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Étude de la fable La Fable Et La Vérité de Florian

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Par   •  6 Mars 2013  •  701 Mots (3 Pages)  •  5 868 Vues

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FLORIAN, Fables, « La Fable et la Vérité »

Lecture analytique

1. Cette fable, comme tout conte est bâtie sur le modèle d’un schéma narratif : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, dénouement, situation finale. On a ainsi :

- la situation initiale qui montre l’état pitoyable dans lequel se retrouve la vérité, toute nue (1-6) ;

- l’élément perturbateur est représenté par la fable (5) qui apparaît richement vêtue (8) ; cette étape occupe les vers 7 à 10 ;

- le dialogue entre les deux personnages (11-22) constitue l’essentiel de l’histoire, la fable révélant qu’elle est choquée de voir la vérité dans cet état, et lui demandant de s’expliquer ;

- la proposition de faire alliance qui émane de la fable permet le retour à l’équilibre, la vérité trouvant dans cette rencontre providentielle le moyen de se refaire, et la fable y trouvant également son compte : servant par ce moyen, chacun selon son goût/Grâce à votre raison et grâce à ma folie (31-32).

On constate qu’il manque la situation finale ; c’est au lecteur de la déduire, ainsi que la morale qui se dégage de ce petit récit. La fable charmante et la vérité, à priori moins appétissante, vont former le plus beau des alliages, l’apologue, qui rassemble, pour reprendre les propos de la Fontaine, Le corps (le récit) et l’âme (la morale, la vérité).

2. La morale de cet apologue est répétée dans la longue réplique du personnage nommé la Fable : « nous marcherons ensemble (25), Nous passerons de compagnie (33). Associées à la description des deux personnages et à ce qu’elles exposent de leurs situation, ces deux propositions permettent de dégager la morale : un bon apologue est la rencontre harmonieuse d’un récit qui, par son charme ([la fable] fort bien reçue v.20), permet à la vérité d’être bien accueillie, au lieu de paraître toute nue (1 et 22).

3. On peut parler d’allégorie car les deux femmes sont l’incarnation de deux abstractions opposées :

- la vérité, toute nue (1), vieille (3, 17), abandonnée (morfondue 5), et dans la misère (sans trouver un asile, 6 ; je gèle 13) ;

- la fable, richement vêtue, / Portant plumes et diamants (8-9), de bonne compagnie (je suis fort bien reçue 20).

Ces deux femmes forment une antithèse : opposées terme à terme, elles représentent les deux pôles de la féminité, l’une accablée et avachie, l’autre pimpante quoique artificielle, puisque ses bijoux sont présentés comme faux, mais très brillants (10). Rassemblées, elles vont constituer la femme idéale, c’est-à-dire le texte le plus efficace, l’apologue qui, suivant le précepte d’Horace, sait joindre l’utile (la vérité) à l’agréable (la fable).

4. La cadette devrait apparaître logiquement moins âgée et plus attirante que son aînée. Or c’est le contraire dans ce récit où la vérité, quoique plus jeune, semble vieille et repoussante par rapport à la fable, savamment habillée. Ce paradoxe permet de souligner le grand danger que court la vérité qui, sans concession, a décidé de courir toute nue (1, 22)

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