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Le football dans la littérature

Dissertation : Le football dans la littérature. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2012  •  Dissertation  •  835 Mots (4 Pages)  •  1 021 Vues

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Homère, Shakespeare, Sartre et les autres

Camus n’est pas un cas isolé. Pour Jean Giraudoux, « l’équipe donne à la balle le moteur de onze malices et onze imaginations » ; pour André Maurois, « une belle partie, c’est de l’intelligence en mouvement. Bien plus, c’est de l’intelligence incarnée ». Plus énigmatique, Jean-Paul Sartre affirme : « Au football, tout est compliqué par la présence de l’équipe adverse. » Plus poétique, Henry de Montherlant a composé une ode à la gloire de « L’ailier » :

« Il a conquis le ballon et seul, sans se presser, il descend vers le but adverse.

Ô majesté légère, comme s’il courait dans l’ombre d’un dieu !...

Et ses pieds sont intelligents, et ses genoux sont intelligents. Magnifique est la gravité dure de ce jeune visage… »

Dans la foulée, plusieurs autres écrivains ont consacré des textes au ballon rond ou pris le monde du football pour décor : Drieu la Rochelle, Paul Vialar, Denis de Rougemont, Rachid Boudjedra ( Le vainqueur de coupe chez Folio), Antoine Blondin, Christophe Donner (auteur chez Grasset d’un roman sur son oncle, l’arbitre Joël Quinion), Peter Handke (L’angoisse du gardien de but au moment du penalty, chez Folio), François Bégaudeau (Jouer juste chez Verticales, 2003), Blaise Cendrars, Vladimir Nabokov, Rainer Maria Rilke, Léon-Paul Fargue, John King (Football factory, Seuil 2006), sans oublier le Britannique Nick Hornby, fervent supporter d’Arsenal et auteur du fameux Fever Pitch (Carton jaune, Plon, 1998 et en poche chez 10/18) qui déclare sans ambages : « I fell in love with football as I was later to fall in love with women : suddenly, inexplicably, uncritically, giving no thought to the pain or disruption it would bring with it. »

Seuls Umberto Eco, George Orwell et Frédéric Dard, cités par Patrick Delbourg et Benoît Heimermann dans Plume et crampons, Football et littérature (La Table ronde, coll. La Petite Vermillon, 2006), ont proclamé haut et fort leur haine de ce sport, considéré comme un autre « moyen de faire la guerre » au milieu de « rugissements de spectateurs en furie »…

Ce phénomène n’est pas nouveau : dans L’Odyssée (Chants VI et VIII), Homère atteste que les Phéaciens jouaient à la balle. Le poète Ronsard lui-même pratiquait la «  soule », une balle remplie de foin ou de son. « Et bondir par les près l’enflure des ballons », lit-on dans l’un de ses poèmes. Aussi la Grande-Bretagne médiévale où les jeux de balle étaient fréquents mais mal vus en raison de leur brutalité a-t-elle inspiré à Shakespeare ce vers tiré du Roi Lear : « You, base football player ! » (« Toi, vil footballeur ! »)

Fous de foot

Comment expliquer l’engouement de ces hommes de lettres pour un sport en apparence ringard ou barbare, qui met en scène vingt-deux joueurs en petite tenue qui gambadent sur la pelouse pour se disputer un misérable ballon ? Le football est à l’image de la vie. La chance y joue un rôle déterminant : c’est d’ailleurs le seul sport où l’on marque contre son camp ! Il a sa philosophie propre :

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