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Rhinocéros De Ionesco

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Par   •  11 Mai 2013  •  2 153 Mots (9 Pages)  •  1 780 Vues

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I- La métamorphose de Jean

A/ La métamorphose physique

Au fil de cet extrait, on est témoin de la métamorphose d'abord physique de Jean. D'une part sa voix se modifie en témoigne ces onomatopées de barissements « Brrr » (l.30 ; l.33) , les didascalies attestent également de ces changements de voix « il barrit » (l.31) « barrit de nouveau » (l.34) « prononce des paroles furieuses et incompréhensibles » (l.44-45) « à peine distinctement » (l.47)

De plus la couleur de peau de Jean subit également un changement. En effet sa peau verdit. Les didascalies prouvent cette transformation « Jean est devenu tout à fait vert » (l.42-43) Ionesco n'a pas choisi cette couleur sans réfléchir, le vert réfère aux uniformes militaires

Ensuite une bosse apparaît sur son front « la bosse de son front est presque devenue une corne de rhinocéros » (l. 42-43)

B/ La métamorphose morale

Jean subit également une métamorphose morale. Son comportement change complètement. Il souhaite un retour à la loi de la jungle . Jean veut « remplacer la loi morale par la loi de la jungle » (l.15-16) et souhaite « retourner à l'intégrité primordiale » (l.20)

Jean érige en principe suprême la nature, le terme est d'ailleurs mis en relief par des répétitions et différentes modalités exclamatives. On peut donc trouver le terme

« nature » aux lignes 12,13 et 14

De plus, Jean rejette tout ce qui réfère à l'homme et devient plus autoritaire. Ainsi il dit que « l'humanisme est périmé » (l.39) et lorsque Béranger parle de l'homme Jean lui ordonne de ne pas prononcer ce mot. « L'homme … Ne prononcez plus ce mot ! » (l.36) L'emploi de l'impératif ainsi que l'emploi de modalités exclamative montre le changement du ton employé par Jean qui devient plus autoritaire, plus virulent.

L'animalité du personnage est également perceptible, ses attitudes sont de plus en plus violentes.

Jean ne cherche plus à échangr des idées mais à imposer les siennes d'ou l'emploi de l'impératif comme avec le terme « démolissons » (l.47) ou encore « ne pronocez plus ce mot » (l.36). Les propos de Béranger qui tente d'apaiser Jean atteste de l'etat violent de ce dernier. « Ne soyez pas si furieux » (l.46), l'hyperbole « si furieux » montre la violence du personnage ; de plus Béranger demande à Jean de se calmer

« calmez vous ! » (l.46)

Jean interrompt, coupe la parole à Béranger. Les didascalies le prouve « l'interrompant » (l.19 ; l.37 )

Puis, des gestes violents se font à la fin de la scène, Jean dans un accès de folie consécutif à sa métamorphose « jette les couvertures par terre » : cela est visible à la ligne 44 plus précisément dans les didascalies « se précipite, jette et prononce des paroles furieuses ».

On voit la transformation de Jean de l'état humain à l'état animal. Il jette tout à terre , il « jette les couvertures par terre » (l.44) . Il déchire ses vêtements « vêtements ça gratte » (l.48) cela marque sa volonté d'être nu , cet élément reflète le plus sa déhumanisation car il perd toute pudeur.

C/ Contrainte scénique

Jean se déplace sans cesse rapidement. Des verbes de mouvement prouve la rapidité de ses déplacements comme dans la didascalie de la ligne 5 : « allant et venant » « entrant » « sortant » La métamorphose de Jean ne se passe pas dans la chambre mais dans la salle de bain. La répétition de l'expression « salle de bain » est importante dans cet extrait

Cette expression est donc présente ligne 26, ligne 5 , ligne 33. En effet la salle de bain est le lieu des transformations, car le théatre comporte des contraintes scéniques. Le spectateur ne peut donc pas tout voir, certaines choses se passent hors scène.

II- Les enjeux du texte

A/ Quel statut pour l'homme

L'extrait nous présente l'homme partagé entre la résignation et la révolte.

D'un coté, Jean incarne parfaitement la résignation, il a fléchi devant le mal et défend ce même mal : il défend les rhinocéros « les rhinocéros sont des êtres comme nous » (l.1)

Quant à Béranger, il incarne la révolte , l'homme qui résiste face à la menace de rhinocérite qui ravage la ville. Lorsque Béranger tente de lui expliquer que sa position n'est pas la bonne, qu'il se laisse influencer « Réfléchissez, voyons, vous vous rendez bien compte que nous avons une philosophie que ces animaux n'ont pas, un système de valeurs irremplaçable. » (l.23-25), Jean adopte un comportement violent en accord avec celui des rhinocéros.

Béranger souhaite conserver son humanité, on note la présence du champs lexical de l'homme de l'huamanité entre autre dans cet extrait de l'oeuvre de Ionesco « vous le savez aussi bien que moi l'homme... » (l.36) « Je veux dire l'être humain, l'humanisme.... » (l.38) « des siècle de civilisations humaines l'ont bati » (l.25)

Jean réfute totalement tout ce qui réfère à l'homme

« l'humanisme est périmé » (l.39)

B/ Le registre tragique – comique

Ionesco utilise dans sa pièce un registre tragique. Lors de la transformation de Jean en rhinocéros, le spectateur doit avoir peur mais également éprouver de la pitié pour Béranger qui assiste impuissant à la transformation de son ami en créature monstrueuse. Ici, donc, le spectateur s'identifie au personnage de Béranger, un personnage bienveillant. Béranger semble également avoir peur des réactions de Jean, plusieurs fois il hésite. Ces hésitations sont marquées par les points de suspension que l'on trouve aux lignes 18, 25, 36, 38 et 40. Il se sent contraint de modifier son propos pour eviter toutes possibles réactions de Jean « je veux dire l'être humain, l'humanisme …. » (l.38)

De plus, Béranger demande à Jean de se calmer de s'apaiser « mais ne soyez pas si furieux, calmez vous ! »

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