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La Pudeur En Soins Intensif

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Par   •  21 Juin 2012  •  1 885 Mots (8 Pages)  •  3 010 Vues

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IFSI DE SAINT-PIERRE

Analyse de pratique

La pudeur en soins intensifs

OLSENCE Clément

Stage 3 Semestre 3

Promotion 2010-2013

INTRODUCTION

Le service ou j’ai effectué mon second stage accueille des personnes de tous âges, qui peuvent aller de 20 à 90 ans en moyenne, et j’ai pu me rendre compte que la proximité des patients dans l’unité de soins intensif posait beaucoup de problèmes au niveau de l’intimité et de la pudeur.

DESCRIPTION DE L’ANALYSE

Le service de cardiologie se découpe en deux unités, celle des soins en chambre, qui peuvent être simples ou doubles, et l’unité de soins intensifs, pour les patients qui nécessitent une surveillance très rapprochée.

Les soins intensifs de ce service comprennent 8 boxes séparés par des cloisons vitrées fines qui ne montent pas jusqu’au haut du mur sur les côtés et des rideaux à 50 cm du sol à l’avant.

Inutile de préciser que dans ces conditions, l’intimité est difficile car rien ne permet de s’isoler du bruit ambiant ou d’avoir une certaine tranquillité.

Car dans cette unité, les passages sont nombreux, et les alarmes des scopes (machines qui surveillent les paramètres vitaux en permanence) sont rarement silencieuses.

Lors de ma deuxième semaine de stage, un patiente d’une quarantaine d’années a été admise en soins intensifs pour une bradycardie et y est restée en observation quelques jours avant d’être transférée en chambre.

C’était une dame discrète et forte sympathique avec qui j’avais plaisir à discuter et à la questionner, car je sentais qu’elle n’avait pas de difficultés à parler de ses problèmes de santé.

Trois jours après son admission, elle était toujours en observation et n’avait pas encore le droit de se lever. Cet après midi là, j’étais en service et elle sonna pour qu’on lui amène le bassin, chose que je fis.

Alors que je le lui positionnais correctement, elle me confia qu’elle avait des douleurs intestinales car cela faisait quelques jours qu’elle n’avait pas réussis à aller à la selle.

J’ai donc décidé de la questionner sur son rythme habituel d’élimination et les raisons pour lesquelles il pourrait y avoir disfonctionnement (comme un traitement, par exemple, qui favoriserait la stase intestinale).

Elle m’expliqua que d’habitude elle éliminait tous les jours, mais le fait qu’elle soit en boxe de soin intensif, avec des patients autour sans cloisons ni isolation sonores la gênait beaucoup, sans parler du fait que le soignant doive récupérer le bassin après élimination.

J’ai alors compris que le problème ne venait pas d’elle ou d’un effet indésirable du traitement, mais du manque d’intimité qu’elle pouvait ressentir.

Presque instantanément, j’étais également gênée pour elle : je m’imaginais à sa place, ayant peur que mon voisin sente ou entende quelque chose, et c’est vrai que je ne sais pas si moi-même j’aurais pu !

Je tentais alors de la rassurer sur notre rôle en tant que soignant, en essayant de lui faire oublier les autres patients :

« Ne vous inquiétez pas Mme T., vous savez bien que c’est quelque chose de naturel, je comprends votre gène mais il faut aussi essayer d’éviter de vous faire du mal en plus, nous sommes là pour vous aider, et pas pour commenter vos selles ! »

Elle rit et je compris qu’elle était détendue, mais toujours pas suffisamment pour que son organisme se « libère ».

En effet, une demi heure plus tard, elle re-sonna, et à part des urines, toujours pas de selles.

Je décidait alors d’aller en parler avec une infirmière, lui expliquant que le fait qu’elle soit constipée lui provoque des douleurs, mais qu’elle est très gênée de devoir éliminer dans un bassin.

Elle m’expliqua qu’elle comprenait mais à part lui administrer un laxatif léger, elle ne pouvait rien faire d’autre.

Cette situation, au fil des semaines, a été répétitive, la quasi-totalité des patients se plaignaient du manque d’intimité, ou de la gêne d’éliminer dans un bassin.

Je me suis également rendue compte que le moment des toilettes posait aussi problème car souvent, les patients étaient cachés les uns des autres par une simple vitre, légèrement floutée, mais pas sur l’ensemble. Ce qui laissait percevoir la nudité d’un patient à son voisin.

En me renseignant, et en observant, j’ai vite compris qu’il ne s’agissait pas là d’un manque de volonté du personnel, mais ils n’avaient réellement pas le choix, les soins intensifs étaient partout touchés par la promiscuité des patients.

CONSTAT

La pudeur

Dans cette unité, on peu s’apercevoir que la pudeur est très difficile à préserver.

Lors des soins, un simple rideau permet d’isoler complètement le boxe concerné des autres, et une vitre le sépare de son voisin, qui peut donc entrevoir les gestes réalisés.

La signalisation d’un soin n’est pas effectuée explicitement, le rideau est juste tiré et des intrusions d’autres personnes peuvent se produire et déstabiliser le patient.

Dans mon rôle d’étudiant infirmier, j’ai tenté de préserver la pudeur de Mme T, et de faire en sorte qu’elle oublie les patients qui l’entourent, afin qu’elle puisse se sentir bien.

L’intimité

Les patients, qui ne sont pas dans une chambre à proprement dit, sont aux vues de tous, et un visiteur peut très bien voir qui se trouve dans les autres boxes, ce qui peut réellement poser problème au niveau de l’intimité et de la vie privée d’autrui.

Comme il n’existe pas d’isolation sonore, les patients peuvent entendre des informations ou des discussions d’autres patients d’ordre médical ou personnel.

Les passages ou interventions régulières des soignants peuvent déranger les autres patients.

J’ai tout fait pour lui conserver des moments d’intimité, en lui fermant les rideaux lorsque je sentais qu’elle était fatiguée, en favorisant les temps calmes, en regroupant les soins pour ne pas la

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