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Victor Hugo - Commentaire de « Oh ! je fus comme fou » (Livre IV – Les Contemplations)

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Par   •  22 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 146 Mots (5 Pages)  •  338 Vues

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Victor Hugo - Commentaire de « Oh ! je fus comme fou » (Livre IV – Les Contemplations)

Chef de file du mouvement romantique, Victor Hugo (1802-1885) nous a légué une œuvre considérable qui s’étend sur toute la période du XIXème siècle. Autant personnage publique qu’écrivain, Hugo a marqué son époque de sa pensée et de ses écrits n’hésitant pas à s’engager dans la vie politique de son pays. Il publie les Contemplations alors qu’il est en exil en jersey (ile anglo-normande) à la suite du coup d’Etat de Napoléon III. Dans ce recueil poétiques Hugo retrace un quart de siècle de sa vie par le prisme de son intériorité. Dans la préface de l’ouvrage il dit retranscrire les mémoires d'une âme non seulement son âme mais également celle de ses lecteurs auxquels il tend un miroir. En effet il prétend offrir une œuvre universelle : ses joies, ses peines et tous ses émois ne sont pas le produit d’une vie exceptionnel mais d’une existence pareille à celle de ses semblables, existence magnifiée par l’incomparable plume hugolienne.

Le poème IV « Oh ! Je fus comme fou dans le premier moment » se situe dans la livre IV des Contemplations consacrée par le poète à sa fille aimée Léopoldine morte noyée le 4 septembre 1843. Cette date est centrale dans le recueil puisqu’elle le divise en Autrefois (livre I à III) et Aujourd’hui (livre IV à VI).

Dans une description pathétique rétrospective (le poème est daté du 4 septembre 1852 soit neuf ans jour pour jour après la mort de sa fille), le poète met en scène ici sa réaction à l’annonce de cette mort.

Comment ce poème parvient-il à dire l’indicible : montrer le désordre et la gradation des émotions suscités par la perte d’un enfant ?

Dans un premier temps nous verrons qu’il s’agit bien d’une poésie de la douleur (v.1 à 16), ensuite de la révolte et du déni (v.7 à 16) enfin qu’elle est particulièrement poignante car il n’y a pas d’apaisement possible (v.17 à 20).

I - Au paroxysme de la douleur (v.1 à 6)

➢ Le poème est rédigé en alexandrins, vers solennels qui s’accordent au thème lyrique et pathétique : la douleur susciter par la perte d’un enfant. Le début du poème insiste sur le paroxysme initial de la douleur à l’annonce de la mort. Cette intensité est indiquée par le premier mot du poème « Oh ! ». Cette interjection est choisie pour montrer l’absence de parole construite à l’annonce de la mort. Seul un son inarticulé peut s’exprimer. Mais cette interjection place également le poème dans la lignée des poésies de la douleur et du deuil qu’on appelle élégies dans le monde antique et qui intègrent de nombreuses interjections pour signifier la perte. Ce paroxysme est mis en scène de façon temporelle.

➢ L'utilisation du passé simple souligne que cette douleur est racontée de façon rétrospective puisque le poème est daté du 4 septembre 1852. Mais le « je » poétique semble encore capable de ressentir ce qu’il éprouva alors. Le paroxysme de la douleur est marqué par la comparaison « comme fou » qui souligne, comme le faisait l’interjection, la sortie du langage et de la rationalité. Ce paroxysme se transforme ensuite en douleur durable (« je pleurai trois jours amèrement »).

➢ L’adresse aux parents endeuillés du vers 3 permet de prendre à témoin les lecteurs et d’universaliser la souffrance grâce notamment à la question

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