étude commun aux élèves des séries technologiques. I.2 Dans les classes terminales conduisant aux baccalauréats des séries technologiques, les programmes se composent d’une liste de notions et d’une liste d’auteurs. Les notions définissent les champs de problèmes abordés dans l’enseignement, et les auteurs fournissent les textes, en nombre limité, qui viendront à l’appui de l’analyse des notions et de l’examen des problèmes. C’est dans cette étude que seront acquises et développées les compétences définies au Titre III ci-dessous. Le professeur déterminera la démarche qui lui paraîtra le mieux correspondre aux exigences de son cours et aux besoins de ses élèves. La liste des notions et celle des auteurs ne proposent pas un champ indéterminé de sujets de débats ouverts et extensibles à volonté. Elles n’imposent pas non plus un inventaire supposé complet de thèmes d’étude que l’élève pourrait maîtriser du dehors par l’acquisition de connaissances spéciales, soit en histoire de la philosophie, soit en tout autre domaine du savoir. Elles déterminent un cadre pour l’apprentissage de la réflexion philosophique, fondé sur l’acquisition de connaissances rationnelles et l’appropriation du sens des textes. II.1 Notions et repères Le choix d’un nombre restreint de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux paratagées. Les notions retenues doivent constituer un ensemble suffisamment cohérent et homogène pour que leur traitement fasse toujours ressortir leurs liens organiques de dépendance et d’association. L’intelligence et le traitement des problèmes que les notions permettent de poser doivent être guidés par un certain nombre de repères explicites. 6 Bulletin officiel-PH50 II.1.1. Notions Cette partie du programme se compose de trois notions capitales, ouvrant trois domaines aux directions fondamentales de la recherche. Ces trois notions occupent la première colonne du tableau ci-contre. La deuxième colonne est constituée d’autres notions isolées ou couplées dont le traitement permet de spécifier et de déterminer quelques-uns des problèmes les plus importants correspondant aux trois domaines fondamentaux. Les notions de la deuxième colonne sont elles-mêmes susceptibles d’être abordées sur plusieurs registres : ainsi pour les échanges, pour l’expérience, ou pour la raison et la croyance, titre auquel pourront être abordées des questions d’épistémologie et de métaphysique aussi bien que les divers aspects du « fait religieux ». La mise en correspondance des notions de la deuxième colonne avec celles de la première et la présentation de certaines notions en couple n’impliquent aucune orientation doctrinale ; elles déterminent l’une et l’autre une priorité dans l’ordre des problèmes que ces notions permettent de formuler. Les notions figurant dans l’une et l’autre colonne ne constituent pas nécessairement, dans l’économie du cours élaboré par le professeur, des têtes de chapitre. L’ordre dans lequel elles sont abordées relève de la liberté philosophique et de la responsabilité du professeur, pourvu que toutes soient examinées. II.1.2. Repères L’étude méthodique des notions est précisée et enrichie par des repères auxquels le professeur fait référence dans la conduite de son enseignement. Il y a lieu de les formuler explicitement, pour en faciliter l’appropriation par les élèves. Un petit nombre de ceux dont l’usage est le plus constant et le plus formateur est répertorié, par ordre alphabétique, sous le tableau des notions. Chacun de ces repères présente deux caractéristiques : il s’agit, d’une part, de distinctions lexicales opératoires en philosophie, dont la reconnaissance précise est supposée par la pratique et la mise en forme d’une pensée rigoureuse, et, d’autre part, de distinctions conceptuelles accréditées dans la tradition et, à ce titre, constitutives d’une culture philosophique élémentaire. Les distinctions ainsi spécifiées présentent un caractère opératoire et, à des degrés variables, transversal, qui permet de les mobiliser progressivement, en relation avec l’examen des notions et l’étude des œuvres, ainsi que dans les divers exercices proposés aux élèves. Par exemple, la distinction cause/fin peut être impliquée dans l’examen de notions telles que l’art et la technique, les échanges, le bonheur, etc., ou la distinction persuader/convaincre peut intervenir dans celui de notions telles que la vérité, la raison et la croyance, la justice et la loi, etc. C’est aussi pourquoi ces repères ne feront en aucun cas l’objet d’un enseignement séparé ni ne constitueront des parties de cours ; le professeur déterminera à quelles occasions et dans quels contextes il en fera le mieux acquérir par les élèves l’usage pertinent, qui ne saurait se réduire à un apprentissage mécanique de définitions. Bulletin officiel-PH50 7 Notions : La culture - L’art et la technique - Les échanges La vérité - La raison et la croyance - L’expérience La liberté - La justice et la loi - Le bonheur Repères : Absolu/relatif - Abstrait/concret - Cause/fin - Contingent/nécessaire/possible - En fait/en droit - Expliquer/comprendre - Identité/égalité/différence - Légal/légitime - Objectif/subjectif - Obligation/ contrainte - Persuader/convaincre - Principe/conséquence - En théorie/en pratique - Universel/géné- ral/particulier/singulier II.2 Auteurs L’étude de textes choisis dans les œuvres des auteurs majeurs est un élément constitutif de toute culture philosophique, même élémentaire. Il ne s’agit pas, au travers d’un survol historique, de recueillir une information factuelle sur des doctrines ou des courants d’idées, mais bien d’enrichir la réflexion de l’élève sur les problèmes philosophiques par une connaissance directe de leurs formulations et de leurs développements les plus authentiques. C’est pourquoi le professeur ne dissociera pas l’explication et le commentaire de textes du traitement des notions figurant au programme. L’étude des textes, dont le choix est laissé à l’appréciation du professeur, sera adaptée à l’horaire de la classe. Dans les classes des séries technologiques, elle pourra porter sur un ensemble de textes courts soutenant de façon topique l’analyse d’une notion ou l’examen d’un problème ; elle ne prendra pas nécessairement la forme d’une analyse suivie et systématique d’œuvres. Bien entendu, le professeur peut toujours utiliser dans son enseignement des écrits d’auteurs qui ne figurent pas sur cette liste, y compris en les empruntant à la littérature ou aux sciences humaines. Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Lévinas ; Foucault. III. Apprentissage de la réflexion philosophique Les formes de discours écrit les plus appropriées pour évaluer le travail des élèves en philosophie sont la dissertation et l’explication de texte. La préparation et la pratique de ces exercices dans les classes terminales des séries technologiques tiennent compte à la fois de l’horaire imparti à l’enseignement de la discipline et de la culture scolaire commune aux élèves de ces séries. La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. À partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et de la formulation du (ou des) problème(s) qui s’y trouve(nt) impliqué(s), l’élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse étayée d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition.
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