Ruy Blas
Commentaire d'oeuvre : Ruy Blas. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Cheska • 17 Mai 2015 • Commentaire d'oeuvre • 504 Mots (3 Pages) • 527 Vues
La reine, Ruy Blas. Ruy Blas fait quelques pas en chancelant vers la reine immobile et glacée, puis il tombe à deux genoux, l’œil fixé à terre, comme s’il n’osait lever les yeux jusqu’à elle.
Ruy Blas, d’une voix grave et basse.
Maintenant, madame, il faut que je vous dise. -je n’approcherai pas. -je parle avec franchise. Je ne suis point coupable autant que vous croyez. Je sens, ma trahison, comme vous la voyez, doit vous paraître horrible. Oh ! Ce n’est pas facile à raconter. Pourtant je n’ai pas l’âme vile, je suis honnête au fond. -cet amour m’a perdu. - je ne me défends pas ; je sais bien, j’aurais dû trouver quelque moyen. La faute est consommée ! -c’est égal, voyez-vous, je vous ai bien aimée.
La Reine.
Monsieur...
Ruy Blas, toujours à genoux.
N’ayez pas peur. Je n’approcherai point. à votre majesté je vais de point en point tout dire. Oh ! Croyez-moi, je n’ai pas l’âme vile ! - aujourd’hui tout le jour j’ai couru par la ville comme un fou. Bien souvent même on m’a regardé. Auprès de l’hôpital que vous avez fondé, j’ai senti vaguement, à travers mon délire, une femme du peuple essuyer sans rien dire les gouttes de sueur qui tombaient de mon front. Ayez pitié de moi, mon dieu ! Mon cœur se rompt !
La Reine.
Que voulez-vous ?
Ruy Blas, joignant les mains.
Que vous me pardonniez, madame !
La Reine. Jamais.
Ruy Blas. Jamais !
Il se lève et marche lentement vers la table. Bien sûr ?
La Reine.
Non, jamais !
Ruy Blas. Il prend la fiole posée sur la table, la porte à ses lèvres et la vide d’un trait.
Triste flamme, éteins-toi !
La Reine, se levant et courant à lui.
Que fait-il ?
Ruy Blas, posant la fiole.
Rien. Mes maux sont finis. Rien. Vous me maudissez, et moi je vous bénis. Voilà tout.
La Reine, é perdue.
Don César !
Ruy Blas.
Quand je pense, pauvre ange, que vous m’avez aimé !
La Reine.
Quel est ce philtre étrange ? Qu’avez-vous fait ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Parle-moi ! César ! Je te pardonne et t’aime, et je te croi !
Ruy Blas.
Je m’appelle Ruy Blas.
La Reine, l’entourant de ses bras. Ruy Blas, je vous pardonne ! Mais qu’avez-vous fait là ? Parle, je te l’ordonne
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