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La culture dénature t elle l'homme ?

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Par   •  13 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 699 Mots (7 Pages)  •  432 Vues

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Georges Braques dira dans le jour et la nuit “ la culture engendre la monstruosité". En effet c’est la culture qui est responsable des phénomènes terribles pouvant s'abattre sur l’humanité comme les guerres, les crimes de masses comme le génocide des juifs et des tsiganes, ou encore la traite négrière. La culture correspond ainsi à tout ce qui relève de l’intervention humaine. Le mot nature est lui polysémique. Une chose qui est instinctive, spontanée et immédiate peut être désignée comme naturelle. Le mot naturel peut aussi être assimilé à quelque chose d’habituel, semblant aller de soi, quelque chose de normal. Mais on parle ici, de la nature d’un être, la nature humaine. Celle-ci renvoie à l’être, l’essence de l’homme. Le terme dénaturer est ici au sens de déshumaniser. Pourtant, la culture fait partie intégrante de l'hominisation. C’est en partie grâce à la culture que l’homme peut accéder à sa nature humaine. Mais cet accès à la culture n'éloigne-t-elle pas l’homme de son état initial. En d’autre terme, on peut se demander si la culture n’est pas un objet d'aliénation de la nature humaine. Nous verrons d’abord que la culture est un moyen d’accomplissement de l’homme , puis nous verrons que la culture aliène l’homme. Enfin, nous mènerons une réflexion éthique sur la culture.

Hobbes, philosophe anglais du XVIIe siècle, évoquait un droit naturel présent à l’état de nature qui consistait à avoir la possibilité d’user de tout ce qui est en son pouvoir pour conserver ou augmenter sa puissance. Ce droit n’a rien d’une institution juridique. Ainsi, ce droit se confond avec la puissance effective, ce qui signifie que j’ai autant de droit que j’ai de force. Cependant,il ne faut pas confondre cette puissance effective avec une loi du plus fort puisque les hommes sont tous égaux face au risque de mort violente,quelles que soient les inégalités physiques pouvant exister. Par conséquent, à l’état de nature les hommes ont égale prétention sur toute chose ce qui implique de la rivalité entre eux. Cet état de nature est alors semblable à “une guerre de tous contre tous”. L’homme est alors sous la menace permanente de l’autre. Cet état de nature requiert alors de l’ordre et de la sécurité pour maintenir la paix et la liberté de chacun. C’est ainsi que serait né le rôle de la politique et de la culture, capables d’assurer ces valeurs. Hobbes pense ainsi à un État fort capable de punir, d’inspirer la crainte pour veiller au respect des lois. Les individus doivent alors abandonner leur droit sur toute chose à une puissance souveraine qui concentre tous les pouvoirs. La culture a ici un rôle essentiel dans le maintien de l’ordre, la sécurité et de la paix dans les sociétés humaines.

Aristote définit l’homme comme un animal rationnel ou un animal politique. Ainsi l’homme ne réalise son humanité que dans la réflexion et la politique. Or la politique est un élément culturel. L’homme est ainsi capable d’organiser les relations sociales autour de valeurs comme la justice pour établir les lois et normes communes, régulant les sociétés. Il définit le passage à une société politique comme le passage au bien vivre, c'est-à-dire vivre au-delà des nécessités vitales. L’homme se différencie ainsi de l'état animal grâce à la culture François Jacob, biologiste et médecin, montre que le potentiel du cerveau se développe en fonction des interactions avec son environnement. Platon explique que nul ne peut se suffire à lui-même et satisfaire ses besoins par lui-même. D’après lui, c’est ce qui a engendré la naissance des premières cités. En effet, les hommes se spécialisent dans un domaine et ensuite échangent leur production avec d’autres personnes. Le rôle de la culture est encore une fois essentiel dans l'hominisation, le fait de devenir homme et constitue un moyen d'accomplissement de l’homme. Pour mieux penser le rôle et la fonction de la culture et de la politique, les penseurs politiques vont interroger ce qu’était l’homme à l’état de nature sans lois, ni politiques. Ainsi, si on se représente l’état de nature comme mauvais, c’est pour souligner ce que la culture apporte à l’homme, et comment elle a pu dépasser les défauts de l’état de nature. Si, au contraire, on définit l’état de nature comme bon, le but est alors de critiquer certaines formes de la culture. On distingue parfois ce qui est naturel de ce qui est contre nature. Une chose désignée comme contre nature sous-entend un jugement moral dépréciatif et par opposition donc, ce qui est naturel est bon. Or, la nature n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle est axiologiquement neutre car elle ne peut faire autrement; elle est nécessaire. Cela peut induire que si une chose, ici la culture, dénature l’homme, cela n’est pas forcément négatif. Cette dénaturation peut apporter des améliorations aux sociétés humaines. La culture est ainsi le propre de l’homme et constitue un élément essentiel de l’hominisation, on souligne également que l’apport de la culture aux sociétés humaines n'est pas forcément néfaste.

Mais, la culture peut tout de même être considérée comme un objet d'aliénation de l’homme. En effet, avec la culture, l’homme ne se contente plus de ce qui est nécessaire, mais exige ce qui est contingent à n’importe quel prix. D’après Rousseau,

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