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Peut On Se Mentir A Sois Meme

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Par   •  22 Janvier 2013  •  1 835 Mots (8 Pages)  •  1 397 Vues

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Le mensonge à soi semble bien paradoxal : Il faut d’abord distinguer le mensonge de l’erreur il ne s’agit pas de prendre le faux pour le vrai, ce qui serait une simple erreur, il faut pour mentir, énoncer ce que l’on croit être faux. La difficulté apparaît alors : comment pourrait-on se cacher, travestir ou nier une vérité que l’on connaîtrait ? Il faudrait que l’homme se dédouble en un menteur et une dupe de ce même mensonge. Il semble difficile de pouvoir se mentir à soi-même.
C’est cependant ce que l’on essaiera de constater. On pourrait tenter de repérer les types de mensonges auxquels pourrait se livrer l’homme, mensonge par omission, transformation de la réalité, voire négation de cette réalité au profit d’une autre. Il semble cependant préférable de repérer les différentes formes de mensonge à soi en considérant les objets à propos desquels le sujet pourrait se mentir.

On tentera donc de repérer des types de mensonges dans le rapport de l’humain à la réalité, de constater les différentes façons que peut avoir l’homme de constater une réalité et de ne pas l’accepter dans le même temps. On pourra considérer dans un deuxième temps la possibilité par rapport à l’autre, que l’homme choisisse souvent de fermer les yeux sur ce qu’il préfère ne pas voir. Mais concernant le sujet lui-même que le mensonge à soi peut s’avérer à la fois le plus étrange et le plus manifeste. 

 

 

 

 

Il serait dans un premier temps, possible de se mentir à soi-même, par omission et à l’égard du monde ou de la réalité

Pour qu’il y ait mensonge à soi caractérisé, il ne faudrait pas cependant qu’on ne fasse que se cacher une vérité facilement accessible par un effort de volonté, ce ne serait que de la désinvolture, ou une irresponsabilité peut-être coupable.

On pourrait par exemple reprocher à quelqu’un de ne pas vouloir se rendre compte de la misère dans le monde. On pourrait également remarquer des comportements paradoxaux mettant en lumière une absence de lucidité voire une contradiction entre la fin recherchée et les moyens employés. Il semble par exemple contradictoire que certaines personnes cherchent à assurer le confort financier de leurs enfants en investissant dans des entreprises polluantes qui risquent de rendre leur monde beaucoup moins vivable. Il ne s’agit pas pour autant de mensonge proprement dit.

L’auto-persuasion semble plus pertinente. Freud a bien montré dans  l’avenir d’une illusion  que, dans le rapport à la réalité, l’homme avait très souvent tendance à se cacher toute réalité déplaisante, à inventer des instances protectrices auxquelles il ne croit qu’à demi, mais qui lui permettent de ne pas voir l’indifférence de la réalité à ce qu’il souhaiterait. On pourrait qualifier cette attitude par la formule populaire qui affirme qu’on ne fait souvent que « prendre ses désirs pour des réalités », en utilisant la terminologie Freudienne ou pourrait dire que l’illusion consiste en ceci que, dans la représentation de la réalité, le désir est prévalent. Mais là encore l’illusion est un peu trop efficace pour qu’il s’agisse réellement d’un mensonge.

Pour que cette appellation soit caractérisée, il faudrait que le menteur montre, jusque dans ses stratégies d’évitement, qu’il reconnaît la vérité qu’il est en train de fuir.

C’est cette structure que parvient à identifier Pascal dans l’attitude de l’homme face à la mort.

Pascal commence par constater ce que toute la tradition a remarqué concernant l’homme et la mort : les stoïciens et les Epicuriens se rejoignent dans la condamnation d’une forme d’inconscience à ce sujet : la vie est trop brève pour la consacrer à des futilités dira Sénèque, et il est fou pour  celui « qui n’est pas de demain » dira Epicure dans la sentence vaticane 14, « d’ajourner la joie ».

Mais Pascal va plus loin et dans les raisons de cette attitude, il trouve un mensonge à soi. C’est parce que l’homme sait confusément qu’il va mourir et qu’il ne veut pas le savoir qu’il se jette dans les futilités, les vanités. C’est parce que « le présent d’ordinaire nous blesse » dit-il dans les Pensées, la 172 dans l’édition Brunschvicg, que nous ne pouvons « demeurer au repos dans une chambre » ibid. 139. Il nous faut alors fuir par le divertissement c’est à dire les passions, les jeux, la chasse, la guerre, le pouvoir, etc. Et cette stratégie d’esquive qui occupe tant les hommes montre bien qu’ils ont la connaissance confuse, et volontairement telle, de la vérité qu’ils fuient : le fait qu’ils vont mourir.

Il s’agit bien alors du plus flagrant mensonge par omission concernant la réalité.

Il existe bien d’autres types de mensonges concernant le réel : on peut le travestir, l’édulcorer, l’atténuer, ou amoindrir cette contradiction qu’il présente presque toujours avec nos aspirations.

 

Mais c’est peut-être concernant les autres, que notre imagination est la plus féconde, et notre conscience la plus souple, pour faire en sorte de nous faire croire autre chose que ce que l’on constate, et que l’on puisse ainsi se mentir d’une certaine façon c’est-à-dire travestir ou nier une vérité dont on montrerait qu’elle est connue de nous.

Il est facile de remarquer combien on peut être le jouet d’illusions concernant les autres, surtout lorsqu’on est en proie à une passion : l’amour comme la haine font que le sujet transforme l’objet de sa passion, en ange, en monstre, en des formes outrancières de la réalité. Il s’agit d’illusions dont l’individu est l’auteur, et dont il est aussi la victime. Lorsque la passion est terminée, l’individu se demande souvent comment il a pu être

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