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La joie inalterable

Dissertation : La joie inalterable. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Janvier 2013  •  502 Mots (3 Pages)  •  855 Vues

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La joie, c’est surtout d’avoir enfin rencontré un Objet universel et solide auquel rapporter, et comme raccrocher, les bonheurs fragmentaires dont la possession successive et fugace irrite le cœur sans le satisfaire. – Plus que personne, le mystique souffre de la pulvérulence des êtres. Instinctivement, obstinément, il cherche le stable, l’inaltérable, l’absolu…

Partout, l’émiettement, signe du corruptible et du précaire. Et partout, cependant, [159] la trace et la nostalgie d’un Support unique et d’une Âme absolue, d’une Réalité synthétique, qui serait aussi stable et universelle que la Matière, aussi simple que l’Esprit.

Il faut avoir profondément senti la peine d’être plongé dans le multiple, qui tourbillonne et fuit sous les doigts, pour mériter de goûter l’enthousiasme dont l’âme est soulevée, quand, sous l’action de la Présence universelle, elle voit que le Réel est devenu, non seulement transparent, mais solide. Le principe incorruptible du Cosmos est désormais trouvé, et il est répandu partout. Le Monde est plein, et il est plein d’Absolu. Quelle libération !

LII

Vous le savez, mon Dieu, le Monde ne m’apparaît plus guère par les traits de sa multiplicité.

[204] Quand je le contemple, j’y aperçois surtout un réservoir sans limites où les deux énergies contraires de la joie et de la souffrance, s’accumulent en quantités immenses, – pour la plus grande part inutilisées.

Cette masse hésitante et agitée, je la vois parcourue de courants psychiques puissants, formés d’âmes qu’entraînent la passion de l’Art et de l’Éternel Féminin, – la passion de la Science et de l’Univers dominé, – la passion de l’autonomie individuelle et de l’Humanité libérée.

Et ces courants, par moments, se rencontrent dans des crises redoutables. Ils bouillonnent dans leur effort à s’équilibrer.

Quelle gloire pour vous, mon Dieu, quel afflux de vie à votre Humanité, si toute cette puissance spirituelle s’harmonisait en vous !

Seigneur, je rêve de voir extrait de tant de richesses, inutilisées ou perverties, tout le dynamisme qu’elles renferment. – Collaborer à ce travail, voilà l’œuvre à laquelle je veux me consacrer !

Dans la mesure de mes forces, parce que je suis prêtre, je veux désormais être le premier à prendre conscience de ce que le Monde aime, poursuit, souffre ; – le premier à chercher, à [205] sympathiser, à peiner ; – le premier à m’épanouir et à me sacrifier, – plus largement humain, et plus noblement terrestre qu’aucun serviteur du Monde.

Je veux, d’une part, plonger dans les Choses ; et, me mêlant à elles, en dégager, par la possession, jusqu’à la dernière parcelle, ce qu’elles contiennent de vie éternelle, – afin que rien ne se perde. – Et je veux, en même temps, par la pratique des conseils, récupérer dans le renoncement tout ce que renferme de flamme céleste la triple concupiscence, – sanctifier, dans la chasteté, la pauvreté, l’obéissance, la puissance incluse dans l’amour, dans l’or et dans l’indépendance.

Voilà pourquoi mes vœux, mon sacerdoce, je les ai revêtus

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