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Tamazgha

Analyse sectorielle : Tamazgha. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  905 Mots (4 Pages)  •  488 Vues

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1La dérivation se définit en linguistique générale comme la procédure de formation de mots par combinaison d’un élément lexical (appartenant à un inventaire ouvert) et d’un morphème grammatical (appartenant à un inventaire fermé). La notion de dérivation se comprend par opposition à celle de composition qui désigne la procédure de formation des mots par combinaison d’unités lexicales : ainsi, en français, maisonnette est un dérivé, alors que gratte-ciel est un composé.

2En berbère, la dérivation joue un rôle essentiel, tant dans la formation du lexique que dans la syntaxe de la phrase verbale (Cf. notice « diathèse »), alors que la composition est un phénomène beaucoup plus rare. Du point de vue de la morphogenèse du lexique berbère, on peut considérer que l’essentiel des formes lexicales de la langue, qu’elles soient verbales ou nominales, est fondé sur la dérivation. En principe, toute unité lexicale berbère est susceptible d’être décomposée en : 1° une racine lexicale consonantique (porteuse de la notion sémantique centrale) et, 2° un schème de dérivation déterminé, verbal ou nominal, qui affecte le complexe ainsi formé (« mot ») à une catégorie morpho-syntaxique particulière. Pour les nominaux, on identifie des schèmes de noms d’action, de noms d’agent, de noms d’instrument, d’adjectifs... Pour les verbes, outre le verbe simple qui se confond souvent avec la racine elle-même, on pourra distinguer des verbes dérivés en s- (agentif-transitivant), en ttw- (passif-intransitivant) et en m- (réciproque), ainsi que diverses combinaisons de ces morphèmes.

3Il est courant d’opposer dans l’ensemble de la dérivation deux grands types nettement distincts :

a – la dérivation proprement grammaticale, qui correspond à la fois aux procédures régulières de formation des nominaux et à la dérivation d’orientation verbale (Cf. « diathèse ») ; dans les deux cas, il s’agit de paradigmes strictement fermés, caractérisés à la fois par une grande régularité et une forte productivité. Elle relève de ce fait clairement de la grammaire de la langue (morphologie et syntaxe).

b – la dérivation de « manière » (D. Cohen 1968), beaucoup moins systématique et plus diversifiée (redoublements, affixes divers ; Cf. Chaker 1985), qui intervient essentiellement dans la formation d’un lexique secondaire : mots expressifs, affectifs, diminutifs, augmentatifs, onomatopées...

4C’est cette très forte intégration du lexique berbère dans un réseau de formation régulière qui a justifié, comme dans le reste du domaine chamito-sémitique, le classement courant des dictionnaires berbères par racines. De tout mot berbère, il est en effet, normalement, assez aisé d’extraire la racine consonantique par élimination des éléments de dérivation (et des marques externes diverses) (Cf. Chaker 1984, chap. 7).

5Mais, si dans son principe, ce schéma est fondé et rend bien compte de la morphogenèse du lexique berbère, dans les faits, en synchronie, les choses sont beaucoup plus complexes. En réalité, cette présentation « dérivationnelle » du lexique berbère est nettement de nature diachronique. Dans la langue actuelle, le réseau des relations entre racine et dérivés est profondément perturbé par d’innombrables accidents : évolution sémantique de la racine et/ou du

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