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Sophocle. La poésie a-t-elle seulement pour vocation l'expression des sentiments amoureux?

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Par   •  6 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 021 Mots (9 Pages)  •  1 079 Vues

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Dissertation : La poésie a-t-elle seulement pour vocation l’expression des sentiments amoureux ?

Au fil des siècles, les poètes ont beaucoup évoqué leurs sentiments personnels dans leurs œuvres. Notamment, l’amour qui est un point centrale dans l’histoire de la poésie. C'est pourquoi on peut se demander si la poésie est avant tout un art pour exprimer des sentiments ou si ce n'est qu'une des innombrables fonctions de ce genre littéraire. Le lyrisme est ainsi une tonalité majeure de la poésie, et se retrouve partout. Elle est centrée sur le "moi", chante le malheur, le bonheur, les doutes et les craintes de l'auteur. Elle permet à l'auteur de faire part des émotions intenses, des sentiments, de l'affectivité qui caractérisent l'être humain. Alfred de Musset dans A Ninon, dit ainsi « Si je vous le disais pourtant, que je vous aime. » Le poète, par l'utilisation du "je", se place en position centrale. A travers ce "je" auquel chacun peut s'identifier, il incarne la condition humaine au travers de l'expression des sentiments, le plus souvent dans la souffrance.

La poésie est souvent reliée à des sentiments mélancoliques ou de désespoir. Néanmoins, ceux-ci ne sont pas sa seule fonction, en effet, la poésie incarne aussi la quête de soi-même, passant par le Spleen à l’engament. Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons en premier lieu, sur la poésie didactique, puis la satire et enfin l’engagement.

La poésie didactique. Naissant de la culture grec, la poésie didactique met en oeuvre le Blason et l’Hymme. Sébile étudie le Blason, la Définition et la Description, dans un des chapitres de son livre en insistant surtout sur le Blason, qu'un grand nombre de poètes ont cultivé : « Le Blason, dit-il, est une perpétuelle louange ou continu vitupère de ce qu'on s'est proposé blasonner. Pour ce serviront bien a celuy qui ne voudra faire, tous lés lieus de démonstration escris par lés rhéteurs Grecz et Latins. Je dy en l'une et en l'autre partie de louenge et de vitupère. Car autant bien se blasonne le laid comme le beau, et le mauvais comme le bon : tesmoin Marot en sés blasons du beau et du laid Tetin : et sortent lés deus d'une mesme source, comme luenges et invectives ». Ce genre est représenté dans les œuvres de Coquillart, G. Alexis, Guingors, Roger de Collerye, H. Salel, E. Forcadel, Heroët, V. Brodeau, M. Scève, M. de Saint-Gelais, d'autres encore. Il a connu son apogée grâce aux deux poèmes de Marot que cite Th. Sebillet. On y dépeignait les mérites ou les démérites d'une personne ou d'un objet, ce qui lui donnait parfois une teinte très prononcée de vive et grossière satire. Sebillet veut que le Blason soit bref, écrit en rimes plates et en vers de huit syllabes; mais il n'interdit pas l'emploi du décasyllabe. Il a survécu à la première moitié du xvie siècle dans diverses monographies et descriptions, ainsi que dans des compositions plaisantes que la critique contemporaine a nommées Hymnes-Blasons : « C'est ainsi, remarque à ce propos H. Chamard, que Ronsard, dans son Bocage de 1554 et ses Meslanges de 1555, a décrit la Grenouille, le Freslon, la Fourmi, le Houx, le Verre, etc. Et c'est ainsi qu'à son exemple Remy Belleau fait suivre son Anacréon (1556) des ”petites hymnes de son invention”, décrivant à son tour le Papillon, la Cerise, l'Escargot, le Coral, la Tortue, etc. Il n'a jamais cessé de ”blasonner”. Son dernier recueil, les Pierres précieuses (1576) est encore et toujours un groupement d'Hymnes-Blasons ». Il est utile de signaler que Du Bellay accentue la trivialité des détails et en traitant des thèmes essentiellement vulgaires, sont la source de notre littérature burlesque et satirique. Il y a aussi le Blason élogieux par Cotellet écrit en alexandrins.

L'Hymne, tel que l'a pratiqué la Pléiade, est le genre dans lequel viennent se fondre toutes les catégories précédemment citées, avec toutefois quelque chose en plus. C'est ainsi que l'emploient Corneille et Racine, auteurs de poèmes qui répondent à cette définition. Voici d'ailleurs le début de l'Hymne sur la Naissance du Seigneur, de Godeau, où l'on pourra juger de la transformation accomplie :

Mortels dont l'esprit curieux

Veut tout connaître et tout comprendre,

Et qui, n'étant qu'un peu de cendre,

Pensez souvent être des dieux;

Votre âme, à la chaîne attachée,

Se trouve à son vol empêchée;

Son plus beau jour n'est qu'une nuit;

Tous ses trésors n'ont rien de rare,

Et sa conscience l'égare,

Se vantant qu'elle la conduit.

Celui qui, maître de ses sens,

S'enferme dans la solitude

Et veut d'une paisible étude

Goûter les plaisirs innocents,

Après qu'en ses recherches vaines,

Les travaux, les veilles, les peines

Ont presque épuisé ses esprits,

Que gagne-t-il pour récompense

De la pénible vigilance

Que du trouble et des cheveux gris ?

D'une tout autre valeur sont les préceptes moraux de Guy du Faur de Pibrac, qui a créé, mais pour peu de temps, un véritable genre, auquel il a donné une forme, celle du quatrain de décasyllabes à rimes embrassées, dont voici un exemple :

A bien parler, ce que l'homme on appelle,

C'est un rayon de la divinité,

C'est un atome enclos de l'unité,

C'est un dégoût de la source éternelle.

Ces quatrains, qui sont au nombre de cent vingt-six, lui ont acquis une juste renommée. Il a eu deux imitateurs notables, le président du Sénat de Savoie, Antoine Faure, père de Vaugelas, et l'avocat Pierre Mathieu, un Franc-comtois qui substitua l'alexandrin au décasyllabe.

Il y a par la suite, la poésie satirique.

Celle-ci vise à critiquer et à se moquer d’un individu, d’une société ou d’une idée pour provoquer une réaction de rejet chez le lecteur. Le genre met en évidence la fonction critique, polémique ou argumentative du langage, telle « une parole qui tue », de Victor Hugo. Dès Vauquelin la Satire a l'aspect qu'elle gardera dans la suite. C'est une dissertation morale, ou un discours en vers, dont certaines parties peuvent être écrites sous la forme dialogué. Il y a en effet de courts dialogues qui coupent le texte de Régnier ou celui de Boileau, à la manière d'Horace, et qui, de. temps à autre, rapprochent ce genre de la Comédie. Les traits facétieux et mordants y abondent, ce qui l'apparente à l'Epigramme, et pourtant on y rencontre de longs passages descriptifs qui lui donnent parfois une allure didactique. Dans la première moitié du xviie siècle, certains auteurs l'ont chargée d'obscénités grossières que d'autres, plus délicats, ont résolument évitées. Boileau a blâmé chez ses prédécesseurs le cynisme de leurs peintures :

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