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La Connaissance En Philosophie

Mémoire : La Connaissance En Philosophie. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2014  •  6 042 Mots (25 Pages)  •  1 054 Vues

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Cours de philosophie de la connaissance

1. La vérité, l’opinion et la connaissance :

1.1. Ce qu’est la vérité selon le correspondantisme :

1.1.1. Il faut distinguer ce qui est vrai de ce qui est réel. La vérité caractérise la représentation (mentale, linguistique, etc.) du réel, tandis que la réalité caractérise ce qui existe.

1.1.2. Russell, les Problèmes de philosophie : une idée vraie est celle qui entretient une relation de correspondance avec le fait qu’elle est censée représenter. Plus simplement, une idée vraie est celle qui correspond à son objet. Au contraire, une idée fausse est celle qui ne correspond à rien de réel.

1.2. Les propriétés de la vérité selon le correspondantisme :

1.2.1. La vérité est objective : une idée est en elle-même vraie ou fausse, car elle correspond réellement ou pas à son objet. La vérité d’une idée ne dépend pas du tout de ce que croit celui qui la conçoit.

1.2.2. La vérité est absolue ou universelle : une idée vraie est vraie parce qu’elle correspond à un objet réel. Or, comme le réel est le même pour tous, une idée vraie est donc vraie pour absolument tous les hommes (et même tous les êtres pensants).

1.2.3. La vérité est unique : une idée vraie représente un objet ou une catégorie d’objets. Donc elle est unique. Bien sûr, les objets peuvent avoir plusieurs qualités et il peut donc y avoir plusieurs idées vraies concernant un même objet. Mais par qualité, il n’y aura qu’une seule et unique idée vraie.

1.3. Ce que sont l’opinion et la connaissance selon le correspondantisme :

1.3.1. Il faut donc distinguer parmi les idées les idées vraies des idées fausses. Cette première distinction se fait en raison du réel. Mais il faut aussi distinguer parmi elles les idées qui sont crues de celles qui ne le sont pas. Cette deuxième distinction se fait en raison du sujet pensant : une idée crue, une croyance, est celle qui est tenue pour vraie par celui qui la pense.

1.3.2. Il ne faut donc surtout pas confondre les idées vraies et les croyances. Certaines cro-yances sont vraies, mais certaines autres croyances sont fausses. De même, certaines idées vraies sont crues, mais certaines autres idées vraies ne le sont pas. De même encore, certaines idées fausses ne sont pas crues, mais certaines autres idées fausses le sont. Une croyance peut donc être soit vraie soit fausse.

1.3.3. Les croyances sont donc des idées que les hommes tiennent subjectivement pour certaines. Mais ce n’est pas parce qu’ils croient qu’une idée est certaine que cette idée l’est pour autant. Il faut donc encore distinguer parmi les croyances les croyances qui sont objectivement certaines de celles qui ne le sont pas. Les croyances qui ne sont pas appuyées sur des preuves solides et qui donc ne sont pas objectivement certaines sont dénommées des opinions. Les croyances qui, au contraire, sont appuyées sur des preuves solides et qui donc sont objectivement certaines sont dénommées des connaissances.

1.3.4. Russell, les Problèmes de philosophie : une opinion est donc une croyance incertaine ou irrationnelle puisque celui qui a une simple opinion n’a pas de bonnes raisons d’y croire. C’est un simple avis. La connaissance, au contraire, est une croyance certaine ou rationnelle puisque celui qui a une connaissance a de bonnes raisons (des preuves) d’y croire. Et comme une connaissance est prouvée, elle est donc aussi vraie.

1.3.5. Les opinions ne sont donc pas admises par le biais de la raison : a) les désirs et les sentiments (et donc le plaisir) ; b) l’appartenance sociale ; c) l’imitation sociale ; et d) le dogmatisme (ou l’autorité). Le dogmatisme est l’attitude qui consiste à inculquer aux hommes par le biais d’une autorité sociale des croyances, vraies ou fausses, présentées comme indubitables et incontestables.

1.3.5.1. Un dogme, c’est-à-dire une croyance imposée par une autorité sociale sans justification, n’est pas mauvais parce qu’il est faux. Il y a même en science un certain dogmatisme : a) le dogmatisme de l’instruction ; et b) le dogmatisme du paradigme : Kuhn, La structure des révolutions scientifiques : l’histoire des sciences enseigne que toutes les sciences sont structurées sur de longues périodes par des paradigmes, c’est-à-dire des cadres théoriques généraux qui imposent des concepts et des principes de bases, et qui orientent les recherches des scientifiques.

1.3.5.2. En dépit de sa dimension dogmatique, le paradigme est utile à la recherche scientifique, car il permet la concentration et l’accumulation des efforts des savants. En l’absence de paradigmes, les savants se perdraient sans doute en recherches désordonnées, contraires, redondantes, voire incommensurables les unes avec les autres. Mais tout paradigme est faillible et tend à épuiser sa valeur scientifique. Au bout d’un certain temps, les faits contraires s’accumulent et le paradigme ne parvient plus à inspirer des recherches fécondes. Alors c’est le temps de la révolution scientifique qui doit aboutir à l’instauration d’un nouveau paradigme.

1.3.5.3. Donc le dogmatisme n’est pas mauvais parce qu’il est faux. Il l’est parce qu’il est à la fois intolérant (il veut éliminer les croyances contraires) et qu’il utilise la contrainte, voire le pouvoir politique. Le dogmatisme risque donc toujours de virer au fanatisme.

1.3.6. Il est possible de douter que les hommes aient atteint une connaissance quelconque. Même les théories scientifiques les plus solides rationnellement pourraient s’avérer finalement fausses (ou partiellement fausses). Cela s’est déjà produit plusieurs fois dans l’histoire humaine. Il serait donc raisonnable de soutenir qu’en fait les croyances humaines sont toutes des opinions et qu’il existe une gradation entre les opinions selon a) leur degré de certitude subjective (l’intensité de la croyance) et b) leur degré de certitude objective (la rationalité de la croyance). Les soi-disant « connaissances » scientifiques ne seraient donc à strictement parler que des opinions très probables ou, du moins, beaucoup plus probables que les opinions mythiques par exemple.

1.4. Les propriétés de l’opinion selon le correspondantisme :

1.4.1. L’opinion est subjective et particulière : comme l’opinion est une croyance irration-nelle, elle dépend finalement peu de son objet. Ce faisant, elle doit dépendre beaucoup plus de son sujet, c’est-à-dire de celui qui l’admet. Il s’ensuit donc a) qu’elle est propre à une personne,

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