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Étude de l'épilogue du roman La peste de Camus

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Par   •  17 Juin 2013  •  Étude de cas  •  2 598 Mots (11 Pages)  •  3 876 Vues

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L’épilogue la peste

Introduction

Au cours des derniers jours du mois de janvier, l’épidémie de peste cesse de manière assez brutale qu’elle a commencée. La quarantaine d’Oran prend fin. Les portes de la ville s’ouvrent au début du mois de février et une grande joie envahit les rues. A la fin du roman, Rieux révèle qu’il est le narrateur de la chronique. Dans les trois derniers paragraphes résonnent la liesse de la population libérée, mais aussi les pensées profondes du docteur. Rieux a troué refuge sur la terrasse ou Tarrou s’était confié à lui : il médite sur la peste et sur la condition humaine de façon plus générale. Après avoir montré que Rieux est un homme a la fois solitaire et solidaire, nous nous consacrerons au sens profondément humain de sa réflexion, puis a la portée allégorique qu’il attribue à l’épidémie de peste

Développement

Le docteur Rieux du haut de sa terrasse, semble être un homme a la fois solitaire et solidaire. Le docteur Rieux a trouvé refuge sur une terrasse. Seul sur une terrasse, le docteur Rieux bénéficie d’une position de surplomb par rapport à la ville. Celle-ci est soulignée par la reprise du verbe « monter » : « du port obscur montèrent les premières fusées » (l. 184, p. 296), « les cris d’allégresse qui montaient de la ville » (l. 206). Rieux est ainsi le témoin privilégié des réjouissances de la population oranaise. Les bruits de la ville lui parviennent : « une longue et sourde exclamation » (l. 185), « au milieu des cris » (l. 190), « les cris d’allégresse » (l. 206). Et il voit « les gerbes multicolores s’élev[er] plus nombreuses dans le ciel » (l. 192-193). Cette position dominante peut être interprétée comme celle d’un savoir surplombant, une connaissance supérieure à celle des autres hommes : « il savait » (l. 199), « il savait ce que cette foule en joie ignorait » (l. 208). D’ailleurs, le passage pointe l’isolement du personnage vis-à-vis des habitants d’Oran ou même de l’humanité en général. Il n’est donc pas anodin que Rieux décide d’écrire son témoignage du haut de cette terrasse. L’accent porté sur l’écoute et l’irruption de la lumière au cœur de la nuit est également symbolique de sa démarche. De même, Bernard Rieux est seul mais il ne s’exclut pas du moment de joie que vivent les Oranais. Rieux est sur la terrasse où il avait recueilli les confidences de Tarrou. Il s’est isolé mais ne s’exclut pas pour autant : « Rieux sentait qu’il les rejoignait » (l. 189-190). Il vit à l’unisson de la foule : « au milieu des cris » (l. 190), « à mesure que les gerbes […] » (l. 192). De surcroît, les manifestations de joie venues de la ville se traduisent par un mouvement d’ascension souligné à trois reprises (l. 184, l. 192, l. 206), qui semble en accord avec l’élévation physique et réflexive du personnage. Celui-ci décide de rédiger une chronique afin de « témoigner en faveur de ces pestiférés » (l. 194-195), et par conséquent de se mettre au service des autres hommes (l. 193-198).Par ailleurs, C’est au moment où il contemple la ville libérée que le docteur Rieux décide d’écrire cette chronique. Rieux se lance dans son récit avec une volonté première d’ériger un monument à la mémoire des hommes et de l’épreuve qu’ils ont traversée. L’idée du « témoignage » apparaît deux fois (l. 194, l. 200), tout comme celle de la lutte contre l’oubli : « Cottard, Tarrou, ceux et celle que Rieux avait aimés et perdus, tous, morts ou coupables, étaient oubliés » (l. 186-187), « pour laisser du moins un souvenir de l’injustice et de la violence qui leur avait été faite » (l. 195-196). Le docteur ne veut pas être « de ceux qui se taisent » (l. 194), il veut à l’inverse transmettre son savoir : « dire simplement ce qu’on apprend au milieu des fléaux » (l. 196-197), « il savait ce que cette foule en joie ignorait » (l. 208). La douleur des hommes l’occupe particulièrement, c’est en effet « en faveur de ces pestiférés » (l. 195) qu’il veut écrire.

II. Une réflexion humaniste . Plusieurs phrases révèlent que le personnage est plongé dans une méditation

profonde. À la fin du roman, le docteur Rieux est en pleine méditation sur la peste et ses conséquences : il s’attache à exposer ce qu’il a retenu de cette épreuve et à définir le projet littéraire qu’elle lui inspire. Alors que dans sa chronique, le narrateur, par souci d’objectivité, ne s’épanche pas et cherche à livrer les faits au plus près de leur réalité, il développe ici sa pensée, notamment à l’aide de longues phrases. Celle qui clôt le premier paragraphe (l. 193-198) comprend une proposition principale, suivie de quatre subordonnées débutant toutes par « pour », qui se succèdent suivant un rythme croissant ; le souffle lyrique de la phrase porte l’élan humaniste du projet de Rieux. Le même procédé est employé dans le dernier paragraphe : quatre propositions subordonnées de plus en plus longues se suivent et déploient le savoir tragique du docteur (l. 208-215). Ainsi les mots suivent-ils le mouvement de la pensée de Rieux. Par ailleurs, l’extrait multiplie les accumulations (« les meubles et le linge […] les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses », l. 210-211), ainsi que les images : les hommes qui, ne pouvant pas être des « saints » s’efforcent d’être des « médecins » (l. 203-205), le bacille de peste qui, « endormi »,

finira par se « réveill[er] » (l. 210-215). On relève également des antithèses, comme celle du bonheur constamment menacé (l. 207). Ces procédés littéraires traduisent la richesse d’une pensée, et manifestent la profondeur de la méditation du personnage. De même, Le narrateur exprime sa foi dans les valeurs humaines. une grande attention au vocabulaire employé._ L’image donnée des hommes peut en premier lieu apparaître négative, dans la mesure où est développée l’idée que « tous, morts ou coupables étaient oubliés » (l. 187) et que beaucoup « se taisent » (l. 194). Pourtant, s’en dégage une grande énergie : « leur force et leur innocence » (l. 188-189), « cris qui redoublaient de force et de durée » (l. 190-191). Tout en portant un regard lucide sur le caractère de l’homme, Rieux déclare qu’« il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser » (l. 197-198). Ainsi se révèlent-ils capables de mener la lutte

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