Voltaire, Incipit, Chapitre 1, Micromégas, Commentaire de Texte

Le siècle des Lumières voit émerger, grâce aux philosophes, le culte de la recherche et de la raison. François-Marie Arouet dit Voltaire est un philosophe des Lumières reconnu pour ses contes philosophiques tels que Candide, 1759 et Zadig, 1747.

Micromégas, premier conte philosophique de Voltaire écrit en 1739 mais n’est publié qu’en 1752, est inspiré des Voyages de Gulliver de Swift. L’auteur narre dans, ce conte philosophique, les voyages de Micromégas, héros extraterrestre habitant de Sirius, condamné à l’exil. A travers ce voyage initiatique dans les immensités de l’espace, le héros observe la Terre.

Le premier chapitre « Voyage d’un habitant du monde de l’étoile Sirius dans la planète de Saturne » conte le début du voyage du héros.

Je vais répondre à la question suivante : « En quoi cet incipit pose-t-il les caractéristiques du conte philosophique ? »

En première partie, je vais définir La Structure du Conte.

En seconde partie, je vais démontrer la dimension éclairée de ce conte.

L’incipit présente les personnages dans un univers fictif. Les temps utilisés sont l’imparfait et le passé simple car le narrateur prétend avoir rencontré Micromégas ce qui rend la fiction plus plausible. Le récit s’ancre dans une structure propre au conte : on y retrouve la structure narrative. Le conte est introduit par la formule « il y avait » comme dans tous les contes merveilleux rappelle la formule ‘‘il était une fois’’. Micromégas est beaucoup trop grand, vit beaucoup trop longtemps, est beaucoup trop savant, trop parfait pour que cela soit plausible. Le merveilleux dans le conte voltairien est un prétexte pour porter un regard critique sur l’homme. Durant l’incipit, très peu d’informations sont données au lecteur. En effet, il n’y a aucun élément temporel et le lieu dans lequel se déroule l’action n’est pas précisé. Le voyage est du domaine extraordinaire ce qui rend le conte merveilleux, « il se mit à voyager de planète en planète » l.32, « commodité d’une comète », « aller de globe en globe », « parcouru la voie lactée ». Ce voyage est avant tout initiatique pour Micromégas qui a pour objectif de former son esprit et son cœur. Par ailleurs, le voyage interstellaire de Micromégas lui permet d’arriver sur Sature et de rencontrer son interlocuteur qui deviendra son compagnon de voyage. Dans le premier paragraphe, l’auteur dresse le portrait d’un héros extraordinaire, les descriptions et les qualités de ce héros appartiennent au registre merveilleux. Le portrait physique est mélioratif et hyperbolique tel que « beaucoup d’esprit ». La première personne du singulier apparait dans « j’ai eu l’honneur » car l’auteur intervient et dit avoir connu le héros. Par ailleurs, les expressions laudatives vantent le héros et marquent la suprématie de son esprit : « il sait beaucoup de choses », « un des plus cultivés » l.19. Voltaire démontre un portrait singulier de Micromégas qui a un gout pour la recherche prononcé « Quant à son esprit, c’est un des plus cultivés que nous ayons ». Le héros est un être mis en valeur, le narrateur l’évoque avec admiration, il utilise des titres prestigieux tel que « Son Excellence » et marque le respect profond par la formule « Monsieur Micromégas ». Le lecteur à l’impression de vérité au milieu des inventions les plus fantastiques. D'autre part, Micromégas n'est pas l'infiniment grand. Le héros se définit par deux traits dominants, sa qualité intellectuelle et son physique. Certes, "il a huit lieues de haut", c'est-à-dire qu'il mesure 32 kilomètres, il a 67 ans au début du conte et il est exclu de sa planète pour une durée de 800 ans, de plus il possède 1000 sens et son espérance de vie est de 10 500 000 ans mais il précise à son compagnon qu'il a été " dans des pays où l'on vit mille fois plus que chez [lui]" et qu'il a déjà rencontré "des mortels forts au-dessous [d'eux] et [d'autres] forts supérieurs. Cette accumulation de chiffres donne le vertige et illustre le champ lexical de la grandeur, de la démesure, de l’exceptionnel. Doué d'une intelligence exceptionnelle, il devina très tôt 50 propositions d'Euclide (Que la précocité intellectuelle de Pascal devient dérisoire). Scientifique hors pair, il étudie les insectes "qui se dérobent aux microscopes ordinaires." Il connaît les lois de la gravitation et sait les exploiter pour voyager de planète en planète. MAIS, nulle trace d'orgueil, au contraire, conscient de l'insuffisance de son savoir, il désire parfaire ses connaissances et il profite de son exil "pour achever de se former l'esprit et le cœur". Micromégas est le porte-parole de Voltaire. La condamnation à l’exil de Micromégas (comme Voltaire) est l’élément perturbateur

Voltaire choisit de donner une dimension philosophique à son conte. Il fait valoir la recherche et la connaissance. Le champ lexical de la recherche parcourt tout l’extrait : « étudiait ; inventé ; devina » dans le but de marquer l’importance et l’intérêt de la connaissance. Le héros Micromégas est avide de savoir, il prouve de ce fait les bienfaits de l’empirisme : Micromégas observe, expérimente. Il observe l’infiniment petit : « puces », et l’infiniment grand : « références aux chiffres

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