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Comment et à travers quels rapports peut-on définir le principe d'autorité?

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Par   •  27 Janvier 2013  •  Dissertation  •  1 730 Mots (7 Pages)  •  1 036 Vues

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Dans sa définition première, l’autorité se présente comme la caractéristique d’une personne ou d’une institution possédant un certain ascendant sur les individus. L’autorité semble alors s’exprimer dans le rapport a autrui. Mais cette autorité présente des limites dans son champ d’action, dans la mesure ou on peut lui appliquer des bornes conceptuelles. Comment et à travers quels rapport peut-on définir le principe d’autorité ?

1 le principe d’autorité

1) Définition

D'une personne qui a de l'autorité, on dit qu'elle pèse lourd ou qu'elle a du poids. Le verbe latin augere, d'où vient le mot autorité, signifie augmenter. La qualité qui, augmentant une personne, constitue son autorité, peut venir de ses ancêtres, de ses vertus publiques ou de ses succès, à la guerre ou aux élections. L'augmentation peut être ajoutée de l'extérieur par un poste dans une hiérarchie, elle peut aussi être physique. Dans ce cas, elle est parfois telle que la personne qui en est l'objet n'a qu'à paraître pour inspirer le respect et l'obéissance. «Le monde en le voyant eut reconnu son maître» (Racine à propos de Louis XIV).

Hannah Arendt, pour qui l'autorité est la capacité d'obtenir l'obéissance «sans recourir à la contrainte par la force ou à la persuasion par arguments,» met l'accent sur l'augmentation apportée par le passé. Dans un passage sur les origines romaines du concept d'autorité, elle écrit: «Les actions du peuple sont, comme celles des enfants, exposées à l'erreur et demandent donc une augmentation et une confirmation de la part du conseil des anciens. Le caractère autoritaire de l'augmentation des anciens se trouve dans le fait qu'elle n'est qu'un simple avis, qui n'a besoin pour se faire entendre ni de prendre la forme d'un ordre, ni de recourir à la contrainte extérieure. Aussi, les précédents, les actions des ancêtres et les coutumes qu'elles engendraient, étaient toujours liants. »

2) Le dogmatisme ( Attitude consistant à rejeter le doute ou la critique ) des autorités

Le principe d’autorité, qui donne lieu à ce qu’on appelle des « arguments d’autorité », consiste à exiger l’acceptation inconditionnelle d’affirmations produites dogmatiquement, c’est à dire sans donner les raisons qui peuvent les fonder et en refusant de les soumettre à l’examen rationnel. Le plus souvent, on invoque pour cela la dignité ou la sacralité de la source d’où proviennent les affirmations qui se proposent à la croyance. L’autorité est alors investie d’un tel prestige qu’elle est supposée offrir toute garantie pour qu’on lui accorde sa confiance.

Ainsi, Aristote invoque souvent l’autorité des vieillards qui par le privilège de l’âge, « ont beaucoup vu » et dont l’expérience est précieuse. Aristote lui-même est « le maitre de ceux qui savent » selon Dante et jouit d’une autorité indiscutée pendant tout le Moyen-Age.

3) La remise en question du principe d’autorité, l’exemple de Galilée

L’œuvre de Galilée est exemplaire de la remise en question du principe d’autorité par la science moderne. Les théories nouvelles se heurtent en effet aux tenants de la tradition qui refusent les faits nouveaux découverts par l’expérience conduite rationnellement en leur opposant l’autorité des livres.

« Quoi de moins honnête que de voir dans les discussions publiques, où l’on traite de conclusion démontrables, un individu intervenir avec un texte, écrit souvent dans un tout autre but, et s’en servir pour faire taire son adversaire ? » Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde

On résiste aussi aux découvertes qui mettent en question ce que l’on croit savoir en cherchant à tout prix à les intégrer dans l’ancienne théorie ; et même, on fait parfois preuve de mauvaise foi. Par exemple, on refuse de voir au cours d’une dissection, que les nerfs partent du cerveau et non du cœur, sous prétexte qu’Aristote a écrit le contraire. En fait, le principe d’autorité consiste à refuser l’expérience, ce qui fut au prix de la réduction au silence de l’expérimentateur lui-même, comme Galilée qui en fit les frais avec le procès de l’Inquisition.

2 l’autorité de la raison

Alors, Galilée refuse le principe d’autorité, mais ne s’oppose pas à toutes les autorités. En fait, il s’agit de refuser l’autorité abusive des hommes, qui est d’autant plus fortes que ces hommes sont éminents, au profit de l’autorité de l’expérience et de la raison :

« Et tandis que Sarsi dit ne pas vouloir être de ceux qui font aux hommes savants l’affront de contredire à leurs paroles et de les récuser, je dis, moi, que je ne veux pas être de ces ingrats qui ayant reçu de la nature et de Dieu les sens et la raison, font passer ces dons si précieux après les erreurs d’un homme, je dis que je ne veux pas croire aveuglément et sottement ce que j’entends proférer ni abandonner la liberté de mon esprit à qui peut se tromper tout comme moi » Galilée.

La raison contre les doctes

Comme Galilée, Descartes pense qu’on ne trouve pas l’explication de la nature par une lecture assidue des auteurs, qui reviendrait à se soumettre la encore a l’autorité des anciens. Et même, plus cette lecture est assidue, plus le risque est grand de passé a coté de la vérité. En fait, l’exercice livresque ne remplace pas l’exercice de la raison, au contraire elle l’entrave.

Il faut alors se garder des pseudo-savoirs qui offusquent la raison, c’est à dire la faculté de naturelle de distinguer le vrai d’avec le faux, le bon sens présent en chacun. Donc l’évidence de cette raison doit apparaître comme une meilleure règle

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