Ruy Blas : Drame Romantique
Recherche de Documents : Ruy Blas : Drame Romantique. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar souk0 • 10 Décembre 2012 • 1 038 Mots (5 Pages) • 2 051 Vues
On dit souvent que Ruy Blas est le dernier succès du drame romantique et qu’il en constitue
un exemple achevé. Ruy Blas, en effet, représente une forme aboutie des principales
innovations qu’a apportées le drame romantique.
Un drame qui s’inscrit dans l’histoire
L’histoire occupe une large place dans le genre romantique. Sa fonction, comme le précise
Hugo dans la Préface de Marie Tudor, est d’éduquer le public et de ressusciter un passé
susceptible de faire comprendre le présent. Il s’agit donc d’aller bien au-delà d’un conflit de
cour ou de diplomatie. Le dramaturge doit restituer toute une époque et le mouvement de
toute une société pour faire comprendre le présent ou le passé proche. Avec cet objectif
d’éducation, il est clair que l’on retrouve pas, dans le drame romantique, la même histoire
que celle privilégiée dans la tragédie classique, histoire antique, voire légendaire. Ruy Blas s’inscrit dans l’histoire de l’Espagne, vers 1695, à un moment qui voit la fin d’une
dynastie royale et la décadence de la noblesse. Tout dans Ruy Blas exprime la défaire d’un
royaume qui a été grand et ne l’est plus. L’absence du roi dit la vacuité du pouvoir ; l’ennui
de la reine souligne l’immobilisme des valeurs et en quelque sorte l’arrêt du temps dans le
palais ; les retours clandestins de don Salluste et de son cousin César défient les autorités
policière et judiciaire de l’Etat, tout comme les incessants méfaits du bandit Matabolos ;
quant au destin de Ruy Blas, un laquais devenant en six mois Premier ministre, il montre la
tournure de farcesque que peut prendre l’accès aux plus hautes dignités dans un royaume
en plein déclin. Mais ces stigmates de la décadence se lisent étroitement associé à ce qu’il
reste des grandeurs passées. Ruy Blas, dans les trois premiers actes, laisse voir une société
aristocratique et princière encadrée par de brillantes traditions et bénéficiant de très
importantes sources de revenus. La première scène de l’acte III rend évident le sentiment de
confiance en l’avenir de la junte du conseil privé : on se dispute avec énergie les fermes
d’impôts les plus rentables. Le réalisme historique est encore marqué par la juxtaposition de
la vision du palais royal, guindé dans son faste austère, et la vision de Madrid, encanaillée et
menaçante. Hugo donne ainsi accès à la « totalité » d’une époque, à la « couleur locale »
qu’il dit indispensable au drame, dans la Préface de Cromwell.
A partir de tous ces détails d’un passé encore significatif, Ruy Blas invite le public de la
monarchie de Juillet à réfléchir sur toutes les fausses grandeurs qui peuvent masquer le
profond déclin de la royauté.
La contestation des règles
Le drame romantique se définit comme une révolution esthétique. Il s’agit de la promotion
d’un nouveau genre théâtral en opposition avec l’esthétique classique surtout avec les règles
qui la fondent. Les conventions classiques les plus vigoureusement éliminées ont été celles
de l’unité de lieu et de l’unité de temps
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