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Winnie Pièce De Théâtre

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Par   •  2 Juin 2013  •  1 184 Mots (5 Pages)  •  824 Vues

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Ecrit d’invention : Français :

Pendant une répétition, l’actrice qui incarne Winnie dans Oh les beaux jours, cesse soudain de jouer. Elle s’adresse au metteur en scène et exprime à quel point le texte de Beckett réduit sa liberté d’expression.

Vous rédigerez, sous forme de scène de théâtre, ce dialogue à deux voix, sachant que le metteur en scène soutient, pour sa part, les choix de l’auteur de théâtre.

Un soir, au théâtre de la Verdure, les acteurs répètent le premier acte de la pièce de Samuel Beckett « Oh les beaux jours ».

Marguerite du Lac, l’actrice qui interprète Winnie, apostrophe le metteur en scène Richard Dupin.

Marguerite du Lac : Encore une journée… Ah, mais qu’est-ce qu’elle a de divine ? Je n’en peux plus de cette réplique, et ces gestes, ce n’est plus possible ! Je me sens tellement étriquée dans ce rôle !

Richard Dupin : Je ne te comprends pas, ce n’est pas difficile, tu dois juste t’identifier à Winnie, je ne te demande pas de t’identifier à ton personnage mais de le jouer.

Marguerite du Lac : C’est vous qui ne saisissez pas à quel point je me sens brimée, je suis emprisonnée dans ce mamelon, je suis une femme-tronc et vous voulez en plus m’enfermer dans ce texte ? Non, non et non !

Richard Dupin : Mais tu l’as, ta liberté ! Il existe plusieurs manières d’interpréter chaque mot, chaque geste. Ecoute, je suis Winnie, par exemple, quand je dis « Commence ta journée, Winnie » ! Tu entends comme mes paroles résonnent, tu vois mon expression, tout est dans l’art de prononcer cette phrase, ce n’est pas que des termes, c’est un acte et toi, tu dois l’accepter ! L’auteur...

Marguerite du Lac (coupant la parole à Richard Dupin) : Vous n’entendez pas ce que je dis ! Je ne veux pas avoir une liberté de mouvement mais je ne prétends pas non plus consentir à répéter sottement ce texte, je désire composer, donner à Winnie ma fougue, l’enlever de cette monotonie.

Richard Dupin : Mais tu ne peux pas changer toute la pièce de Samuel Beckett ! Il faut respecter l’auteur. Si on modifie le moindre détail dans son écrit, on porte atteinte à son œuvre.

Marguerite du Lac : Mais le théâtre est fait pour être révolutionné, il faut vivre son rôle, lui donner une âme, autrement, il suffit que les spectateurs achètent le livre et restent chez eux pour le lire !

Richard Dupin (très énervé) : Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Comment une comédienne peut tenir ces propos ? Le théâtre, c’est l’amour du public, les gens viennent pour nous voir, nous entendre, nous applaudir et toi, tu le compares à un livre.

Marguerite du Lac (un peu penaude) : Ce n’est pas ce que je voulais dire, je souhaitais juste vous faire concevoir ma façon d’interpréter Winnie, je ne critique pas l’auteur ni vous, je veux m’impliquer dans ce rôle, lui donner toute la mesure qu’il mérite, cette femme, Winnie, je veux ne faire qu’un avec elle, je ne peux pas me contenter de la jouer.

Richard Dupin (pensif) : Peut-être, ma petite, imagines-tu, si tous mes acteurs n’en faisaient qu’à leurs têtes, mon rôle à moi, qu’en serait-il ?

Marguerite du Lac (se passant la main dans les cheveux pour réfléchir) : Je sais, votre rôle n’est pas facile, le mien non plus, vous croyiez que si Madame Sarah Bernhardt s’était contentée d’incarner ses personnages, elle aurait été surnommée « La Divine » ? Eh bien, moi, je vous dis que non, elle ne jouait pas ses héroïnes, elle les était, elle prenait vie à travers elles, elle était Iphigénie, Phèdre, Marguerite Gautier dans La Dame aux Camélias,

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