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Thomas More " Utopia " - un discours sur la meilleure constitution de la république

Fiche de lecture : Thomas More " Utopia " - un discours sur la meilleure constitution de la république. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2015  •  Fiche de lecture  •  1 449 Mots (6 Pages)  •  1 075 Vues

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C’est en 1509 que l’Anglais Thomas More commence la rédaction de son maître-livre, Utopia, « discours sur la meilleure constitution d’une république. » L’œuvre, dont la mise en forme finale est sans cesse retardée par les nombreuses missions de More à l’étranger et son travail en Angleterre (il est avocat, sous-shérif de Londres, puis maître des requêtes et conseiller privé du roi Henry VIII), n’est terminée qu’en 1515 et publiée l’année suivante. Elle connaît aussitôt un succès considérable non seulement en Angleterre, mais aussi dans tous les milieux savants de l’Europe humaniste. Son influence a de plus traversé les siècles : ainsi Karl Marx s’appuiera sur les travaux de More pour élaborer sa théorie du communisme.

Thomas More inventa le genre littéraire de l'utopie, il avait l'ambition d'élargir le champ du possible et non de l'impossible comme ce mot est synonyme aujourd'hui

Dans le langage courant actuel, "utopique" veut dire impossible ; une utopie est une chimère, une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée. Or, paradoxalement, les auteurs qui ont créé le mot, puis illustré le genre littéraire inventé par Thomas More en 1516, avaient plutôt pour ambition d'élargir le champ du possible, et d'abord de l'explorer. Certes, l'utopie se caractérise par un recours à la fiction, par un artifice littéraire qui consiste à décrire une société idéale dans une géographie imaginaire, souvent dans le cadre d'un récit de voyage purement romanesque. Mais imaginaire ou fictif ne veut pas dire impossible : tout rêve n'est pas chimère. Les utopies relevant de la littérature politique, du XVIe au XVIIIe siècle, participent d'une critique de l'ordre existant et d'une volonté de le réformer en profondeur ; le recours à la fiction est un procédé qui permet de prendre ses distances par rapport au présent pour mieux le relativiser et de décrire, d'une manière aussi concrète que possible, ce qui pourrait être. Et l'épanouissement du genre utopique correspond à une période où l'on pense, justement, que, plutôt que d'attendre un monde meilleur dans un au-delà providentiel, les hommes devraient construire autrement leurs formes d'organisation politique et sociale pour venir à bout des vices, des guerres et des misères. En ce sens, les descriptions qu'ils proposent, dans lesquelles ils font voir des cités heureuses bien gouvernées, visent à convaincre leurs lecteurs que d'autres modes de vie sont possibles.

Les sources de l'utopie

En toute rigueur, l’histoire de l’utopie ne commence qu’au début du XVIe siècle puisque c’est en 1516 que Thomas More fait paraître son “court traité sur la meilleure forme de gouvernement”, qu’il situe sur une “île nouvelle, appelée Utopie”. Avec ce texte, le grand humaniste anglais invente le mot et, du même coup, fonde un genre littéraire. Mais le concept est plus ancien que le mot et puise à des racines très profondes. L’utopie hérite en effet de certains motifs de la mythologie antique, de la philosophie grecque ou de la doctrine chrétienne qui remplissent à son égard une fonction de source ou de matrice. L’homme, face à sa condition sur terre, s’est toujours plu à imaginer des mondes meilleurs : dans un lointain passé, un lointain avenir ou un ailleurs plus ou moins accessible.

Qu’il s’agisse de l’âge d’or, du pays de cocagne, de la “cité idéale” élaborée par Platon dans La République, du paradis terrestre ou des prédictions millénaristes, la démarche utopique renoue avec ces traditions tout en s’en démarquant profondément. Mais si l’utopie proprement dite naît à la Renaissance, c’est parce qu’elle traduit une manière de penser caractéristique de l’humanisme : chez More comme chez la plupart de ses successeurs, la société idéale peut être une construction humaine, sans qu’il faille compter sur la Providence divine ou sur un changement surnaturel. C’est sur terre que l’utopie peut être envisagée, en prenant les hommes comme ils sont.

L’Âge d’Or et le Paradis représentent deux figures d’un bonheur originel perdu. Dans la tradition gréco-latine, l’Âge d’Or est un état primordial où les hommes vivent sans souffrir ni vieillir, où la nature généreuse les dispense du travail, où règnent la paix et la justice : la race d’Or vit encore dans la proximité des dieux.

Cette même proximité est celle d’Adam et Ève au jardin d’Eden. Lieu de délices et de perfection, le Paradis comporte en son centre un source d’eau vive qui se divise en quatre fleuves qui vont irriguer le monde, et deux arbres, "l’arbre de vie par lequel l’homme pouvait devenir immortel, l’arbre du Bien et

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