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Scène IV - La reine, Ruy Blas

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Par   •  7 Avril 2013  •  2 160 Mots (9 Pages)  •  952 Vues

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Victor Hugo Ruy Blas (1838)- Acte V, scène 4 (empreintes littéraires, magnard)

Scène IV - La reine, Ruy Blas.

Ruy Blas fait quelques pas en chancelant vers la reine immobile et glacée, puis il tombe à deux genoux, l'oeil fixé à terre, comme s'il n'osait lever les yeux jusqu'à elle. (…)

La Reine.

Que voulez-vous ?

Ruy Blas, joignant les mains.

Que vous me pardonniez, madame !

La Reine.

Jamais.

Ruy Blas.

Jamais !

Il se lève et marche lentement vers la table.

Bien sûr ?

La Reine.

Non, jamais !

Ruy Blas.

Il prend la fiole posée sur la table, la porte à ses lèvres et la vide d'un trait.

Triste flamme,

Éteins-toi !

La Reine, se levant et courant à lui.

Que fait-il ?

Ruy Blas, posant la fiole.

Rien. Mes maux sont finis.

Rien. Vous me maudissez, et moi je vous bénis.

Voilà tout.

La Reine, éperdue.

Don César !

Ruy Blas

Quand je pense, pauvre ange,

Que vous m'avez aimé !

La Reine.

Quel est ce philtre étrange ?

Qu'avez-vous fait ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Parle-moi !

César ! Je te pardonne et t'aime, et je te crois !

Ruy Blas.

Je m'appelle Ruy Blas.

La Reine, l'entourant de ses bras.

Ruy Blas, je vous pardonne !

Mais qu'avez-vous fait là ? Parle, je te l'ordonne !

Ce n'est pas du poison, cette affreuse liqueur ?

Dis ?

Ruy Blas.

Si ! C'est du poison. Mais j'ai la joie au coeur.

Tenant la reine embrassée et levant les yeux au ciel.

Permettez, ô mon Dieu, justice souveraine,

Que ce pauvre laquais bénisse cette reine,

Car elle a consolé mon coeur crucifié,

Vivant, par son amour, mourant, par sa pitié !

La Reine.

Du poison ! Dieu ! C'est moi qui l'ai tué ! – je t'aime !

Si j'avais pardonné ? ...

Ruy Blas, défaillant.

J'aurais agi de même.

Sa voix s'éteint. La reine le soutient dans ses bras.

Je ne pouvais plus vivre. Adieu !

Montrant la porte.

Fuyez d'ici !

– Tout restera secret. – je meurs.

Il tombe.

La Reine, se jetant sur son corps.

Ruy Blas !

Ruy Blas, qui allait mourir, se réveille à son nom prononcé par la reine.

Merci !

Recherches préliminaires

1-Qu’est-ce que le drame romantique ? Comment le définit Hugo dans la préface deCromwell ?

Le drame romantique est une forme littéraire, née au XIXème siècle qui prend pour modèle le théâtre de Shakespeare. En effet, Shakespeare varie les genres, enfreint les unités spatio-temporelles et aucun aspect de la nature humaine ne lui échappe.

V.Hugo a exposé les grandes lignes du genre dans la préface de Cromwell. Selon lui s’y mêlent, deux termes antithétiques qui caractérisent la modernité : « c’est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne. ». Personnage grotesque selon V.Hugo dans l’Antiquité : Polyphème le cyclope car il incarne le grotesque terrible. Dans la pensée moderne, le grotesque a un rôle immense : il crée le difforme et l’horrible, le comique et le bouffon. Le sublime représente le beau et le drame met en scène des CONTRASTES, car c’est par le contraste qu’on arrive au beau. C’est au contact du laid que le beau apparaît. Le sublime représente l’âme telle qu’elle est. Le grotesque jouera le rôle de la bête humaine. Juliette, Desdémone, Ophélie sont des figures du sublime dans Shakespeare, tandis que Iago, Tartuffe, Polonius sont des figures du grotesque.

Le drame romantiqueremet en question la règle des 3 unités, car le drame doit être relié à la réalité. « L’unité de temps n’est pas plus solide que l’unité de lieu. L’action, encadrée de force dans les 24 heures est aussi ridicule qu’encadrée dans le vestibule. » Toute action a sa durée propre comme son lieu particulier.

-refus des bienséances : on doit montrer la réalité (meurtres, suicides etc…)

-mélange des tons : grotesque et sublime

V.Hugo insiste sur la liberté du vers dans le drame : « Nous voudrions un vers libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche ; passant d’une naturelle allure de la comédie à la tragédie, du sublime au grotesque. »

L’inconvénient de ces choix au niveau formel, c’est que les pièces sont très difficilement jouables, tant elles sont longues et tant les personnages sont nombreux.

Le héros du drame romantique est un marginal qui subit le mal du siècle : la marginalité peut être sociale (Ruy Blas

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