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Quelles Figures De Rois Ces Quatre Extraits Proposent-ils ?

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Par   •  18 Novembre 2012  •  575 Mots (3 Pages)  •  1 972 Vues

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Le pouvoir détermine les rapports humains mais, quand il devient tyrannique, il les fausse. Dans les extraits de théâtre que nous allons étudier, Ubu roi de Jarry, Les Mouches de Sartre, Caligula de Camus et Le roi se meurt de Ionesco, le pouvoir est exercé par un monarque absolu, roi ou empereur. Nous observerons en quoi ces textes illustrent des aspects du pouvoir absolu et abusif. Nous verrons d'abord comment se manifeste le désir de puissance sur les êtres et sur les choses, puis les limites de cette emprise.

La tyrannie s'impose d'abord, pour deux personnages de rois, par une prise illégitime du pouvoir par la force et le meurtre : Ubu tue Vencesla et Egisthe assassine Agamemnon. Elle s'installe ensuite par la terreur qu'ils instaurent pour soumettre les peuples. Ainsi Ubu défonce-t-il la porte des paysans avant de détruire leur maison, aidé de "sa légion de Grippe-Sous". Caligula oblige ses courtisans à rire et à l'approuver sous la menace. Egisthe punit sa belle-fille Electre et méprise sa femme qui le craint. Seul le roi mourant de Ionesco n'exerce plus d'influence sur son entourage mais ne renonce pas à leur donner des ordres insensés. Tous sont rongés de désirs, voire de caprices. Ubu veut s'enrichir en volant ses sujets, Caligula se délecte de la peur qu'il inspire ("La peur, hein, Caesonia, ce beau sentiment, sans alliage..."), Le roi de Ionesco veut contrôler les êtres et même les éléments, Egisthe "donnerait son royaume pour verser une larme".

Cependant, cette volonté de puissance a ses limites : la faiblesse et le ridicule. Le plus grotesque est Ubu. Cela se traduit dans son langage et dans ses actes. Il emploie un niveau de langue familier avec des mots déformés comme "ji" au lieu de "je", "merdre" au lieu de "merde". Il utilise des jurons fantaisistes comme "cornegidouille". Mais le pire est qu'il revendique ses escroqueries : "avec ce système, j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai". Il collecte lui même les impôts et tient des propos outranciers. C'est un personnage grossier, brutal, stupide et ridicule, une vraie caricature de la dictature. Caligula est plus inquiétant, plus pervers et plus imprévisible : il passe de la gaieté à la colère, manipule ses courtisans, leur fait répéter des phrases comme des perroquets. Cependant, il se comporte à table comme un goujat et n'a aucune dignité. Le plus lucide est Egisthe qui exprime regret, lassitude et le désir d'éprouver des émotions. Mais cette faiblesse qu'il avoue est en réalité un total vide existentiel. Il a compris la vanité du pouvoir et pourtant il continue à l'exercer. Le plus pitoyable est le roi mourant, mégalomane et totalement impuissant. Son impossibilité à se faire obéir le pousse à des demandes délirantes. Pour lui, le pouvoir c'était la vie. Avec la mort, il est dépossédé de tout.

Ces quatre rois illustrent les composantes du pouvoir abusif : l'excès, la violence, la toute puissance des désirs, la sottise, la méchanceté et la folie. Mais ces rois sont pitoyables comme le roi mourant, ridicule comme Ubu, insensible et glacé comme Egisthe ou pervers comme Caligula. Pour eux, exercer le pouvoir, c'est se livrer

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