Comment l’environnement influence-t-il l’organisation du travail ?

CHAPITRE 8 LE FONCTIONNEMENT DES ORGANISATIONS

Partie 1. Comment l’environnement influence-t-il l’organisation du travail ?

Les modes de production de biens et de services requièrent une organisation du travail adaptée.

Les organisations qui fonctionnent dans un environnement incertain et instable doivent disposer d’un haut degré de flexibilité et de réactivité. La polyvalence et l’enrichissement des tâches sont également des réponses à l’instabilité et aux incertitudes de l’environnement.

Les organisations peuvent recourir à une flexibilité quantitative, par exemple : heures supplémentaires ; contrat de travail à durée déterminée (CDD) ou de travail temporaire (CTT) ; annualisation du temps de travail ; mobilité professionnelle…Mais, elle emploie également la flexibilité qualitative en favorisant la polyvalence de leurs employés en les faisant fonctionner en binôme ou en trinôme sur un même poste pour combler les absences liées aux congés, aux formations ou aux maladies.

La polyvalence se rapporte à la réalisation de tâches différentes dans une situation de travail spécifique et sur un même poste de travail qualifié.Être polyvalent permet au salarié de s’éloigner de la routine en diversifiant ses activités au sein d’une même entreprise. Il se nourrit de ses découvertes quotidiennes pour se motiver davantage et s’engager pleinement dans son travail.

La flexibilité permet une meilleure réactivité de l'organisation. Ainsi, dans un environnement incertain, elle s'adapte plus aisément aux différentes variations et évolutions de son secteur d'activité.

L’enrichissement des tâches consiste à ajouter aux tâches d’exécution des tâches préparatoires en amont et/ou des tâches de contrôle en aval, de manière à accroître la richesse et l’intérêt du travail en lui donnant davantage de sens.

Partie 2. Quel fonctionnement choisir pour organiser le travail ?

En fonction de son environnement et de ses choix stratégiques, l'organisation optera pour une organisation souple ou plus rigide du travail.

L'organisation scientifique du travail (OST) a été conçue à la fin du XIXe siècle par Frederick Taylor (1856-1915), ingénieur américain. Ce modèle est fondé sur une analyse détaillée des modes et des techniques de production (gestes, rythmes, cadences…), pour obtenir la meilleure façon de produire et donc le meilleur rendement possible. C'est une organisation rigide du travail. Elle s’inscrit dans le cadre de la révolution industrielle du XXe siècle. C’est une composante du travail à la chaîne pratiquée notamment dans les usines de fabrication d’automobiles Ford. Le taylorisme repose sur une double division du travail :

Pour Taylor, la motivation des salariés repose essentiellement sur la rémunération. Donc plus un salarié est productif, plus son salaire augmente : il perçoit ainsi un salaire au rendement.

Cependant, dans toutes les organisations, si la spécialisation des postes apparaît, à un moment donné, comme une nécessité, afin que chacun des services ou des acteurs soit à même de répondre au mieux aux sollicitations de l’environnement, elle semble cependant devoir être dépassée lorsque les environnements deviennent complexes et changeants et dans le contexte d'évolutions technologiques.

Ainsi, dans les années 1960, pour améliorer les principes du taylorisme considérés comme insuffisants pour assurer une adaptation des entreprises aux évolutions des marchés, Taiichi Õno(1912-1990), ingénieur chez Toyota, met en œuvre une organisation du travail caractérisée par la flexibilité et reposant sur la recherche de la qualité tout au long de la chaîne de production avec l’objectif « 5 zéros » : 0 stock, 0 défaut, 0 papier, 0 panne, 0 délai, matérialisant la lutte contre le gaspillage et les coûts superflus.

La flexibilité est une des caractéristiques d'une organisation souple du travail avec la polyvalence des salariés et l'enrichissement des tâches. Ainsi, l'organisation est plus réactive et capable de s’adapter à la demande et à l'environnement concurrentiel.

Partie 3. Comment coordonner le travail dans les organisations ?

En se développant, l'organisation doit assurer la cohérence entre l'ensemble des tâches. Cette nécessité conduit les dirigeants à faire évoluer les structures et à répartir différemment le pouvoir. Toutes les organisations doivent veiller à assurer la coordination entre les services et les unités avec plus ou moins de formalisme dans les interactions (procédures, règles et de contrôle…).

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